Red dead redemption : Une fin heureuse pour Arthur ?

Chapitre 16 : Une rencontre du passé

 Quelques jours plus tard, alors qu'Arthur et le petit étaient de nouveau partis en vadrouille, Hannah prit la route en direction du bureau de poste qui se trouvait non loin du Bacchus Bridge. Elle espérait y découvrir une réponse d'Abigail à son dernier courrier et comptait envoyer une nouvelle lettre afin de la tenir au courant de la discussion qu'elle avait finalement eu avec Arthur. Depuis cette soirée en tête à tête avec son époux, Hannah se sentait plus sereine qu'auparavant. Peu à peu, elle reprenait espoir en l'avenir. Arthur ne s'était pas montré particulièrement loquace, toutefois, cette attitude, Hannah l'avait reconnue. Lors de sa convalescence et de leurs premiers véritables moments partagés, Arthur avait agi de la même façon. De ce fait, Hannah avait eut, lors de cette soirée, l'impression d'enfin reconnaître son époux. C'est donc sur cette pensée, pour une fois très positive, qu'elle entama son voyage à pied vers le bureau de poste.

Elle ne mit pas longtemps à rejoindre le relai. Bien que la réserve indienne fût vaste et isolée, Hannah avait appris, au fil des semaines passées auprès des Indiens, les nombreux raccourcis permettant de rejoindre la route et la voie ferrée. En empruntant ces chemins boisés, elle avait l'impression de retrouver un peu de son enfance. Par le passé, ses parents avaient possédé un manoir dans ces terres. Une magnifique demeure, nichée au cœur de la forêt San Isabel, à une vingtaine de kilomètres environs de Leadville, dans l'état du Colorado. Ce havre de paix se trouvait non loin de la réserve indienne Wapiti. Cependant, étant donné qu'elle n'y était jamais retourné depuis ses quinze ans, Hannah était incapable de retrouver cet endroit. Secrètement, elle espérait qu'une de ses promenades quotidiennes dans la forêt puisse un jour l'y reconduire. Malheureusement, une fois de plus, ce voyage au relai ne lui permit pas de retrouver la route de son manoir. Cependant, comme espéré, une lettre d'Abigail l'attendait, ce qui ravît et soulagea la jeune femme.

Le courrier était assez bref. Abigail ne maîtrisait pas encore suffisamment la plume pour s'étendre longuement dans ses lettres. Malgré tout, le message était clair. Abigail semblait certaine des bienfaits qu'une visite à la ferme pourrait apporter à la mémoire d'Arthur. Aussi, elle suppliait Hannah de le convaincre de la suivre dans ce voyage. Cette dernière, en lisant ces quelques lignes, fit non de la tête. « Tu ne sais pas ce que tu me demandes, Abi », pensa la jeune femme en soupirant légèrement. Adossée contre un arbre surplombant la cascade de Donner falls, la jeune femme contempla le paysage froid et cuivré autour d'elle. Une fine couche de givre avait commencé à recouvrir les feuilles ocres des arbres alentours. L'automne était bel et bien installée. Cela faisait près de six semaines que la jeune femme était arrivée sur ces terres, à la recherche de la tombe de son époux. Pensive et ressassant l'idée qu'Arthur n'était pas mort mais ne se souvenait ni d'elle, ni de sa vie, Hannah observa longuement l'horizon. Elle tenta d'imaginer comment elle pourrait convaincre son époux de venir rencontrer ses anciens compagnons. La chose ne lui semblait pas aisée. Arthur n'allait certainement pas vouloir renouer avec des gens qui avait participé aux horreurs qu'il s'était imaginées. Hannah soupira. Une brise légère caressa ses joues empourprées par la faible température de l'air. Sans s'en rendre compte, elle passa un long moment ainsi.

Ce n'est que lorsqu'un gros nuage de pluie vint assombrir la vallée, qu'elle réalisa qu'il devait déjà être tard et qu'elle ne rentrerait pas à la réserve avant la nuit. En hâte, elle rejoignit le chemin qui bordait la rivière. Consciente qu'elle n'échapperait pas à l'averse qui menaçait de s'abattre sous peu, elle ne chercha pas à regagner le chemin de la réserve, mais plutôt celui du relai, qui se trouvait bien moins loin d'elle. Néanmoins, malgré la faible distance qui la séparait du lieu et la vitesse de sa marche, Hannah ne parvint pas à éviter la pluie. L'obscurité gagna petit à petit les alentours et, bientôt, la jeune femme ne fût plus en mesure de distinguer le chemin sous ses pieds. Désormais trempée et frigorifiée, Hannah regarda autour d'elle, dans l'espoir d'apercevoir une lueur, ou bien un abri, qui saurait la maintenir au sec le temps que l'averse passe. Malheureusement, elle ne vit rien. Elle continua donc de marcher pendant de longues minutes, manquant à plusieurs reprises de tomber en glissant dans la boue. Ce n'est qu'au bout de ce qui lui parût être une durée interminable, qu'elle distingua avec peine une faible lueur entre les arbres de la forêt. Même si elle ignorait sur qui elle allait bien pouvoir tomber, elle entreprit de rejoindre cet endroit. Une fois arrivée à une cinquantaine de mètres du lieu, elle s'arrêta et observa les environs.