Chapitre 4 : de dépressive à psychopathe

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Je continue de marcher droit vers le possible danger. Les trois  beaufs me fixent tandis que j'approche à leur rencontre.

- Hé poupée, tu veux t'assoir sur ma bécane ? rit l'un des vieux mecs.

Sa voix éraillée et son rire alcoolisé me donnent les frissons, soudain, une silhouette floue se dessine devant eux. Des yeux ambres et fantomatiques me regardent durement.

- Fais demi-tour !

La voix d'Edward résonne à mes oreilles. Encore une fois, on aurait pu faire plus subtilement comme dans le livre : c'est-à-dire juste entendre sa voix mais il faut être beaucoup plus dramatique dans le film et de plus, il faut absolument offrir plus de minutes à l'écran pour Robert pour rentabiliser le film. Robert... putain, mec sexy mais prénom de merde. C'est alors que je vois la ridicule vision translucide de mon ex petit ami disparaître tandis que j'obéis à son ordre.

Non ! Je ne veux pas qu'il parte, jamais je ne me suis sentie aussi vivante depuis son départ ! Finalement, je continue de marcher jusqu'à la rencontre des pauvres junkies. Ils me regardent arriver, riant comme des vaches, faisant vibrer leurs bécanes de merde. Lorsque j'arrive en face d'un roux barbu (berk !), il me considère avec un sourcil levé.

- Tu marches bizarrement meuf et t'as des dents de rongeur mais ça fait tellement longtemps que j'ai pas ken que je suis prêt à prendre n'importe qui. Alors t'es partante ?

Edward se dessine au coin de la rue, le regarde impitoyable.

- Tu m'as promis, pas d'imprudence...

Je me délecte du son de sa voix, même dans mes rêves elle avait perdu ses échos magnifiques.

- Toi tu as promis que ce serait comme si tu n'avais jamais existé. Tu as menti.

Les quatre hommes me regardent avec ahurissement tandis que je continue de parler toute seule, le regard dans le vide.

- Mec, même une droguée ? demande un des potes du rouquin.

- N'importe qui wesh, mes boules vont exploser.

Je m'installe derrière le corps imposant de mon nouveau compagnon. Au loin je vois Jessica, morte de rire, sortir son portable et filmer cette scène improbable.

- Putain meuf tu schlingues un max, t'as pas pris de douche depuis quand ? me demande poil de carotte.

Il n'a pas besoin de savoir, de plus il est roux alors il est mal placé pour parler d'odeur, non mais oh ! Depuis quand existe-t-il pareil goujat ?

- Bon laisse tomber, ça aussi je m'en fous.

Il démarre en trombe sa moto et nous filons comme un boulet de canon. L'exaltation qui m'anime soudain est comme un carburant qui rallume mes pensées, comme si je recouvrais seulement la raison. Après toutes ces semaines dans un état comateux, je me réveille enfin.

- Bella, arrête !

Je m'empresse d'écouter la voix suave dans ma tête.

- STOP ! STOP !

Les pneus de la moto crissent sur la route humide. Avec la pression, l'homme finit par être expulsé en avant et termine sur le bitume, la tête ensanglantée. Moi j'arrive à gérer l'engin et à rester entière et debout. Merde ça saigne beaucoup quand même : une marée de sang s'écoule du crâne pour se répandre jusqu'à mes pieds.

Je lève les mains.

- C'est pas moi...

Je m'enfuis en courant, remontant la route jusqu'à la ruelle, avec soulagement je vois que les trois autres clampins ont filé. Je continue de marcher, en sueur, jusqu'à Jessica qui est toujours au même endroit. Elle comptait prendre racine ou quoi ?

Twilight Chapitre 2 : Tentation PARODIE (terminée) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant