Chapitre 3 : Une révélation peut en cacher une autre.

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        Sortez vos affaires a dit la jolie professeure de français. Ah madame... si vous saviez à quel point j'en ai envie. Mais j'ai comme un petit problème. Elles semblent avoir mystérieusement disparues. J'ai bien tenté de demander une feuille à mon adorable voisin, mais il m'a royalement ignoré. Je commence à me poser des questions madame. N'avais-je pas une semaine pour me décider de qui rejoindre ? Si c'est le cas il me reste encore quatre jours en comptant le week-end. Alors pourquoi me traiter déjà comme un paria ? Mon look ? Non, je sais que mon jeans me fait un cul d'enfer. Mes fréquentations peut-être ? Oui, ça n'a pas dû leur plaire que je sympathise avec Samuel et Adrien. Je comptais utiliser cette semaine où on me laisserait tranquille pour trouver quelques infos sur ce système douteux mais visiblement je ne pourrais pas.

- Naoki, vous comptez prendre des notes un jour ?

Ah merci de faire la remarque madame la professeure de français.

- C'est que je ne trouve plus mes affaires madame.

- Et bien demandez une feuille et un stylo.

- Mais c'est déjà fait madame, il semblerait que personne ne puisse me dépanner.

Le tout accompagné d'un magnifique sourire enjôleur, je sais que cette jeune blondinette va succomber. Déjà ses joues rosissent légèrement.

- Attendez, j'ai sûrement de quoi vous dépanner.

Bien joué Apollon, ah la la... qu'est-ce que je m'aime. La prof me tend un tas de feuilles et un stylo que je prends avec un « merci madame » des plus sensuels, finissant de l'achever.

Les bleus fusillent la pauvre prof du regard. Elle n'a sûrement pas été mise au courant qu'il ne fallait pas m'aider mais m'enfoncer au maximum. Quant aux verts, ce sont des sourires moqueurs qu'ils lancent à leurs adversaires. Mais quelle bande de gamins.

Je les ignores prenant des notes en mode automatique. J'aimerais me féliciter. Je n'ai toujours pas provoqué d'esclandre, aucune convocation des profs ou de l'administration. C'est vraiment un exploit pour moi. Même mes parents s'étonnent, s'en inquiète même. Enfin ma mère surtout. Elle se ronge les sangs dans son coin, certaine qu'il s'agit du calme avant la tempête. Mon père lui je ne sais pas. Je ne sais jamais ce qu'il pense.

C'est d’ailleurs ce qui m'a valu un bleu au niveau de ma clavicule droite hier. Une porte claquée un peu trop violemment et hop, le coup est parti tout seul. J'aurais du faire plus attention. Aujourd'hui nous avons sport en commun avec la classe d'Adrien et Samuel. Je n'ai pas envie qu'ils me posent des questions sur la provenance de l'hématome, et encore moins sur l'origine de mes trop nombreuses cicatrices.

Quand j'arrive au réfectoire mes deux amis sont déjà là, Adrien faisant de grands signes pour attirer mon attention. Je souris malgré moi. Son comportement est si enfantin que ça en est libérateur. Quand il est dans le coin, c'est comme si tous mes soucis s'envolaient.

- C'est bon le nain, je t'ai vu.

Le châtain fait mine de bouder.

- Bravo Nao, tu nous l'as vexé. On est bon pour lui refiler nos desserts.

C'est comme-ci Samuel avait dit les mots magiques, le visage d'Adrien c'est illuminé. Comme quoi, il en faut peut pour être heureux.

- Alors, prêt pour le sport ? Demande le brun.

- Et comment ! J'ai trop hâte. Je vais enfin pouvoir me défouler comme je veux, je réponds avec un grand sourire. On fait quoi comme sport ?

- Athlétisme.

Un sourire niais s'étire sur mon visage. J'adore ce sport, surtout tout ce qui concerne les sauts. Ça me donne un sentiment de liberté, comme si je m'envolais de ce monde trop gris.

Ma poisse, une seconde peau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant