Chapitre 13 : Le cauchemar continu.

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J'ouvre difficilement les yeux. La première chose que je vois est le plafond blanc qui appartient sans doute à l'infirmerie. Une pensée amère me vient. Finalement je me suis réveillé. Il n'y a personne dans cette pièce qui sent le désinfectant. Je cache mes yeux dans le pli de mon bras, m'autorisant silencieusement à pleurer.

Pourquoi a-t-il fallu que je tombe amoureux de Chris ? Pourquoi je n'arrive pas à le sortir de ma vie ? Est-ce ma punition pour ne pas être le fils droit et obéissant que mon père a tant voulu ?

La porte s'ouvre doucement. Je chasse mes larmes et fixe le nouvel arrivant, affichant une expression aussi neutre que me le permette mes yeux rougis.

Adrien s'avance vers moi en courant en voyant que je suis réveillé. Il me saute au cou. Je pousse un grognement. C'est qu'il appui sur mes bleus le con ! Il s'éloigne un petit sourire penaud aux lèvres pour s'excuser. Il garde néanmoins la manche de mon pull bleu dans sa main, la triturant nerveusement.

- Shawn as eu une vision de Jarvis entrant dans le lycée, commence-t-il. Il n'a rien vu de plus, mais je me suis douté qu'il venait pour toi. On t'a cherché partout sans résultat, jusqu'à ce qu'on tombe sur Cédric. Il était totalement bouleversé le pauvre. Quand on est arrivé tu étais recroquevillé par terre ! Nao, tu nous a fichu la trouille ! S'exclame-t-il, les yeux vitreux.

- C'est bon, je vais bien, je le rassure, un petit sourire aux lèvres.

- T'es sûr ? Me demande-t-il.

- Certain. Il est quel heure ?

Il jette un rapide coup d'œil à son téléphone.

- Un peu plus de dix-neuf heure, pourquoi ?

Merde, merde, merde. Mon père rentre dans une demi-heure, et si il ne me trouve pas à la maison, alors qu'il a sûrement reçu l'appel du lycée, je peux signer mon arrêt de mort.

Je me lève péniblement sous le regard interrogateur d'Adrien.

- Tu n'es pas en état de bouger, remarque-t-il. Tu ferais mieux d'appeler chez toi pour qu'on vienne te chercher.

La panique doit se lire dans mon regard car il me propose autre chose.

- Si tu veux Shawn a le permis, il peut t'amener chez toi.

Je hoche la tête, pas certain que ma voix ne tremble pas. Il m'aide à me lever, et après autorisation de l'infirmière, je peux enfin partir, continuer le cauchemar de cette interminable journée.

Quand j'arrive chez moi, que je vois mon père dans la cuisine, sa bouteille de saké à la main, je n'ai qu'une envie : fuir. Pourtant je ne fais rien. Il pose ses yeux sombres sur moi, me scrutant de haut en bas.

- Qu'est-ce que j'ai loupé dans ton éducation pour que tu sois comme ça ?

Il se parle à lui même, n'attendant aucune réponse de ma part. Je baisse les yeux, me sentant tout petit face à cet homme pas très grand. Ma mère est tranquillement entrain de faire le repas, alors qu'elle sait très bien ce qu'il va se passer.

Au plus loin que je me souvienne, elle n'a jamais rien fait ; restant toujours de marbre face aux punitions de mon père. Elle est ce qu'on appel une femme soumise. N'allant jamais à l'encontre de la volonté de son mari.

Une chaise racle le sol, et avant que je ne me rende compte, mon père est devant moi, prêt à me gifler. Sa main s'abaisse dans un claquement sec. Il attrape ensuite mes cheveux, me traînant vers la cave. Je me débat, sachant que ça ne fera qu'empirer les choses mais je ne veux pas y aller.

Il me balance sur le sol humide de cette pièce sombre où j'ai souvent séjourné quand j'étais plus petit. Maintenant que j'y pense, ça fait longtemps qu'il ne m'y avait pas emmené.

Ma poisse, une seconde peau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant