Portrait de Charles Bovary

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Disclaimer : Bon, si vous n'avez jamais lu Mme Bovary de Flaubert et que vous comptez le lire (ou que vous êtes obligé(e)) je vous dirais de ne pas lire le portrait qui suit... ça vous raconterai la fin du livre. Et si vous êtes un fifou, que vous l'avez déjà lu ou que vous aussi vous lisez la dernière page d'un bouquin quand vous le commencez... Bonne lecture. Je tiens à préciser que j'ai écrit ce court portrait dans le but d'un petit exercice facultatif de français où nous devions ainsi dresser le portrait de Charles à un moment du livre, et que les éléments physiques devaient se mêler aux éléments sentimentaux. (Explication de fou, n'est-ce pas ?)

        Charles était assis devant la pierre tombale d'Emma, ses genoux écorchés à force de bouger sur les graviers dû à ses soubresauts incessants. Ses mains tombaient, pantelantes, le long de son corps. Quelques minutes auparavant, elles se tenaient contre ses yeux, mais le temps passant, la force les avaient abandonnées. Charles pleurait depuis la mort de sa femme, chaque jour des larmes coulaient et il lui semblait que les journées passaient, mornes et tristes, se ressemblant toutes.

        Ses yeux étaient gonflés et rouges, à force d'avoir trop pleuré. Il se sentait impuissant face à sa situation. « Si seulement j'avais pu la sauver... » se lamentait-il parfois. Cette tristesse indescriptible qui semblait désormais habiter son corps et son âme ne le quittait plus depuis, et cela se voyait. Charles ne se rasait plus, à quoi bon se faire beau si la personne que l'on aime ne peut plus nous voir ? Il avait tout bonnement mis de côté les pratiques d'hygiène basiques, trop accablé par la mort d'Emma. Son visage, auparavant blanc et arborant un sourire niais était devenu un linge pâle, aux joues bouffies et mouillées par les perles d'eau salée. Charles était tout simplement détruit de l'intérieur et il pensait souvent : « C'est la faute à la fatalité ! » D'un geste las, il passa sa manche sur son nez rougeaud, et se releva sans ambition. La tristesse l'emportait, et ses yeux creusés lui affirmait cette irrévocable issue. Au fond, la vie n'avait plus ce goût exquis dont il avait presque oublié la saveur. S'il fallait vivre chaque jour avec l'absence d'Emma, il préférait autant mourir et la rejoindre. Un faible sourire se dessina sur son visage face à cette éventualité.

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