Tiens moi la main-
Voilà; deux heures que j'attends patiemment, oui attendre ce que je fais le mieux. Ici sur ce banc froid et ... et seule. Les arbres formaient une jolie allée aux couleurs de l'automne, on entendait les bruits de la ville d'ici , le ciel gris était intriguant les nuages s'étiraient si loin que le ciel semblait trop proche. Je pouvais sentir le froid de la saison gelait furtivement mes os, comme un poison silencieux qui s'étend et qui avant même de s'en rendre compte on en périssait, ma peau frissonnait de froid ... ou de peur. Le banc était ancien, les planches bien trop vielles étaient creusés et abîmés. Les bordures peintent dans un noir sale s'éffritaient laissant paraître un métal fade et glaçant qui commençait lui aussi à s'éteindre faisant place à une mer poudreuse safrané. Les enfants crient et se chassent, dans des manteaux colorés et des bottes trop grandes qui éclaboussent tous les côtés ont pourrait croire à un carnaval. Une grimace apparut sur son visage.
Elle était partie me laissant seule ici sur ce foutu banc, une fin d'automne comme les autres, non ?
Les soupirs, des petites bulles de tracas qui s'envolent ... Elle m'avait promis qu'elle repasserait, une promesse de plus, comme toutes les autres. Je ne m'attendais à rien, mais ce sentiment de déception persiste en moi, pourtant je le savais mais rien n'y fait et n'y fera ...Naturellement elle se leva, secoua son sac, ébouriffa ses cheveux secs et fragiles et reparti, seule, sans se retourner.
...
Seize heures;
heure des singes, je devais passer chez ma tante, mais je n'irai pas. L'atmosphère bien trop lourde pour mon frêle esprit, me pèse. Je préfère rester ici, ma prison invisible et invincible ... qui me sert de chambre. Un yaourt me servira de repas. De toutes façons, je ne lui manquerai pas, au contraire.Mon lit ma petite bulle de tranquillité, m'allonger dans cette douce masse et observer la vie me suffit amplement ... non ?
Elle s'allongea confortablement laissant disparaître son corps dans l'amas de coussins à motifs entre les peluches en tout genres et l'immense variétées de plaids et grosses couvertures rembourrées. Elle laissa un blanc dans la pièce puis comme un animal repris ses esprits s'étirant à s'en arracher un baîllement de lion, elle souriait.
Papa disait que j'étais une enfant sage.
Un visage sombre refit surface, le store était baissé baignant son visage dans l'obscurité. Le peu de mobiliers qui remplissaient la pièce était tous usés et débordaient d'affaires, des poils sans doute félin dansaient à la lumière dans les airs pour fatalement finir inertes au sol sur le parquet en chêne clair ou le tapis par chance se fondant dans le tas. Elle reprit. Bredouillant des mots incompréhensibles.
Sans doute, comme tout les papas il me tenait tête pour m'apprendre la vie, oui sans doute. Il m'aimait.
Elle marqua un silence, ce temps de vide laissait croire à une interrogation de sa part . Le timbre de sa voix avait changé.
Le jour où Maman est partie je l'ai suivi pour rester avec Chouquette mon petit chat à moi, j'étais vraiment une enfant.
Elle resta là las, elle fixait avec désarroi le parquet. Sa vue commença à s'embuer. On pouvait y voir un reflet, comme un message surnaturel dans ses yeux, là au creux de sa pupille se trouvait une profonde force.
Dans un lourd soupir elle reprit ;
je l'avais laissé seul derrière la porte , sont visage était sombre et terne... Mes souvenirs sont confus , à croire que la vie veut me faire oublier . Maman n'aimait pas que je parle de lui, elle disait qu'il était mauvais et que si je persistais, elle s'enervait aussitôt et hurlait toutes injures possibles et s'en allait s'enfermer dans la cuisine, marmonnant qu'il devait mourir. Un certain jour. Je me demande encore de quel jour elle parlait maintenant que son lit reste froid aprés le couché.
« Allez viens tu as sans doute faim ma petite Chou', promis j'arrête de t'embêter. »
Elle tourna les talons et s'en va d'un pas léger vers sa cuisine se saisir avec zèle du paquet de croquette le plus proche. L'ambiance pesante revint étouffant le rire sincère et enfantin de la jeune fille et son chat.
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Ebauche d'allégories
Short StoryTrouble idylle du présent, des instants rythmés de mots et de sentiments câlins. Des vies, des âmes et de la poudre de petite enfance.