Nuées passionnelles

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Emanation-

Vingts deux heures. Les plus retardataires jettent d'un geste happé leurs mégots sur le quai.

Je suis seule, j'ai froid.

Ce chemin je le connais mille et une fois.

La nuit est tombée il y a longtemps.

J ai peur; j accélère le pas.

Je jetai les restes de paquet de biscuits de mes mains et nettoyai les miettes sales restantes.

Le chien garde encore la boutique et la façade du fleuriste voisin. Il a toujours, je l'ai toujours vu ici. J'aime les fleurs.

Un homme me fixe; il veut quoi mon téléphone ?

Cet endroit je l ai sentie mille et une fois mais pour autant je ne le reconnais pas. C'est étrange. Tout devient étrange. Je ne sais plus vraiment où je suis.

Les fantômes déambulent dans les rues;

oui les fantômes ces hommes dont ont a oublié l'existence qui à l'usure de la vie les morfondent dans l'ennuie et la routine. J'ai peur d'en devenir un. Je ne veuex pas. De quand date mon dernier café en terrasse ?

Je suis étrangère que fais je ici ? Moi j'ai une tante ; qui m'attend. Un lit et même un chat s'inquiète de ne plus ressentir mes longs doigts les frôler.

Je ne me reconnais pas et pourtant c'est bien moi.

Une âme trop curieuse greffer aux autres, voilà ce que je suis.

Qui se souvient bien encore de moi ? Qui est encore capable de décrire mon visage à des policiers ? Qui veut encore de mon odeur sur son écharpe ? Qui ? Qui ...

Je tirai un mouchoir brodé où l'on pouvait y apercevoir un E. Oui elle. Elle sait. Elle se souviendra de moi et encore. Tant que les nuages se dresseront aux cieux. Je serai là puis ici je sens la terre que je fends de coups secs, elle se rappelle de moi. Le froid qui coupe net et l'air qui happe mes chevilles. Oui je sais.

Je suis en vie.

Je baisse alors la tête dans la foule. Je me faufilai alors entre les manteaux ternes et les sacs.

Je peux pas les voir, ne me regardez pas dans les yeux j'ai honte.

Mes paumettes deviennent toutes rouge écarlate je suis si bête, idiote et la plus sotte.

J'ai un peu peur aussi je l'avoue. Comment je vais faire ?

Mon coeur est chaud, tout doux. J'ai envie. Envie de tout. Envie de quelqu'un.

Je me sens seule. Mes pauvres mains toutes chetives tremblent, de peur ou d'amour ? Comme un chien battu, faché et punis ; je baisse les yeux, mes yeux. Cette soirée est étrange .

Je reste obsédée par cette idée, cette envie et mes légères pensées.

Ebauche d'allégoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant