Nuées passionnelles

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Orage-

Merde, il ne répond pas. Allo ? Allez, s'il te plaît, juste une fois.

...

L'orage vrombissait derrière les carreaux, les murs tremblaient et la pluie noyait le reste de la ville. L'eau stagnait sur le balcon. Les éclairs de coups nets et simples hachaient cette longue nuit. Elle avait commencé trois heures auparavant, le téléphone vissé dans la paume et les sourcils froncés. Le désarroi semblait total et si clair sur son accorte visage. Si doux à en voir son affable et naturel caractère et tempérament de vie. Les mains froides comme les tempes d'un mort, elle tremblait prestement.

J'ai laissé des messages sur ton répondeur, ma voix tressaillait. Tel un bouquet de coquelicot sauvage dans la brise, impossible à maîtriser. Avec hardeur, d'une fougue animale elle se débattait

seule dans le froid sur ce canapé.

Elle pietina avec colère un carnet d'adresse et cracha enfin quelques mots.

Cracha sur lui. Cracha sur son père et tout ceux qui passaient au travers de sa tête. Comment ? Et où ranger mes tracas d'enfance ?

Comme un vent sec elle se figea.

Pourquoi tu réponds pas ? Pourquoi tu réponds plus ...

La pluie continuait de martelait ses carreaux, des coups de poings dans une porte voilà ceux à quoi ça lui faisait penser. Le ciel allait s'abattre sur elle, chétive et sans force.

Un clair miaulement innonda la pièce, le chat s'immisça sous les bras de la belle et entama une longue série de ronronements entre les sanglots.

L'orage battait encore les nuages, la colère de Zeus était encore fraîche et loin d'être assouvi, la nuit était longue et la lune évanouie.

Ebauche d'allégoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant