Ebauche d'allégories

Nuées passionnelles

Soir froid-

L'odeur de friture avait finit par vivre aux travers de la cuisine, les meubles gras, la bouilloire qui siffle, les rideaux grincheux et l'incontournable chaise qui grince.

Dans un chaud et faible soupir, ce mardi soir lourd comme un autre, commençait par m'atrophier d'ennuie.

Chou' pataude, s'en alla tricoter de ses coussinets les courbes du canapé. De loin je la fixais,
je préfère rester dans ma chambre ce soir.

Tiens ? T'as le larynx rouillé. Tu ne me parles plus, curieux de ta part.

...

La rosée du soir, recouvrait tant ma fenêtre, je ne voyais au travers que de faibles et difformes lumières, les voitures se faisaient rares, la vitre était assemblée en vieux carreaux de verres épais et de bois anciens écorchés, la pluie pouvait passer au travers. ee là où je suis, je ne vois que la fenêtre, ma fenêtre, souvent quand je ne sais quoi penser, je couvre le bruyant son du gyrophare ambulancier et je me met à chanter à tue-tête avec une voix enfantine les "pin-pon-pin-pon" du camion, un rien m'amuse, je m'ennuie ce soir.

Ça m'agace, ce temps chaud m'embête. J'étouffe. Je m'étouffe. PIN-PON-PIN-PON.

J'avais laissé la gazinière allumée, je voulais boire, un café ?
L'eau bouillante qui gargouillait été apaisante, on s'endormirai presque. L'horloge du foyer apportait une note monotone à l'orchestre de cette nuit. C'était calme. J'étouffais, je m'ettouffais encore.

Tiens ? Chouquette a disparu, tant pis.

Le vent rebelle qui s'immisçait dans la pièce était glaçant mais doux, si doux. L'obscurité de la pièce était apaisant, le lampadaire de la rue en face m'éclairait. L'heure est douce.

Une douceur attirante, affriolante ...

Ma respiration se saccade, j'ai de plus en plus de mal, Chouquette ? Où es tu ? J'ai sommeil, je veux dormir ce soir;
je veux dormir avec toi.

PIN-PON-PIN-PON.

...

"Pin-pon-pin-pon"
J'ai plus de souffle.

Mes yeux s'affaissent. Je suis fatiguée, mon corps est lourd, mais je suis retenue, encore..

"Toc-toc" Qui est là ?

J'étouffe,
je m'étouffe, je m'étouffe;

la corde autour de mon cou
m'étouffe.