Retrouvailles Macabres.

11.

Quatre jours, voilà le temps qu'il m'a fallut avant d'enfin réussir à me décider à aller parler à Eden. Je sais que j'aurai pu y aller plus tôt mais le problème c'est que je suis vraiment angoissée à l'idée d'avoir une véritable discussion avec elle.

Mais aujourd'hui, j'ai décidé de prendre mon courage à deux main et d'aller la voir. C'est donc ainsi que cette après-midi, je me retrouve devant la maison de sa mère. Elle n'a pas beaucoup changée d'ailleurs depuis ces 5 dernières années. Je m'avance lentement dans l'allée, le cœur battant à toute allure et frappe, finalement à la porte.

- C'est ouvert ! S'exclame une voix, que je reconnais comme étant celle d'Eden.

Je prend une profonde inspiration, puis entre finalement dans la maison et à ma grande surprise, je découvre une maison vide où du moins, en travaux. Il y a des outils et des matériaux un peu partout mais également de grandes bâches dispersées aux quatre coins de la maison. Je reste perplexe quand finalement, la voix d'Eden résonne encore une fois.

- Ici, dans la cuisine !

D'un pas incertain, je me dirige vers la cuisine, en essayant de ne pas trébucher sur les différents objets éparpillés sur le sol. Après avoir traversé les différentes pièces, je tombe enfin sur Eden, un marteau à la main. Je reste un moment stupéfaite face à la scène.

- Mais... Mais qu'est-ce que tu fais ?

- Oh... Salut... Me sourit-elle en posant son marteau pour pouvoir me faire face. Ça va ?

- Euh oui... Très bien... Dis-je toujours un peu perdue. Mais tu ne m'a pas répondue... Qu'est ce que tu fais ?

- Bien, je travaille... Rit-elle. Ça ne se voit pas ?

- Si, si ! Mais euh... Pourquoi ?

- Ma mère va emménager avec son nouveau copain et vendre la maison, alors elle m'a demandée de faire quelques travaux de rénovation... M'explique-t-elle le plus sérieusement du monde.

- Je ne comprends pas... Pourquoi ne pas avoir engagé un professionnel ? M'étonné-je.

- C'est ce qu'elle a fait... Sourit-elle amusée.

- Attends... Tu es...

- Charpentier, oui... Enfin, charpentière si tu préfères... Même si je ne suis pas sûre que ce terme existe réellement... Rit-elle.

- Oh... Euh... Désolée, je ne savais pas...

- Mon père a commencé à me former quand j'ai déménagé dans l'Utah, tu sais après... Enfin... Se gratte-t-elle la nuque en souriant nerveusement, sans finir sa phrase. Bref... Et aujourd'hui, ça va faire 1 an que j'ai repris son entreprise...

- WoW... C'est... C'est super ! Dis-je encore un peu sous le choc de son annonce.

Je dois bien avouer que je ne m'y attendais pas mais en y réfléchissant bien, ce métier lui correspond plutôt bien. Elle à toujours été très dynamique et je suis sûr que son travail ne doit pas vraiment lui laisser le temps de s'ennuyer.

- Oui, j'avoue que c'est plutôt sympa d'être son propre patron... Acquiesce-t-elle en souriant.

- J'imagine... Mais surtout, je comprend mieux maintenant pourquoi tu as pratiquement doublé de volume en 5 ans...

- Ah... Euh... Oui... Tu sais à force de porter des poutres et des matériaux lourds à longueur de journée, tu finis forcément par avoir les bras d'un bûcheron !

- Effectivement ! Ris-je en fixant ces derniers.

- Mais et toi, alors ? Nikki m'a dit que tu étais à Stanford, c'est ça ? Me demande-t-elle incertaine.

- Oui, en faculté de droit...

- Comme tu l'as toujours voulu... C'est génial, je suis contente pour toi ! Me sourit-elle avec sincérité.

- Tu... Tu t'en souviens ? Dis-je surprise.

- Évidemment ! Fronce-t-elle les sourcils. Tu sais, Lia ce n'est pas parce qu'on s'est séparées que j'ai oublié tout ce qu'il y a pu avoir entre nous... Me répond-t-elle un peu plus durement.

- Dé...Désolée... Ce n'est pas ce que je voulais dire... Baissé-je la tête honteuse.

- Non, c'est... Soupire-t-elle. C'est moi... Excuse-moi, je n'aurais pas dû réagir comme ça...

- Non, Eden... Tu as raison... Dis-je la voix tremblante. C'est de ma faute si on en est là aujourd'hui... Si je n'avais pas été aussi préoccupée par le regard des autres à l'époque... Continué-je les larmes aux yeux. Tout ça, ne serait peut-être jamais arrivé et tu ne serais pas partie vivre à 12 heures de route d'ici...