Retrouvailles Macabres.

15.

Quatre ans plus tard

Les nerfs en pelote, je cherche rageuse mes clés dans le fond de mon sac à main, ce qui n'arrange en rien l'affreux mal de tête que je traîne depuis cette après-midi. En plus de ça, mes talons me font souffrir le martyre. Je n'ai qu'un hâte, pouvoir enfin m'en débarrasser.

Ayant enfin trouvé le trousseau tant convoité, je peux enfin rentrer et me débarrasser de mes chaînes, - blazer, sac, talons,... - tout y passe. Une fois fait, je pousse un profond soupire de soulagement, en me dirigeant vers le salon, qui sans surprise est vide, alors que des bruits sourds résonnent à l'étage. En rejoignant les escaliers, j'appelle :

- Mon cœur ?

- À l'étage, ma puce !

Le sourire aux lèvres, je monte tranquillement les marches, puis traverse le long couloirs pour enfin arriver dans la petit chambre, d'où une forte odeur de peinture fraîche émane encore. Dans l'encadrement de la porte, j'observe tendrement la jeune femme agenouillée au milieu de la pièce, un marteau à la main, alors que comme par magie, ma migraine s'évapore.

Lorsqu'elle m'aperçoit, un magnifique sourire vient immédiatement bercer les lèvres de mon épouse, alors qu'elle se redresse, pour me rejoindre.

- Bonjour, toi... Sourit-elle de plus belle en m'embrassant délicatement. Et bonjour, toi, répète-t-elle en se penchant vers mon ventre rond pour l'embrasser également.

- Bonjour... Tu as bien avancé ?

- J'ai presque fini ! Qu'est-ce que tu en pense ?

Rapidement, je survole la pièce du regard et instantanément, une bouffée de joie me submerge. Les murs bordeaux soulignés par une ligne jaune et blanche à mi hauteur sont en parfait accord avec le mobilier blanc choisit pour la chambre, alors que les deux crosses de hockey croisées et le maillot de l'équipe locale encadré au mur apportent un touche de déco atypique à l'espace.

- C'est magnifique ! Dis-je émue en caressant la nuque et les cheveux mi-longs d'Eden.

- Vraiment ?

- Vraiment, l'embrassé-je doucement. Mais tu sais qu'il est possible qu'il n'aime pas le hockey, n'est-ce pas ?

- Laisse moi espérer encore un peu, s'il te plaît !

Alors que je ris de la mine presque dépitée d'Eden, un petit secousse se fait ressentir un peu plus bas.

- Oh ! Dis-je en posant une main sur mon ventre.

- Quoi ? S'inquiète, immédiatement Eden.

- Je crois que ton fils essaye de me contre-dire !

- Ah ! Ça c'est mon champion ! S'enthousiasme mon épouse en posant une main par dessus la mienne.

En voyant le visage radieux d'Eden, je ne peux m'empêcher de repenser à ce par quoi nous sommes passés pour en arriver là. En passant par nos retrouvailles catastrophiques, l'hôpital, le dîner avec mes parents qui avait manqué de finir en désastre et qui au final, c'est révélé être un moment inoubliable grâce à la magnifique réaction de mes parents, puis ensuite les mois de séparation à cause de mes études, ensuite les soucis avec la société d'Eden, mais également le choix de notre lieu de résidence et pour moi de travail, notre mariage et enfin, la décision de fonder une famille. Néanmoins aujourd'hui, je sais que pour rien au monde je ne changerais l'un de ces événements qui nous ont fait grandir au fil des années.

- Tyler... Murmuré-je.

- Pardon ?

- Qu'est-ce que tu pense de Tyler ?

Immédiatement, les yeux d'Eden se mettent à pétiller lorsqu'ils retrouvent mon regard, alors qu'un sublime sourire orne son visage.

- Tyler Williams-Hall !

- Je trouve que ça sonne très bien ! Pas toi ?

- Magnifiquement bien ! Et surtout comme un futur champion NHL ! S'amuse mon épouse.

- Tu m'épuises ! Levé-je les yeux aux ciel, mais le sourire aux lèvres.

Doucement Eden, se rapproche jusqu'à ce que nos corps ne fassent presque plus qu'un. Sa bouche à quelques centimètres des miennes, elle murmure suavement :

- Tu ferais bien de t'y faire, car je pense que ça risque de durer encore quelques années...

- J'espère bien...