Chapitre 4

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La matinée de James fut presque comme les autres, à la seule différence qu'au lieu de se diriger vers la scierie après s'être préparé, il sort du village et plonge directement dans la forêt où il trouve assez facilement le Quarkas. Il y entre, et voit, comme il s'y attendait, Benjamin, au stand de tir, arme à la main. Quand il a fini son exercice, James l'interpelle et lui demande où se cache Jack.
- Je ne sais pas pourquoi, mais il est dans son bureau.
- Qu'est-ce qu'il y a d'étrange là-dedans ?
- Il n'y est jamais, il est toujours en train de superviser tout le monde, soit aux machines, soit au stand de tir, malgré le fait qu'il sait que toutes les personnes qui sont ici ont déjà un niveau suffisant pour battre trois gardes pour eux seuls.
- Oui, mais moi, dans tout ça, je fais quoi ?
- Tu vas le voir, c'est évident !
James se sépare de Benjamin, qui retourne à son activité. Quant à lui, James marche vers le bureau de Jack. Il cogne à sa porte, et n'est pas surpris, quelques secondes plus tard, de voir Jack qui lui réponds et l'invite à entrer, ce que fait James, avant de tout naturellement s'asseoir sur le divan de cuir comme s'il venait tous les jours.
- J'imagine que tu te poses plusieurs questions. Par exemple sur le moyen que Benjamin et toi allez utiliser pour vous infiltrer. C'est très simple. Enfin, à dire oui, mais à faire, moyennement. Premièrement, il vous faudra sortir du village.
- En quoi c'est difficile de sortir d'un village dans lequel j'ai passé toute ma vie ?
- Je ne dis pas que ce n'est pas facile à faire en tant que gamin de seize ans qui veut aller rejoindre sa petite copine pour une balade en forêt, ce que je veux dire, c'est sortir du village avec un fusil et un couteau sur le corps. Compte-toi chanceux, tu n'es pas le plus à plaindre, Benjamin devra transporter une arme cinq fois plus grosse que la tienne.
- Tu veux dire le fusil d'assaut avec lequel il s'entraîne tous les jours ?
- Oui. Mais là n'est pas l'important. Comme tu le sais, beaucoup de personnes qui ont différentes compétences se joignent à la bataille. Entre autres, on a un jardinier. Il travaille pour les Gilbert dans le côté riche de la ville. Ce qui est important là-dedans, c'est qu'il s'y connaît en matière de fleurs et qu'il a réussi à planter des fleurs qui se voient de très loin. C'est par là que nous allons rentrer dans le village.
- Pourquoi on ne passe pas simplement sur le côté ?
- Premièrement, c'est beaucoup trop long, mais si ce n'était que cela... En fait, si on passe par la ville, on va être beaucoup plus discrets que si on passe par le côté.
- Pourquoi ?
- Parce qu'autour du village, il n'y a ni arbres, ni roches pour nous cacher, que de petits buissons. En plus, dans la ville, de loin, on peut paraître comme un villageois, mais si on est dans la plaine, à découvert, je le rappelle, c'est évident que nous sommes une cible à éliminer, les villageois n'ayant rien à cacher passant par la ville en raison de la plus grande rapidité de ce chemin. Tu me suis ?
- Oui, mais comment on est censé paraître normal quand Benjamin doit se trimbaler avec la même arme que portent les soldats qui font la guerre ?
- Tu es comique... Évidemment que nous ne passerons pas par la grande ville et la place du marché. En fait, on va passer par la zone industrielle qui se situe sur le côté est du village. En plus, si on a le temps, j'aimerais aller piquer une arme plus efficace dans l'usine désaffectée qui en fabriquait avant que tout le monde soit envoyé à Miria.
- Est-ce que Benjamin est au courant de tout ça ?
- Bien sûr, il est au courant de tout ça et même plus. En fait, je vais vous aider à passer le village, mais après cela, j'imagine que tu comprends que j'ai une scierie et bien d'autres choses à m'occuper ici. En plus, moi, qui a le monopole du bois dans le village, je ne peux pas m'absenter sans que cela ne fasse suspect. À ce moment-là, c'est benjamin qui va prendre le relais, et je lui fais entièrement confiance. Il va te ramener en vie. Maintenant, crois-moi, tu vas devoir t'entraîner fort parce que dans exactement une semaine, tu es à la porte du village, prêt à le traverser.
C'est ainsi que durant toute la semaine, James se leva vers 7 heures du matin pour se rendre au Quarkas afin s'entraîner sur tous les plans. Heureusement, son passé de bûcheron, puis de travailleur dans le traitement du bois lui confère un certain avantage dans le sens où il a un corps en santé et une force physique à la hauteur des exigences des missions du Quarkas. Malgré cela, Jack lui fait quand même faire de nombreux exercices tous plus durs les uns que les autres. Il lui fait faire de la course, un entraînement d'endurance, de force et quelques pratiques en termes de combat au corps à corps, car, selon lui, « Tout peut arriver. » En parallèle, James s'entraîne avec Benjamin qui lui fait pratiquer l'usage des diverses armes que celui-ci aura à utiliser. De fusils d'assauts tellement lourds que James en tremble jusqu'à de minuscules pistolets en passant par des petits couteaux. À la fin de chaque journée, James est tellement épuisé qu'il a l'impression que tous les muscles de son corps se sont transformés en guenilles. Pourtant, à chaque jour, il se lève à sept heures du matin pour retrouver Jack et Benjamin au Quarkas. À la fin de la semaine, quand il retourne chez lui, il est exténué, mais très fier de lui. Si son père le voyait à ce moment-là, il serait fier de lui.

L'ArkaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant