Chapitre 6

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Benjamin se réveille. Il voit James et Jack qui discutent en attendant probablement son réveil pour continuer le voyage. Benjamin touche le sol et remarque que ce n'est plus du béton, mais du gazon. Il relève sa tête et à ce moment, Jack et James le regardent tout sourire. Benjamin le leur rend en comprenant ainsi qu'ils ont réussi à sortir du village sans grandes blessures. Enfin, si on fait abstraction de la bosse grosse comme une pomme qui se situe sur le dessus de sa tête. Le groupe est juste à côté de la muraille.
- Enfin ! Comment tu vas ? Pas trop mal à la tête ?
- Pas si mal, bien qu'on puisse se servir de la bosse qu'il y a sur ma tête comme pente de ski, mais sinon, toujours en santé et prêt à continuer la mission.
- Bon, je vois que tout le monde va bien. Il est maintenant le temps pour moi de retourner au village. Maintenant, votre but principal, ce sera d'atteindre Miria, qui se situe à moins d'un jour de marche. Suivez le Nord-Est et essayez de vous faire discret. Vous allez finir par tomber sur des champs de maïs. Quand vous en sortirez, il y aura des gardes partout. Faites attention.
- Parfait. Nous allons revenir vivant, documents en main.
- Parfait. Je dois y aller. Faites attention à vous.
Jack rentra alors au village, non sans oublier de changer de vêtements pour cacher les taches de sang. James se tourne alors vers Benjamin, qui est encore couché.
- Quand est-ce que tu comptes partir ?
- Maintenant. Je sais que je suis assez en forme, je profitais simplement des dernières secondes de calme que je vais avoir avant un long bout de temps. Viens, j'ai une boussole.
Enfin, de l'équipement, ce n'est pas ce qui manque à Benjamin. Sur son dos, il transporte un immense sac à dos contenant la moitié de la nourriture, une grande gourde d'eau et tout le matériel dont lui et James auront besoin durant le voyage. Quant à lui, James transporte l'autre moitié de la nourriture, une gourde et son arme, qu'il a accroché à ta ceinture.
C'est avec ce lourd bagage que les deux aventuriers se lancent dans leur mission. Comme il est très tôt le matin, à part quelques voyageurs et quelques commençants qui doivent se rendre à Locronan et qui veulent profiter de leur entière journée de marche, presque personne ne se promène sur le chemin principal. Cela donne une certaine discrétion à Benjamin et James qui peuvent ainsi s'en éloigner dans crainte d'être vus et d'être reportés aux gardes qui pourraient à ce moment arriver en grand nombre. C'est ce qu'ils font, si bien qu'à la fin de la journée, ils sont déjà arrivés aux grands champs de maïs dont Jack parlait. Du haut de la petite colline où ils se situent, ils peuvent voir l'étendue de ceux-ci, mais aussi développer la crainte de se perdre dans un labyrinthe aussi grand. Heureusement, ils se disent qu'ils ont une boussole et qu'ils peuvent se retrouver assez facilement s'ils y font attention. Ce dont ils ont un peu plus peur, en revanche, c'est de se faire repérer par les travailleurs. Effectivement, même les habitants des classes plus pauvres ont droit à un minimum de protection. Enfin, c'est ce qu'ils croient avoir...
Si l'un d'entre eux repère deux énergumènes qui se promènent dans les champs, ils pourraient les signaler aux gardes qui, à leur tour, pourraient avertir Miria. Pourquoi feraient-ils cela ? Car les champs sont relativement proches de la base. Malgré le fait que la majorité des habitants de cette région ne soient pas au courant, si une personne armée se pointe à cet endroit, ce n'est certainement pas pour voler ou tuer qui que ce soit. C'est pour attaquer Miria. C'est sur cette réflexion que Benjamin se rappelle un endroit qu'il a visité la dernière fois qu'il est venu ici pour une mission.
La dernière fois que je suis venu, pour passer la nuit, je me suis caché dans un ancien bunker qui date de la guerre. Je me rappelle, il fallait continuer un tout petit peu au nord du petit pâté de maisons puis, il y avait une porte qui menait vers un bunker caché dans les herbes hautes. Quand je suis allé me cacher, c'était antique, qu'on soit d'accord, mais, c'était quand même un endroit assez bien caché et protégé pour y passer la nuit. On y va ?
- Je te fais confiance.
James et Benjamin marchent vers ledit endroit, tout en essayant de passer inaperçu. Tout cela reste quand même plus facile, car le village qu'il y a avant les champs reste tout de même beaucoup moins surveillé qu'Arkanis, d'où vient James. Ils le traversent, en évitant de passer par la place centrale, et prennent l'ouest. Ils arrivent alors dans un champ de hautes herbes. Benjamin fait signe à James de le suivre et les deux compagnons marchent. Ils savent qu'à tout moment, s'ils entendent un bruit, ils font feu. Pourtant, personne ne se manifeste et mis à part la boue qui s'est incrustée presque partout dans leurs bottes, la marche se déroule plutôt bien. Enfin, les herbes commencent à être plus espacées et à chaque pas, la terre devient plus sèche. Ils l'ont devant les yeux. La porte de l'ancien bunker est là. Elle se présente sous la forme d'un carré formé de barres de métal au milieu duquel il y a une double porte de métal verrouillée.
- Comment nous allons ouvrir ça ?
- J'ai apporté un kit de crochetage, les portes de ce temps-là n'étaient pas électroniques. C'est plutôt facile de les ouvrir si on sait s'y prendre.
- Tu es sûr qu'il n'y a pas un système d'alarme ?
- Oui, les gens de ce temps ne l'avaient même pas inventé.
Benjamin s'attelle alors à la tâche de crocheter les portes pendant que James peut prendre une petite pause. Toutefois, Benjamin finit assez vite et James doit l'aider à ouvrir les portes. Elles sont lourdes et rouillées ce qui rend leur ouverture très difficile, mais au bout de quelques minutes, elles le sont finalement assez pour laisser passer Benjamin, James et leur matériel. Toutefois, en entrant, Benjamin n'a pas la réaction attendue. On dirait qu'il a vu un mort, et pour cause, c'est presque le cas. Même si le bunker est vieux, là, c'est pire que pire. Tous les meubles sont renversés et certains sont même brisés. Les deux lits superposés le sont eux aussi et leurs draps qui les recouvraient sont déchirés. Quant à eux, les bureaux ne sont pas dans leurs meilleurs états et les papiers qui les recouvraient sont éparpillés partout dans la pièce. On dirait une scène de meurtre. Tout cela est déjà assez particulier pour Benjamin qui se souvenait d'un bunker vieux, certes, mais en plutôt bon état depuis sa dernière utilisation qui devait remonter à plus de 50 ans, mais deux détails lui sautent aux yeux. Premièrement, Sur le mur et le sol sont réparties plusieurs taches de sang. Celles-ci semblent de dater de plutôt longtemps vu leur état avancé de sécheresse. Même si c'est fort probable qu'il n'y a pas que des gens de l'armée qui soient venus ici durant les dernières années, ces taches ont le don d'effrayer Benjamin et à James qui savent que si elles sont là leur contenu n'appartient pas à un ours. La deuxième chose qui saute aux yeux et qui confirme la pire des théories, c'est la présence de trous un peu partout. Les murs en sont recouverts, mais le pire, c'est la coïncidence entre la plus grosse tache et l'endroit percé le moins profondément. Il ne faut pas être un génie pour comprendre ce qui s'est passé.

L'ArkaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant