Chapitre 28 Son retour

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Ce n'était pas une chaleur douce et réconfortante qui me réveilla mais, plutôt celle étouffante d'une fournaise qui fonctionne à plein régime, qu'on alimente beaucoup trop en bois. Malheureusement, ce qui fournissait ce feu était mes hormones et sa présence ne réglait rien. J'étais en nage, couinant comme seule une chienne en chaleur pouvait le faire mais, j'étais seul. Uniquement son odeur me servait d'aphrodisiaque puisque mon corps se trouvait allongé sur la paillasse de la tente et que j'étais le seul être présent dedans.

J'entendais sa voix, elle n'était pas loin, ce son rauque et envoutant me donnait goût d'aller rejoindre son propriétaire mais, s'il n'était pas là, c'était parce qu'il avait mieux à faire que de me baiser. Je savais qu'il ne voudrait pas le faire sans connaître le pourquoi de ma réaction. Tout mon corps me criait de me lever et d'aller me réfugier dans ses bras mais, les siens étaient occupé à traiter mon hôtesse.

J'entendais parfois des gémissements de douleur, des frottements de pieds sur le sol, des coups de poings donnés sur le bois d'un arbre, une respiration saccadé de douleur et non pas de plaisir. Il soignait la morsure qu'elle avait subi pour moi. Je ne comprenais pas son geste, il n'y avait pas de raison pour elle de me sauver et de m'aider comme elle l'avait fait mais, ce qui était fait était fait et on ne pouvait changer le passé.

Je ne savais pas à quel moment il était arrivé, je l'avais uniquement sentis, comme si tout mon corps savait la position de l'homme qui m'avait marqué. Mon être en entier se calmait en sa présence et en même temps il se cabrait. Je vivais les antipodes sachant qu'il pouvait aussi bien me protéger que m'enlever la vie, me cajoler et me briser en même temps. Dans ses mains j'étais aussi modelable que de la boue et ça m'effrayais.

Je trouvai un léger regain d'énergie et sortis de mon refuge, je n'aurais pas dû car, la vision qui se donnait devant moi n'était pas des plus belle. Il l'avait sentis, où il m'avait entendu, mais son regard de tueur était là, sur mon être en entier, je venais de prendre une douche glaciale malgré la chaleur de mon corps. Il était loin d'être heureux de nos retrouvailles et j'allais sûrement passer la pire chaleur de ma vie si ce n'était pas déjà le cas. Je ne prononçai pas un mot et retournai là d'où je venais.

Je ne regardais rien en particulier, je ne savais pas combien de temps j'avais attendu, pour un alpha face au chaleur de son oméga, il avait beaucoup de contrôle. Il était assis devant le feu dehors, il m'avait sorti de l'habitacle pour laisser Hange se reposer après avoir soigner son bras et mis un pansement de fortune dessus. Il n'avait pas prononcé un seul mot en ma direction, il ne faisait que s'occuper du feu qui était censé nous garder au chaud. Nous n'étions pas près l'un de l'autre, j'avais une couverture sur mes épaules qui avait son odeur mais, malgré mes vêtements légers, je ne pouvais me blottir totalement dedans.

- Er...

- Je ne veux rien entendre.

Un vide était dans mon estomac, un vide qui brûlait, qui me vrillait de l'intérieur, comme si on m'avait arracher quelque chose. Mes yeux se remplirent d'eau, je n'en pouvais plus de chialer comme je le faisais, j'avais un tsunami d'émotion et je ne contrôlais rien. Je n'aurai jamais cru devenir aussi sentimentale et à fleur de peau.

- Tu ne veux jamais rien entendre de toute façon. Tu ne veux jamais rien me dire non plus. Je ne suis qu'une petite poupée dont tu te sers quand tu en as de besoin et puis tu me jettes dès que je t'énerve.

S'il ne faisait pas si noire, j'aurais vu la larme couler sur sa joue, sa mâchoire se resserrer pour contenir les paroles qu'il ne voulait pas me dire et prononcer uniquement celles qui me feraient comprendre. Nous étions lié depuis peu et notre alchimie n'était pas parfaite, nous ne comprenions pas totalement l'autre et ne portions pas entièrement attention au ressentis de notre partenaire.

- Tu as failli mourir Levi! Comment veux-tu que je me sente lorsque je vois de la crainte dans tes yeux quand je t'approche? La dernière image que j'ai eu de toi, avant que tu ne partes en cavale, était celle de l'épouvante. Que crois-tu que je vais faire? Te sauter dessus parce que tes hormones ont décidé de se déclencher alors que je n'étais même pas auprès de toi?

- Partir en cavale? Tu crois que j'ai délibérément fuis? Tu crois vraiment que je voulais me retrouver seul, perdu et en chaleur dans la forêt? Comme tu l'as dit Eren j'ai failli mourir!

- Tu n'étais pas si seule que cela, tu semblais même être très bien accompagné.

- Tsk. Tu ne sais même pas ce qui s'est passé, tu ne sais rien Eren! Je n'ai pas besoin de tes fausses accusations. Sais-tu à quel point j'ai mal? Et pour ta gouverne Eren, je suis gay, je me la prends au cul, à moins qu'une queue ne pousse sur le vagin d'Hange et même si, il n'y aura jamais rien entre elle et moi car, JE SUIS À TOI!

Je n'avais su retenir mon cris qui avait retenti dans la nuit, ma voix avait lâché à la fin de ma phrase, je n'en pouvais plus, cette putain de douleur d'un liens qui se brise. Cette sensation qu'il n'y a qu'un fil qui nous retient et que nous prions que cette petite ficelle ne se brise pas car, nous serions perdu, brisé et que la chute serait fatale. J'étais en chute en ce moment, mon alpha se refusait à moi, il résistait notre liens, la seule chose qui le liait à moi était la marque, mais s'il ne la renouvelait pas, s'il ne s'en occupait pas, je serai ce que j'avais toujours été, vide, seul, abandonné.

Un soubresaut plus violent parcouru mon corps, comme si les nerfs tel une corde d'arc se relâchait, ce n'était pas parce qu'on me réconfortait, tout le contraire, on me brisait, la corde se tendait tellement que la rupture était inévitable. Je retirais la couverture de sur moi, je me levai malgré les vertiges qui m'accaparaient. J'allais m'aventurer dans la nuit pour me nettoyer de cette odeur qui n'était plus mienne.

- Où vas-tu?

Je ne répondis pas à sa question, continuant ma route, me souvenant trop bien de la dernière fois, je l'aimais plus qu'il ne m'aimait et ça faisait mal. 

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