Chapitre 8 Belle étoile

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- Que viens-tu de dire?

- Rien de bien important.

- Pourrais-tu me répondre?

- Non, je ne vais pas toujours te répondre par une question. Oui, je t'écoute même lorsque tu dis n'importe quoi. Tu peux le dire à Ymir, ce n'est pas tous les alphas qui se foutent des omégas. Je ne t'ai pas baisé, c'est toi qui m'as sauté dessus et qui as tenté de me charmer. Assume ce que tu fais. Je suis partis car, je ne voulais pas que ça se termine comme ça mais, même mon cheval se retourne contre moi lorsqu'il s'agit de toi.

- Je... heu... merci, mais je... voulais uniquement savoir ce que tu disais dans ta langue...

- Tsk

Il descendit de Rouge me laissant seul sur lui, il marchait devant, je pouvais le regarder s'étirer, la journée avançait tranquillement, il ne faisait pas trop frais et le soleil était bien présent. Nous n'entendions que de petits bruits provenant de la forêt. Le Voyageur tira l'étalon hors de la piste et nous mena dans le bois près d'un ruisseau. Il m'aida à descendre sans un mot, il ramassa quelque chose dans les poches attachés au cheval et quitta, me laissant seul auprès de Rouge.

Je fouillais dans les sacs qui se trouvaient sur l'étalon, j'en sortis une peau magnifiquement bien entretenue, je la posai au sol, de mon baluchon, je pris un manteau, le soleil ne tardera pas à descendre dans le ciel et le froid s'installera. Je remplis les gourdes qui s'étaient vidées durant le voyage au petit ruisseau. Je remarquai un buisson avec des baies bleus, je revenus avec une tasse et l'emplis de ces petits fruits. Je cherchais des branches et en fit un tas en attendant qu'il ne daigne revenir, je mis des pierres en cercle et enleva tout ce qui se trouvait autour.

- Que fais-tu Prinzessin?

Je sursautai lâchant un petit crie aigüe, je le regardai d'un œil mauvais, il riait de ma réaction. Je remarquai qu'il tenait quelque chose dans sa main, il arqua un sourcil et me montra sa prise, mes yeux s'écarquillèrent, il venait de tuer un lièvre. Il fouilla dans une sacoche, y sortit un couteau et partit vers le ruisseau, il débita le lapin en moins de deux et installa la peau au peu de soleil qu'il restait. Il partit un feu avec les branches que j'avais trouvées et regarda dans la tasse.

- Tu as cueilli ça?

J'hochai de la tête le regardant en manger une, il me fit un clin d'œil, s'installa sur la peau et mit sa proie à cuire sur le feu. Il me regarda longuement portant parfois attention à ce qui restait du lièvre qui cuisait. J'avais enfilé mon mantelet ayant légèrement froid et m'approchai du feu qui brûlait le bois que j'avais récolté.

- Tu as déjà campé?

- Non jamais.

- Tu viens de la ville alors?

- J'étais une pute, si tu veux tout savoir. Dès que j'ai présenté, on s'est servis de moi. Ma récompense après m'être fait défoncer le cul était de pouvoir manger... Alors non, je n'ai jamais campé.

Il hocha de la tête sans insister plus que ça, il sortit la viande du feu et me fit signe de m'approcher de lui. Il découpa sa proie et me tendit des morceaux que je mangeai avec appétit, la viande était délicieuse et les fruits sucrées. Je me sentais observé encore une fois. Lorsque je me retournai vers lui, ses yeux verts me scrutaient encore.

- J'ai fait quelque chose que je ne devais pas?

- Un homme a le droit de regarder une jolie chose lorsqu'il en voit une non?

- Tu me mattes?

Il ne répondit pas, il ne fit que sourire et continuer de manger sa prise de la journée. J'étais étonné de sa réponse, je n'avais rien de particulier, en plus avec mes mésaventures, mon cou était bleuté, il n'y avait rien de bien jolie là-dedans. Je lavais mes mains dans le ruisseau, puis allais détacher Rouge pour l'abreuver dans le petit cours d'eau, je le caressais pendant qu'il buvait.

- Tu ne devrais pas trop le gâter.

- Lui au moins n'essaiera pas de me planter là, je sais qu'il ne te laissera pas m'abandonner en plein milieu de la forêt si le goût t'en prend.

Le voyageur raviva le feu et me fit signe d'approcher de lui, il avait sorti une couverture, il la plaça autant sur moi que sur lui et me tira à lui. Il frotta mes mains dans les siennes, elles étaient si chaudes et les miennes si glacées. J'eu un frisson lorsque son nez caressa la peau de mon cou.

- Tu devrais te reposer Prinzessin, demain nous partons à l'aube.

Ma tête bascula sur son épaule et je regardai le ciel qui s'offrait à moi, c'étaient magnifiques toutes ces petites lumières qui brillaient. Je le sentis resserrer notre étreinte et humer la peau de mon cou, il essayait d'être distant et froid mais, il était aussi doux qu'un agneau avec moi. Je me retournai et le poussai pour qu'il s'allongea au sol. Je me blottis tout contre lui et commençai à partir dans le pays des songes.

Sa grande main caressait mon dos puis, remonta à mes cheveux, je cachais mon visage dans un des nombreux plies de son manteau. Sa poitrine se soulevait dans un rythme régulier, j'étais bien entre deux eaux mais, un frisson parcourra mon corps lorsqu'une brise froide souffla. Le Voyageur grogna et ouvrit son manteau, il le retira et le mit par-dessus moi me recollant à lui. Ma main glissa sur lui et il frissonna à son tours.

- Tu as froid?

- Das kitzelt, Prinzessin. (Ça chatouille, princesse)

- Je n'ai rien compris.

Je le regardais dans la pénombre de le nuit, il m'avait bougé pour retirer son manteau et depuis, j'étais bien réveillé. Un petit sourire était présent sur ses lèvres, ses yeux étaient clos, sa main retenait la mienne. Je sentis celle qui était dans mon dos se glisser sous ma chemise et je me mis à bouger légèrement, le bout de ses doigts effleurait ma peau et ça me chatouillait.

- Arrêtes, ça chatouille.

- Ja.

J'arrêtai de bouger, je croyais comprendre ce qu'il venait de dire...

- Ça chatouille?

Je me levai et m'assis sur lui, laissant l'air froide entrer dans la couverture, l'alpha lâcha un grognement de mécontentement.

- C'est ce que tu viens de dire n'est-ce pas?

- Tu es obligé de nous faire crever de froid pour avoir ta réponse?

- Répond-moi.

Il me tira par la nuque et m'embrassa me forçant à coller mon corps tout contre lui, c'était doux et chaud, je ne lui résistais pas, j'aimais les baisers qu'il me donnait. À chaque fois, mon corps s'embrasait et des papillons naissaient dans mon ventre. Je sentis sa langue passer sur mes lèvres et je me reculai.

- Tu vas encore essayer de partir au petit matin?

- Nein.

Il l'avait doucement soufflé, mon dominant repoussa une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et retourna la situation, maintenant par-dessus moi, il prit le contrôle pour la nuit.    

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