Chapitre 11 Malchance?

811 64 13
                                    

J'avais mal partout, je ne cessais de me débattre, mes poignets étaient ensanglantés, une nouvelle ecchymose allait surement apparaître sur ma peau meurtri. Les liens ne flanchèrent pas mais, j'entendis un craquement, mon corps tomba vers l'avant et le cuir de la tente se fendit.

Au même moment un grognement se fit entendre, j'étais trop occupé à défaire mes liens pour regarder derrière moi. La Squaw me fit signe de la suivre de l'autre côté de la déchirure mais, les mains de l'autre me retenaient encore. Je lâchai un cri de douleur lorsqu'il me traina au sol pour me rapprocher de lui, j'essayai de lui donner un coup de pied mais, il esquivait toutes mes tentatives.

Il lâcha ma cheville et poussa le creux de mes genoux pour que mes fesses ne soient plus au sol. Ce fut à ce moment que je le vis, la colère dans ses yeux verts, il porta une lame sous la gorge de l'homme qui tentait de me violer. Je ne sus ce qu'il lui avait chuchoté mais, l'homme pâlit aux mots qu'on venait de lui susurrer à l'oreille. Son emprise sur moi se relâcha et il quitta la tente, j'étais nu, la peau à vif par endroit, les poignets ensanglantés, de multiples ecchymoses, un hématome sur la tête, une cheville enflée et qui sait peut-être cassée, ma journée avait été de la merde.

Ses yeux parcoururent mon corps blessé, mes joues s'empourprèrent et mes yeux s'emplirent à nouveau de larmes. Je ne savais plus ce que je devais ressentir, j'étais épuisé, j'avais mal partout, je voulais me laver pour enlever les traces de ces mains poisseuses qui m'avaient beaucoup trop touché. Il coupa les liens qui retenaient mes mains jointes, il enleva son manteau et me recouvrit avec.

Sans ne rien dire, il me souleva, je lâchai une plainte douloureuse lorsqu'il me repositionna. Je le sentis souffler d'exaspération ou de colère, je ne le savais plus. Les larmes coulaient le long de mes joues en silence. Je sentis son emprise sur moi se resserrer, mon visage était caché dans son chandail de laine, je l'entendis prononcer des paroles qui n'étaient pas portées à mon égard. Je ne voulais pas savoir avec qui il parlait, la seule envie que je possédais était celle de dormir.

Lorsque je me réveillai, j'étais dans une couverture chaude, un feu crépitait au centre d'une tente, j'eu un instant de panique et lorsque je sentis la terre et les feuilles mouillées, mon cœur se calma. C'était son odeur, j'étais dans ses couvertures, j'essayai de me lever mais, le vertige s'empara de moi. Je ne savais pas combien de temps s'écoula mais, j'entendis les bruits de sabot et sa voix grave qui s'adressait à Rouge.

Les peaux qui couvraient l'entrée de la tente se tassèrent et je vis une petite tête blonde avec de grands yeux bleus me regarder et sourire. Il s'approcha lentement de moi, inspecta mon pied et il grimaça, il lui toucha et je criai. Je vis immédiatement le Voyageur entrer et nous regarder.

- Je t'avais dit de l'examiner, pas de lui faire mal!

- Désolé Er... heum...

- Vous vous connaissez bien à ce que je vois.

J'étais fâché, il connaissait son prénom, il venait de se retenir de le dire. Le Voyageur l'appelait lui aussi par son prénom, cet oméga en savait plus sur lui que moi. Je sentis une pointe de jalousie naître en moi, pourquoi était-il venu si c'était pour me montrer qu'un autre oméga en savait plus sur lui? Je ne le regardais pas, mon attention était concentré sur cet Armin qui était entré comme si c'était chez lui.

- Je m'appelle Armin, je suis aussi un oméga, le hum... Voyageur? M'a dit que tu étais blessé, je peux regarder?

- Non...

- Prinzessin...

Je serrai ma mâchoire et grognai après Armin qui tenta de me toucher, la voix de l'alpha fut grave, il voulait me commander d'écouter mais, je ne lui appartenais pas, je pouvais choisir pour moi et je ne voulais pas que son invité me touche.

- Princesse? Pourquoi l'appelles-tu princesse? Il est ton...

- Armin cesse de parler et occupe-toi de ses blessures.

- Tu m'appel PRINCESSE!!!

Je venais de me relever, ma tête tourna, je vis noir un instant jusqu'à ce que je sente des mains me rallonger au sol. Ses grands yeux verts me regardaient avec intensité, ses mains n'étaient pas dures, sa poigne était souple et douce.

- Calme toi Prinzessin, tu as reçu un coup sur la tête et tu es blessé, tu as besoin de repos.

- Tu m'as dit de... ayeuuu!!! Mais lâche-moi!!!

Je grognai encore, il rapprocha son visage du mien pour que je ne me concentre que sur lui, nos nez se frôlèrent, ses lèvres étaient si près, il lécha les miennes et prit ma bouche en otage. Mes mains serrèrent ses épaules, une larmes coula le long de ma joue et un gémissement de douleur s'échappa de ma bouche. Son ami examinait mon pied pendant qu'il essayait de me calmer.

- C'est beau vous deux! J'en ai terminé avec le pied, je veux voir les poignets alors, laisse-le respirer veux-tu?

Il mit un arrêt à notre baiser faisant reculer le brun, le blond prit délicatement mes mains, il me demanda de serrer puis, de faire des rotations. Il hocha de la tête et avec un linge, il nettoya mes plaies et les banda comme il avait fait avec mon pied. Je regardais son travail sans rien ne dire, il me sourit à nouveau et me chuchota ces paroles.

- Tu ne devrais pas t'en faire, lui et moi sommes amis d'enfance, j'ai un alpha qui m'attend chez moi et des enfants aussi. Je suis sagefemme dans mon village et parfois lorsque cette tête brûlée s'ennuie trop où lorsqu'il se blesse il vient me voir. J'étais surpris de voir qu'il avait un oméga avec lui, il n'a habituellement personne qui l'accompagne. Depuis longtemps, il refuse la compagnie de qui que ce soit.

- Armin, cesse de jacasser, je t'ai demandé de t'occuper de lui et pas de raconter ma vie.

Le blond fit une grimace à son ami et se retourna vers moi me faisant un clin d'œil. Il examina ma tête me disant de me reposer et avisant mon hôte que je ne pouvais voyager dans cet état. Le Voyageur opina du chef et remercia son ami. Je l'entendis lui dire quelque chose qui me fit sourire.

- Jesuis content que tu acceptes de t'attacher à quelqu'un d'autre, elle auraitvoulu que tu sois heureux. 

Nouveau mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant