𝟤. 𝘐'𝘮 𝘪𝘯𝘵𝘰 𝘵𝘩𝘢𝘵

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Il tourna la clef dans la serrure, ouvrit la porte, la referma, enleva ses chaussures, posa son manteau, alla dans la cuisine prendre un soda, se dirigea vers le salon gris et monotone, alluma la télé, et se laissa tomber dans le canapé.

Sa journée de travail aujourd'hui avait été longue, bien trop longue.
Les papiers s'étaient entassés sur son bureau et son patron n'avait cessé de lui prendre la tête, pour qu'il démissionne l'avait deviné le brun. Ce pervers préférait avoir des employés de la gente féminine que masculine...

Si cette ordure savait que le Seo ne souhaitait que ça de quitter son travail, il ne mettrait pas tant d'efforts à le pourrir.

Mais au moins, cela rajoutait ne serait-ce qu'un soupçon de piment dans sa vie, son semblant de vie.

Il ouvrit sa cannette et commença à zapper les chaînes.

Il avait presque fini sa boisson quand enfin il trouva une émission qui ne l'endormirait pas sur le coup, mais dans une heure.

Une trentaine de minutes plus tard et une dizaine de publicités passées, le brun commençait à somnoler.

Il repensa à la veille, à celui aux cheveux ébènes dansant sur de la musique disco qui vivait dans l'appartement d'en face.

Pendant plus de vingt minutes il l'avait observé se déchaîner sur son parquet sombre, le corps transpirant mais le même sourire qu'au début dessiné sur son visage.

Il ne l'avait pas vu ou entendu ce matin.

Et c'est à cette pensée qu'une forte musique s'éleva dehors.

L'américain réveilla son corps et se leva, marcha jusqu'à la fenêtre qu'il ouvrit pour arriver sur le balcon plongé dans la nuit.

Il ne s'était pas trompé, elle venait bien du même endroit que la veille.

Johnny attendit un peu, espérant entrevoir le danseur.

Des cris et des rires résonnèrent à leur tour et il vit plusieurs personnes dans l'appartement. Des hommes, des femmes, et lui. Ils avaient tous un verre à la main, voire autre chose de plus illégal pour certains. Ils parlaient fort, faisaient des gestes exagérés, et semblaient hilares.

Le Seo regardait les corps se rapprocher, puis ne paraître qu'un.
Celui du danseur fit de même, de plus en plus proche d'un autre homme. Il imaginait de là l'odeur d'alcool et de drogue qui flottait dans la pièce. Ils se serrèrent plus encore, échangèrent un baiser insignifiant, et continuèrent à danser.

Le brun n'en était pas choqué le moins du monde, il n'y avait pas qu'une sexualité sur cette Terre. Les automates ne l'ont pas tous intégré cependant...

Les verres s'enchaînaient. Les musiques aussi. Et il continuait de les observer.

Avant, il était à leur place, s'éclatant dans des soirées où la raison disparaît comme quelques virginités.

Mais maintenant, il n'avait plus le temps, plus la négligence, plus les bonnes personnes pour faire ce genre de chose.
Même sans l'alcool et les substances illicites, simplement rire à s'en écorcher la voix entouré d'amis honorables...

Et malgré la musique réveillant le quartier tout entier et faisant se boucher les oreilles aux étoiles excédées, il s'endormit, son rêve déjà devant lui, inaccessible, irrésistible.

𝐥𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐢𝐭 𝐮𝐩 𝐥𝐢𝐤𝐞 𝐝𝐲𝐧𝐚𝐦𝐢𝐭𝐞 ও 𝑗𝑜ℎ𝑛𝑡𝑒𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant