𝟧. 𝘠𝘰𝘶 𝘬𝘯𝘰𝘸 𝘐 𝘨𝘭𝘰𝘸 𝘶𝘱

734 109 174
                                    

Les piles de cartons de plus en plus nombreuses rendaient le moderne appartement bien ridicule. Après tout il l'était déjà à la base, bien trop parfait, trop propre, trop monochrome, trop minimaliste...

Malgré ses grandes jambes, l'américain peinait parfois à se déplacer entre les boîtes diverses.

Cela l'amusait. Le fait de savoir qu'il allait partir l'amusait.

Mais il avait l'impression de manquer quelque chose, de ne pas saisir une opportunité, d'abandonner un possible bonheur.
Il se ravisait en se disant que son bonheur ne pouvait se trouver qu'hors du béton de Séoul. Était-ce vrai ?
Est-ce que vraiment, dans l'infinité de la capitale sud-coréenne, il ne pouvait y déceler un quelconque sentiment de joie ?

Non, il le pourrait, et il n'aurait même pas besoin d'aller très loin...

La petite flamme qui avait naquit quand ses yeux s'étaient posés sur le danseur en était témoin. Mais c'était un léger brasier qui petit à petit s'épuisait et qui ne laisserait qu'un vulgaire et inintéressant tas de cendres et de charbon carbonisé au fil du temps.

Johnny n'avait pas vu l'ébène depuis plusieurs jours, espérant pourtant assister au moins une dernière fois au spectacle envoûtant d'un corps qu'il rêvait d'embrasser.
Et puis les mots qu'ils avaient échangé, les regards curieux, et ses pensées délicatement obscènes...

Le Seo se leva du canapé qu'il n'avait pas encore emballé, il avait oublié de récupérer le courrier d'aujourd'hui, même si la plupart du temps la boîte restait vide.

Il ne prit même pas la peine de fermer son appartement à clef derrière lui, trop ennuyé, et descendit encore et encore des marches grises et aussi peu vivantes qu'il l'était.

En y réfléchissant de plus près, il ne savait même pas depuis quand cette sensation s'était emparée de lui. Quand il avait rejoint Séoul ? Non, bien avant, peut-être à son adolescence, au tout début, quand il s'était rendu compte que grandir était aussi passionnant que le livre qu'on lui demandait de lire pour l'école, quand il s'était rendu compte d'à quel point la routine, l'ennui, et le conformisme étaient accentués chez les adultes, quand il s'était rendu compte que rester un enfant rempli de rêve et sans responsabilités était impossible. Enfin ça, c'était quand on le lui avait dit plutôt...
Et que ce soit ici en Corée du Sud, où là-bas au États-Unis, les robots avaient bel et bien conquérit le monde et brisé plus d'un sourire d'enfant en leur calquant le même code qu'eux dans le crâne.

Il était arrivé en bas et s'avança vers les boîtes aux lettres. Machinalement il ouvrit la sienne, jeta un bref coup d'oeil et s'apprêta à la refermer quand il se stoppa; dans cette dernière se trouvait un postit fluo.

Il s'en empara et le retourna.

" Je crois que ton balcon t'attend...:)"

Ça, juste ça.

Sans plus réfléchir il claqua la porte de la boîte, la faisant se refermer dans un tintement métallique insupportable, et couru dans les escaliers jusqu'à son appartement. Il arriva devant celui-ci essoufflé et ouvrit la porte à la volée, traversant l'entrée, le salon, pour arriver devant la baie vitrée dont il poussa les portes avec précipitation.

Il s'avança et fixa devant lui.

Il ne s'était pas trompé.
À la fenêtre d'en face dansait la fameuse silhouette, autant habillée que la dernière fois.

Le garçon aux cheveux ébènes se retourna et sourit à l'américain. Il lui fit un léger mouvement de tête, l'invitant à la rejoindre.

Le brun ne se fit pas prier, une nouvelle fois, il dévalla les marches à bout de souffle, passa le couloir aux boîtes aux lettres, gravit les escaliers du bâtiment B jusqu'au fameux septième étage, et s'arrêta devant la porte du noiraud.

🎉 Vous avez fini de lire 𝐥𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐢𝐭 𝐮𝐩 𝐥𝐢𝐤𝐞 𝐝𝐲𝐧𝐚𝐦𝐢𝐭𝐞 ও 𝑗𝑜ℎ𝑛𝑡𝑒𝑛 🎉
𝐥𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐢𝐭 𝐮𝐩 𝐥𝐢𝐤𝐞 𝐝𝐲𝐧𝐚𝐦𝐢𝐭𝐞 ও 𝑗𝑜ℎ𝑛𝑡𝑒𝑛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant