En cette paisible soirée d'automne, tu m'avais emmené dans ton nouvel appartement. Les choses allaient mal avec ta famille et tu avais décidé de déménager pour de bon.
C'était assez loin de ton ancienne maison, nous avons donc dû marcher environ 45 minutes. Le complexe d'appartements avait l'air assez vieux, comme s'il était là depuis plus de 50 ans. L'ascenseur étant hors de service, nous avons dû prendre les escaliers. Quand nous étions finalement arrivés, j'étais épuisée. De la sueur coulait sur mon visage tout rouge et j'ai dû reprendre mon souffle. Tu avais sorti une clé de ta poche et tu avais ouvert la porte. En entrant, j'avais pris le temps d'observer les alentours.
Tout était en bois. Assez rudimentaire pour être honnête. À ma droite, il y avait une immense fenêtre d'où l'on pouvait voir la rue vide. Il y avait un canapé marron et une petite table basse dans ton salon. Comme le sol était froid, tu avais décidé d'ajouter également un tapis d'aspect traditionnel sur le sol. Mais c'était à peu près tout ce qu'il y avait dans ton salon. Il n'y avait aucune image sur les murs. Pas d'ornements. Il y avait une cuisine à ma droite, avec une autre table et quelques chaises en bois. Tu avais décidé de déménager dans un quartier calme. Pas beaucoup de bruits de circulation ou de bourdonnement lointain d'autoroutes. On pouvait entendre de temps en temps le bavardage des gens qui se promenaient, mais c'était tout. C'était un joli petit appartement, plutôt modeste, avec une chambre, une salle de bain ainsi qu'une cuisine et un salon. Eh bien pour un garçon de 17 ans vivant seul, c'était plus que suffisant.
Tandis que tu enlevais ta veste de cuir, je m'étais dirigée vers ta chambre. Il y avait les meubles habituels. Un lit et une table de nuit. Dans le coin de mon œil, j'avais vu un meuble qui avait attiré mon attention.
À l'intérieur se trouvaient quelques jeux de société avec lesquels nous jouions quand nous étions petits comme UNO, Guess Who? ou serpents et échelles. Sur les étagères du haut, il y avait quelques livres parfaitement alignés. Harry Potter, le Seigneur des anneaux et même le livre que je t'avais offert pour ton 15e anniversaire, Meurtre sur l'Orient Express.
Tandis que je glissais mes doigts sur les couvertures bien usées des livres, j'avais entendu tes pas entrer dans la pièce.
« Voudrais-tu quelque chose à boire ? »
Je m'étais retournée dès que j'avais entendu ta voix apaisante. Dire que j'avais soif était un euphémisme. Était-ce à cause de la longue marche ou parce que j'étais nerveuse ? C'était la première fois que j'étais venue dans ton appartement et je ne savais pas à quoi m'attendre. Même si nous sortions ensemble depuis un an déjà, j'étais toujours nerveuse et consciente de moi-même autour de toi. Ne te méprends pas, c'était un bon type de stress. Des papillons dans mon ventre et mon cœur battait la chamade chaque fois que tu me touchais.
J'avais donc accepté avec plaisir un verre d'eau. Tu m'avais guidé vers le salon où tu avais placé deux verres vides. J'avais l'esprit un peu absent et m'étais assise sur le canapé face à la fenêtre. Je t'avais regardé prendre un pichet rempli d'eau et une bouteille de whisky de la cuisine.
Cela m'avait perturbé, m'avait surpris je suppose, mais j'avais décidé de ne rien dire au sujet. Cependant tu avais noté mon regard inquiet. Tu avais cligné des yeux quand je t'avais regardé et tu avais détourné le regard.
Tu avais l'air agacé. « Laisse-moi boire ce que je veux. » J'avais été surpris par le ton que tu avais utilisé. Tu ne m'avais jamais traité de cette façon. J'avais haussé les épaules. Je réfléchissais probablement trop.
-As-tu des nouvelles de tes parents ?
- Je viens juste d'échapper à ma famille. Je ne veux pas en parler.
Tu avais froncé les sourcils. J'avais regardé autour de moi et j'avais essayé de changer de sujet pour atténuer la tension.
J'avais décidé de te parler de mon nouvel ami Jules. C'était un gars gentil qui prenait des cours de mathématiques et d'anglais avec moi. Il m'aidait toujours avec mes devoirs et nous avions commencé à passer plus de temps ensemble.
Je pouvais me sentir commencer à babiller, alors j'avais pris une gorgée de l'eau que tu m'avais donnée pour me taire. Tandis que je buvais, je regardais un petit filet d'eau voyager le long de mon verre jusqu'à mon jean bleu.
J'avais levé les yeux et je t'avais regardé, mais ce que j'avais vu était totalement le contraire de ce à quoi je m'attendais. Un regard furieux. Je m'attendais à ce que tu sois heureux pour moi. J'étais devenue moins timide et je m'ouvrais enfin aux gens.
Le reste de l'après-midi avait été assez gênant. La tension était si forte qu'on pouvait la couper avec un couteau. J'étais partie en pensant que tu n'étais juste probablement pas de bonne humeur et que les choses reviendraient à la normale le lendemain. Je ne savais pas que ce n'était que le début de mon enfer.
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CHRIS
Romance« Tes yeux si puissants, si beaux aussi. Je ne pourrais jamais les oublier. Tous les beaux moments que nous avons passés ensemble. Je pense que je ne pourrai jamais t'oublier. » Chris lui a volé sa joie de vivre et sa dignité. Et le pire, c'est qu'e...