Chapitre 9

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*suite du Chapitre 8*

        Cette nuit-là, quand je suis rentrée à la maison, j'avais pleuré pour m'endormir. Il y avait de la douleur partout et mon corps était raide.

        De nombreuses émotions bouillonnaient en moi, mais il y en avait deux qui dominaient les autres. La haine et la colère. C'était d'abord envers toi mais bientôt ça s'était tourné envers moi. J'étais en colère contre moi-même. C'était de ma faute. J'avais causé cela. Je savais que tu n'aimais pas Jules. Pourtant, je lui avais parlé. J'avais mérité ce que tu m'avais fait.

        Les choses ont continué à empirer. J'avais commencé à manquer l'école parce que tu voulais que je passe la majeure partie de la journée avec toi. Mes notes avaient baissé et les enseignants me voyaient comme une cause perdue. Je passais toutes mes soirées à pleurer dans ma chambre.

        Tu devenais de plus en plus violent et tu te fâchais pour tout et pour rien. Tu me frappais pendant tes crises de rage et tu t'excusais ensuite. Tu te justifiais en me disant que tu l'avais fait parce que tu tenais à moi. J'étais effrayée, terrifiée, mais je m'étais dit que je n'avais pas d'autre choix.

        Je portais toujours des manches longues pour cacher mes bras meurtris. Mes parents ne se souciaient probablement pas de mon bien-être alors j'avais décidé de tout garder pour moi.

        Après cette nuit, j'avais coupé tous les liens avec Jules. Même s'il avait insisté pour continuer notre amitié, je l'avais repoussé. J'avais tout fait pour ne pas te déranger.

        Au début, j'avais ressenti de la haine et de la colère envers toi. À un moment donné, j'avais même essayé d'appeler la police, mais je m'étais arrêtée parce qu'au fil du temps, j'avais commencé à croire tes mensonges. Je m'étais convaincue que tout était de ma faute et que tu m'avais frappé parce que tu m'aimais.

        Tu avais fait beaucoup de bonnes choses pour moi. Tu me préparais de la nourriture et tu me conduisais à l'école. Cela signifiait seulement que tu n'étais pas si mauvais. Tu avais du bien dans ton cœur.

        Tu avais eu une enfance horrible et n'avais pas reçu l'amour que tu méritais, tout comme moi. Tu n'étais qu'une autre victime de cette société injuste qui t'avais poussé à agir violemment. Finalement, je m'étais même convaincue que tu ne m'avais pas maltraité. Que ce que tu faisais était tout à fait normal.

CHRISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant