les silences sont ce qui fait le plus mal

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dans une boîte de nuit j'ai rencontré salomé. elle était pareille à une tigresse avec ses vergetures et son corps se mouvant sous les néons.
j'ai profité de la musique assourdissante pour lui murmurer des poèmes obscènes avant de glisser une main sous sa robe et de me frotter à sa poitrine. elle m'a pris la main et, dans les chiottes, on a baisé entre des bières vidées et des mégots encore fumants. on s'est chauffé, elle était bonne, on a jouit et on s'est assis dans la baignoire encore nus.
on s'est allumé une clope avant de s'embrasser, la fumée âcre se déversant dans les poumons de l'autre.
mes poumons étaient déjà gris, putréfiés. je ne suis que le spectre d'un passé rempli d'addictions. je suis passé de la drogue au sexe comme les anges qui passent du paradis à l'enfer car ce dernier est si tentant.

dans ma lucidité j'ai pensé qu'on ne s'était pas protégé. pas grave, c'est pas moi qui me chopera les dégâts (même collatéraux). un enfant quand il naît il est pure et j'éprouve un malin plaisir à la souiller.
je ne suis pas vilan, ni dégeulasse, ni repoussant, ni fou, comme ce que vous aimez penser. j'ai juste besoin d'amour.
dans tout ça c'est moi la victime.
j'ai subi mon enfance comme on subit la torture. à la différence que l'idée de ma mort n'existe pas mais que les cicatrices qui traversent mon corps, elles, sont bien réelles.

tel père tel fils on dit hein ?
le mien m'a violé pour la première fois à mes deux ans et m'a abusé jusqu'à mes 16 ans. alors que voulez-vous, je dois lui faire honneur.
tel père, tel fils
j'aime violer des innocents, leur brûler les ailes avant même qu'ils aient essayé de s'envoler.
petite chose fragile. je suis le monstre qui hantera tes cauchemars, la terreur qui te bouffera les entrailles dès que la lumière s'éteint.
et putain qu'est ce que j'aime ça !

PERVERSION NARCISSIQUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant