la fin n'est pas celle qu'on voulait

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je suis qu'un poète névrosé, ravagé, aliéné. je croupis dans cette cellule blanche aux murs identiques en me remémorant mes fiertés du passé.
je me masturbe, en regardant les caméras de sécurité, un sourire narquois sur mes lippes.
je fais des avances aux gardiens de prison sachant très bien que les nouveaux sont les plus faibles.
je garde ma luxure même enfermé.
je peux toujours regarder mon visage dans la glace sans gerber même si maintenant à la place d'un miroir j'ai une plaque de plexiglas pour m'empêcher de m'ouvrir les veines.
je fantasme sur des femmes qui me reviennent en mémoire.
dans mes rêves, je baise des fillettes et quand je me réveille, je me rends compte que c'est la vie qui m'a finalement baisé.
je suis déréglé.
les jours passent, se ressemblent et l'ennui me tue à petit feu.
je suis malade.
la fièvre dévore ma lucidité alors que je braille encore des obscénités dans ma cellule froide.
j'ai froid, j'ai chaud. je repense à tous ceux qui me regardent depuis le paradis d'un air satisfait. des dieux qui répugnent à me voir mourir et qui ont même de la peine pour l'enfer qui aura à me supporter. d'ailleurs peut-être même que j'y retrouverai mon père.
je suis croyant. je crois en moi et je prie pour que tout s'arrête.
je cherche des heures des moyens de me tuer car si je ne peux plus baiser à des humains, autant aller faire l'amour à des chérubins ailés.
je reste poète. j'écris mes vers sur les parois en croyant qu'ils vont inspirer des âmes seules. je récite des rhapsodies et des quatrains espérant que la merde de mes mots se fondent dans mes maux.
je suis Larry Lombini.
un animal rongé par son statut d'Homme, manipulé par ses pulsions, écrasé par ses parents et mendiant de l'ataraxie.
je suis fier, glorieux, délecté et mon seul regret est d'avoir plongé dans les délices de mon euphorie sans jamais me noyer.
triste

FIN

PERVERSION NARCISSIQUEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant