Chapitre 6

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Chapitre 6

Natasha tirait anxieusement sur les lanières de son pull, assise sur le canapé. Son ordinateur tenait en équilibre précaire sur ses jambes croisées, et elle écoutait plusieurs scanner de police et appels du 911. Elle se sentait terriblement inutile, elle avait déjà fait tout ce qu'elle avait pu pour aider, sans succès. A mesure que les jours passaient, les Avengers perdaient peu à peu espoir de retrouver leurs coéquipiers en vie. Mais ils persistaient, et passaient chaque heure de la journée à chercher leurs amis. Les scanners d'urgence n'étaient cependant pas d'une grande aide, l'équipe ne sachant même pas dans quel district se trouvaient Peter et Tony.

Sam était assis à côté de Natasha, emmitouflé dans une couverture, et retraçait l'historique du compte bancaire de Tony. Ça aussi, sans succès. Le dernier achat effectué par l'homme était celui du magasin où les deux avaient été vus pour la dernière fois. Après ça, la piste s'était arrêtée. Les ravisseurs n'étaient visiblement pas motivés par l'argent, mais sinon par quoi ?

Sam se tourna vers Natasha, rajustant la couverture sur ses épaules. Même dans la Tour, le froid mordant de la tempête de neige semblait pénétrer les murs du salon, rendant l'air frais et peu accueillant. La neige commençait à faiblir, mais les dégâts infligés à la ville étaient dévastateurs.

— Les recherches avancent ? T'es trouvé quelque chose sur les scanners ?

— Non, sauf si tu es intéressé par des petits crimes ou des accidents de la route, répondit Natasha en haussant les épaules. Et toi ? T'as quelque chose avec le compte bancaire ?

— Nope. Rien.

Sam expira doucement par le nez, la frustration clairement perceptible dans ses mots. Natasha ferma les yeux. Elle était épuisée. L'ordinateur cracha une autre émission des scanners de police, entrecoupée par des grésillements.

— Tu penses qu'ils sont morts ?

Sam parut surpris par la brusquerie de la question. Tout le monde avait envisagé cette possibilité ces derniers jours, sans jamais oser la formuler à voix haute. Il dévisagea Natasha, qui le regardait tristement depuis son petit nid dans le canapé. Sam s'éclaircit la gorge.

— Honnêtement, je... Je ne sais pas.

L'assassin hocha solennellement la tête, son regard dérivant vers la fenêtre.

— J'aimerais dire qu'ils sont en vie, continua l'homme, peut-être attendant dans un hôtel quelque part, à l'abri de la tempête. Mais ils ont disparu depuis presque une semaine, maintenant.

Il n'avait pas eu besoin d'achever sa phrase que Natasha avait compris ce qu'il voulait dire. Tous les deux, ils avaient le sentiment que tout ça ne pouvait que mal se terminer.

Leurs pensées furent interrompues par un autre enregistrement, cette fois un appel du 911, qui sortit des enceintes de l'ordinateur.

— ... un adolescent, peut-être quinze ou seize ans. Des cheveux bruns bouclés.

Natasha cessa soudainement de tapoter distraitement le clavier de l'ordinateur, son rythme cardiaque s'accélérant considérablement.

Encore une fois, la voix grésilla depuis l'autre bout du fil.

— Ouais, il est là – il a débarqué à la caserne en parlant de quelqu'un appelé Tony. Il a pas l'air en grande forme, je pense que ça faisait un bon moment qu'il était dehors.

Natasha et Sam échangèrent un regard incrédule, leurs yeux écarquillés. Peter ?

— Il respire ? demanda l'opérateur du 911, visiblement inquiet.

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