12. C'est la guerre !

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Thérence est posté derrière moi, la main toujours posée sur mon épaule et me suppliant de le laisser m'expliquer. Après un bref coup d'œil autour de nous, je me rends compte que plusieurs personnes nous fixent. Je l'attrape donc par la manche et décide de l'entraîner dans un endroit plus tranquille. Ce n'est pas que, ce que les autres peuvent penser m'importe beaucoup, mais je refuse qu'il puisse raconter quoique ce soit sur moi, bien ou mal, vrai ou faux.
     Une fois dans un endroit à l'abris d'oreille indiscrète, je lui dit qu'il a 5 minutes, pas une de plus, et que si ce qu'il me dit n'est pas convaincant, je ne veux plus jamais qu'il interfère avec ma vie !
   - Merci, souffle-t-il le sourire aux lèvres.
   - Accouches, j'ai pas que ça à faire !
   - Bon, je sais pas ce que tu as entendu exactement..., tente-t-il
   - Que tu avais une grande estime de toi au point de pouvoir faire tomber n'importe qui sous ton charme !
   - Et bien figure toi que c'est tout le contraire...
   - Mais oui... tu vas me faire croire que tu es un pauvre malheureux qui n'a pas d'autres solutions pour avoir des amis que de faire des paris stupides... laisse moi rire !
   - Aly ! S'il te plait, écoute moi...
   - Tu m'appelles encore comme ça et je pars !
   - Ok ! Désolé... Je disais donc que j'étais loin d'être le pauvre abruti que tu as l'air de penser que je suis... mais qu'en effet, ce pari était une idée stupide !
   - C'est bien, on est d'accord là dessus ! Je peux y aller ?
   - Tu veux bien me laisser une chance ?
   - Une chance de quoi ? Essayer de me draguer ? Tu crois que sur un malentendu je vais tomber a tes pieds ? Tu te mets le doigt dans l'œil mon coco !
   - Non... bien sûr que non, tu es trop maline pour ça...
   - Alors quoi ?
   - J'ai envie qu'on soit amis !
   - Mais bien sûr... et moi je suis la reine d'Angleterre ! Bon, sur ce, ça fait 5 minutes j'y vais !

     Je fais immédiatement demi tour et avance dans le couloir quand tout à coup, j'entends une voix que je ne connais que trop bien derrière la porte de la salle de dessin. Je m'arrête net et m'approche de la porte pour entendre ce qui s'y dit :
   - Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ? Qu'il suffit d'arriver, de t'asseoir avec nous pour que tu aies enfin des amis ? Mais ma pauvre fille redescend sur Terre ! La seule raison pour laquelle on te tolère c'est parce que tu colles aux bask' de l'autre folle et que c'est la protégée de Ryan !
   - Mais laissez moi passer ! Je vous ai déjà dit de me laisser tranquille !
   - Sinon quoi ? Tu vas aller pleurer dans les jupons de ta maman ? Ou pire : tu vas aller te plaindre à ton nouveau garde tu corps ?
   - Ça suffit... Je ne vous ai rien fait !
   - Ho que si ! Tu traînes sur nos plates-bandes ! Tu crois qu'on va te laisser faire ? Que je vais te laisser draguer Louis sous mes yeux ? Je sais bien que tu as toujours voulu tout ce que j'avais mais là ça en devient obsessionnel !
   - Maïs puisque je te dis que tu peux te le garder ton Louis, il ne m'intéresse pas !
   - Pour qui d'autre te serais-tu retrouvée à coller l'autre dans ce cas ? À moins que... mais oui ! C'est pour Ryan en fait...! Mais désolée pour toi, c'est pas possible ?
   - Co...comment ça...?
   - Tu n'es pas au courant ? Ho, les filles regardez, la pauvre petite pense qu'il peut s'intéresser à elle... Mais ne te fais pas trop d'illusions, tu n'es qu'un passe-temps... Vois tu, Eva et lui ont... comment dire... certaines affinités... ? Alors tu devrais laisser tomber et retourner à ta petite vie terne, ce serait mieux pour tout le monde...

Non mais elle se prend pour qui ?! Je vais aller lui dire ses 4 vérités !
J'empoigne la porte de l'ouvre à la volée, faisant sursauter les 3 espèces de sorcières. Clara en profiter pour filer et me passe devant sans même un regard. Je me tourne vers Lindsey et ses 2 drôles de dames et les fusil du regard.
   - Vous ne perdez rien pour attendre mais j'ai mieux à faire.

     Je ressors de la pièce en claquant la porte et je tombe nez à nez avec Thérence.
   - Qu'est ce que tu fais là toi encore ?
   - Je suis venu voir ce qu'il se passait...
   - Ha oui, c'est vrai qu'être une fouine fait parti de vos qualités !
   - Alexandra...
   - Je sais pas si tu te rends compte mais là tout de suite, j'ai autre chose à faire que d'écouter tes bêtises... alors à là re-voilure... Quoi que, non ! À jamais !

     Sur ces mots je pars à la recherche de Clara. Heureusement, je sais où la trouver, là où je l'ai trouvée la première fois qu'on s'est parlé. Et je ne me suis pas trompée, elle est bien là, assise dans un coin, entre 2 rangées de casiers. Je m'assoie en face d'elle, les jambes croisées en tailleur. Au bout de quelques secondes, elle relève la tête vers moi et je vois un flot de larmes se déverser de ses yeux. Et là vient le moment compliqué, la consoler...
- N'écoutes pas ce que disent ces 3 langues de vipères...
- Mais... et si ce qu'elles disent en vrai ?
- Moi je comprends très bien ce que Ryan te trouve... et crois moi, il ne m'a jamais parlé d'Eva...!

Il s'en suit en grand silence, je décide donc d'essayer autre chose.
- Il faudrait les remettre à leur place ces 3 là...
- Mais comment ? Tous les premières les adorent... je ne vois pas comment faire sans se mettre tout le lycée à dos...
- Je sais moi ! En leur volant ce qu'elles ont de plus précieux, leur piédestal !
- Je te rappel que ni-toi, ni moi n'avons ce pouvoir...

Après quelques minutes de réflexion, il me vint une idée lumineuse ! Je saute sur mes pieds, aide Clara à se relever et lui dis « à tout à l'heure » en lui faisant un câlin. Je sais exactement qui aller voir... J'arpente le lycée à la recherche de mon arme secrète. Au bout de quelques minutes je le trouve enfin, entouré de ses amis. Lorsqu'il m'aperçoit, il me sourit. Je lui fait un signe de tête pour lui demander de me suivre.

Quelques minutes plus tard, nous voilà revenus dans le couloir quitté il y a un quart d'heure à peine. Je le regarde fixement, les bras croisés, déterminée à ce qu'il accepte ma proposition.
- Je te propose un truc : tu m'aides à renverser la dictature et je veux bien t'aider à gagner ton pari !
- M'aider à gagner mon pari ? Tu veux bien sortir avec moi ?
- T'emballe pas trop vite ! J'accepte de sortir avec toi le temps de faire tourner certaines personnes en bourrique parce que j'en ai marre de ceux qui se croient tout permis parce qu'ils sont populaires ! Du coup ! Je vais utiliser la tienne de popularité pour en venir à mes fins ! Et en échange je ferais semblant d'être ta copine, marcher conclu ?
- Ça me va !

La fille origamiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant