La ruse de Gayndé le lion

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Trois bœufs vivaient ensemble, dans une forêt,

loin des autres animaux. Dans cet endroit, l'eau

et le pâturage étaient abondants. Les bœufs

vivaient dans la joie et la bonne humeur ; il leur

arrivait d'organiser des soirées de fête où ils

dansaient et chantaient mazeyenkoum, ma

zeyenkoum, chacun disant aux deux autres :

que vous êtes jolis, que vous êtes beaux.

Seulement les trois bœufs étaient de couleurs

différentes, l'un était blanc, l'autre noir et le

troisième, lui, était brun.

Un jour, ils reçoivent la visite de Gayndé le lion

qui leur propose de rester quelques jours avec

eux. Ils acceptent et continuent de vivre comme

si de rien n'était. Lui, ce qu'il désire, c'est

manger les bœufs, mais comme ils sont tout le temps ensemble, il ne peut pas le faire.

Un soir, il vient à côté du bœuf blanc et du bœuf marron et leur dit en douce :

- J'ai remarqué une chose que vous n'avez pas vue : ce bœuf noir, il est trop gourmand.

Tout le pâturage, toute l'eau, si vous faites pas quelque chose, il va les fnir bientôt et

vous allez tous mourir de faim. J'ai même vu que dans l'enclos où vous dormez, il prend

toute la place. Alors tuons-le avant qu'il ne soit trop tard !

Les deux bœufs opposent un refus catégorique à la proposition du lion :

- Non, nous refusons, c'est notre frère.

Le lendemain, le bœuf blanc et le bœuf brun commencent à prêter attention à la façon

de manger et de boire du bœuf noir. Quand ils s'arrêtent pour l'observer, lui continue à

manger et boire comme si de rien n'était. Une semaine passe, le lion comme la première

fois vient voir le bœuf blanc et le bœuf brun, et leur fait la même proposition. Encore une

fois les deux bœufs opposent un refus mais un refus moins catégorique :

- Non, non, c'est notre frère.

Les jours se succèdent et les deux bœufs prêtent de plus en plus attention au

comportement du bœuf noir. A la fn de la troisième semaine, après la fête du soir, les

deux bœufs aident le lion à tuer le bœuf noir. Le lion aussitôt mange le bœuf noir.

Un mois après, le lion s'approche discrètement du bœuf brun et lui dit :

- Tu vois ce bœuf blanc, il est différent de nous, toi comme moi nous sommes bruns, mais

lui il diffère de nous : il est blanc. Tuons-le et, comme ça, nous allons rester seuls dans la forêt avec notre belle couleur.

Le bœuf brun n'ayant pas compris la ruse du lion, l'aide à tuer le bœuf blanc, que le lion

dévore sur le champ.

Quelque temps après, comme le bœuf brun était tout seul dans la forêt avec le lion, ce

dernier n'a pas de peine pour le manger.

On dit en woloof : « mboloo moy dooley » (c'est l'union qui fait la force).

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