La chèvre et le vieillard.

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Il y a très longtemps, dans une

contrée lointaine où les forêts étaient

partout, vivait seul un hideux

vieillard avec une chèvre qu'il aimait

par-dessus tout. Celle-ci était très

vieille mais restait en vie par amour

pour lui. Le vieillard désirait une

descendance.

Un beau jour, alors que le vieillard

était allé couper du bois, sa chèvre,

voulant lui prouver son amour, alla

voir le génie de l'arbre.

Arrivée là-bas, le génie lui demanda

de sa voix grave :

- Que veux-tu, petit animal ?

- Je voudrais rendre mon maître

heureux.

- De quelle manière puis-je t'aider ?

- Mon maître souhaite une

descendance et j'aimerais la lui

apporter.

Le génie réféchit un moment puis lui dit :

- Je peux te transformer en femme.

Tout heureuse la chèvre sautait déjà partout à l'idée de rendre le vieillard heureux.

C'est à ce moment-là que le génie énonça une phrase bizarre :

- Kalakou, Kalakou, bérékoukiiiiiiii !

Et la chèvre se transforma en une superbe femme :

- Je te remercie grand génie de l'arbre.

Alors qu'elle s'en retournait, le génie lui cria :

- Tu sacriferas ton cinquième enfant sur mon arbre.

Elle s'en retourna sans prêter attention à ce que lui disait le génie.

Quand le vieillard rentra chez lui, il fut surpris de trouver une femme. Celle-ci le

rassura :

- C'est moi, ta chèvre ! Je suis allée voir le génie de l'arbre pour qu'il me transforme en

femme afn d'assurer ta descendance comme tu le souhaitais.Le vieillard la reconnut. Ils eurent un premier enfant puis un deuxième, un troisième un

quatrième, et le cinquième.

La vie se déroula, ils vécurent heureux, sans problème.

Un jour, alors que les enfants jouaient dans la forêt, le cinquième enfant alla se cacher

derrière un arbre. L'arbre l'attrapa et se mit à l'engloutir. Il se mit à chanter en

s'adressant à ses frères :

« Bori, bori, djinamori, bori

Bori djinamori

Ka ta fo m'bayé

Djinamori bori

Bori djinamori »

Les autres enfants, ayant entendu les cris de leur frère, allèrent prévenir leur mère :

- Maman, Maman...

La mère entendit leurs cris et leur demanda :

- Mais que se passe-t-il, mes petits ?

- Bourouki s'est fait engloutir par l'arbre et il chante :

« Bori, bori, djinamori, bori

Bori djinamori

Ka ta fo m'bayé

Djinamori bori

Bori djinamori »

La femme se souvint alors de ce que lui avait dit le génie. Elle alla voir celui-ci avec son

mari, le vieil homme.

- Rends-moi mon enfant, dit-elle au génie.

Le génie lui répondit :

- Tu sacriferas ton cinquième enfant sur mon arbre, souviens-toi. Tu l'as fait, alors je le

prends !

La femme lui répondit :

- Mais tu n'as pas précisé à quel âge je devais le sacrifer et ceci est une faute dans les

droits conférés aux génies. Tu dois donc me le rendre.

Le génie réféchit et avoua :

- C'est vrai, malheureuse, tu as raison, je dois te le rendre.

Ils repartirent donc avec les cinq enfants et vécurent heureux.

Un oubli peut toujours être rattrapé.

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