Mystic Creatures : Le commencement.

•× Chapitre 9 ו

~ Avances ~

Je me réveillai au petit matin dans mon lit, mon chat blotti contre moi ronronnant gaiement. Sur le moment, j'étais tellement groguie que je ne remarquai pas que quelque chose clochait.  Pourtant c'était bel et bien le cas !

La veille, après les révélations du Lieutenant Franotti, je m'étais endormie dans mon canapé, j'en étais certaine... alors comment avais-je migré ici et qui avait retiré mes vêtements ?

Sous les draps, j'étais nue comme au premier jour et je ne voyais qu'une seule personne faire cela, le Lieutenant lui-même ! Il était le seul ici avec moi hier...

Une forte odeur de gaufre me parvint et une colère monstre s'immisça en moi. Comment osait-il prendre ses aises ici ?

Je m'enroulai dans un peignoir et rejoignis la cuisine. L'ange s'affairait aux fourneaux et préparait un petit-déjeuner gargantuesque.  Muffins, gaufres, pancakes et croissants entre autres choses.

Il ne me remarqua immédiatement - ou fit mine de ne pas me remarquer - alors  je me racclai la gorge pour lui signaler ma présence.  Il leva ses yeux vers moi et me sourit.

- Quelle heure est-il ? demandai-je.

- Vous aviez besoin de repos... Il n'est pas loin de midi, me répondit-il.

- Vous m'avez mise au lit.

C'était davantage une constatation qu'une question, mais j'attendais une réponse.

- Le canapé me semblait inconfortable...

- Vous avez retiré mes vêtements. 

- C'est plus agréable pour dormir ! J'en ai profité pour soigner vos blessures. Vous n'avez ni bleus, ni contusions... Vous avez d'ailleurs un corps magnifique, lança-t-il mine de rien.

Je piquai un fard.  Il m'avait relookée le bougre !

- Entre nous, j'imaginais retirer votre vêtement dans d'autres circonstances, ajouta-t-il en me tendant une tasse de café.

Je m'emparai de la tasse fumante et bu quelques gorgées du breuvage.

- Vous et moi... est-ce qu'on a... vous savez ? Demandai-je.

- Fait l'amour ? Pas encore ! Peut-être bientôt, mais vous serez pleinement consciente et consentante, rit-il.

Je piquai un nouveau fard.

- J'ai envie de vous depuis le premier jour, maintenant que l'enquête est close, rien ne m'empêche de vous inviter un soir, ajouta-t-il amusé. 

- Les plaisirs de chairs, ne sont-ils pas un pêcher ? L'interrogeai-je.

- Seulement pour ceux qui y croient...

- Mais vous êtes un ange !

- Je suis surtout un homme ici bas. Tenez, mangez !

Il me tendit une gaufre fumante que je mangeai avec appétit.  Je n'avais pas remarqué que j'avais l'estomac dans les talons.

Il m'observa manger en silence, le sourire aux lèvres. 

- Il vous reste quelques miettes aux bords... permettez ?

Il prit une serviette et fit le tour de l'îlot central de ma cuisine. Debout devant lui, je me sentis minuscule ! Il se baissa à ma hauteur et, au lieu de passer la serviette sur ma bouche, il déposa ses lèvres sur les miennes.

Surprise, je ne pris même pas le temps de fermer les yeux, ni même de le repousser. Il m'embrassa doucement, caressant mes cheveux au passage.

Son doux baiser prit fin, et il se recula fière de lui, tout sourire.

- Voilà qui est mieux !

Je le regardai abasourdie quelques instants.

- Je vais vous laisser, le devoir m'appelle. Nous nous reverrons !

Et il disparut dans un tourbillon de lumière blanche pour me laisser seule au milieu de ma cuisine.

Avais-je réellement été embrassée par un ange ?