•× Chapitre 5 ו

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~ Suspecte ~

Plusieurs jours étaient passés depuis ma macabre découverte sans que je n'en apprenne davantage. Maxime demeurait injoignable et je tournais en boucle la scène horrifiante que j'avais découverte. 

J'aurai sans doute dû passer à autre chose, j'aurai peut-être dû continuer à avancer, des morts j'en avais déjà vu et j'en verrai d'autre ! Mais cette mort là m'intriguait et je ne lâchais pas l'affaire !

Une autre personne qui ne lâchait rien c'était le lieutenant Franotti, qui frappa à ma porte un beau jour. Une semaine après la découverte du corps.

J'étais en repos ce jour là, qui dit repos dit tenue décontractée ! Pensant qu'il s'agissait du facteur, j'avais ouvert la porte encore en pyjama. Ma combinaison préférée ! Celle qu'on prendrait pour un costume confortable de lapin, avec la petite clochette sur la fermeture.  La honte !

Les yeux amusés, le séduisant lieutenant pénétra mon antre de fille solitaire. Mon chat feula sur lui avant de partir se réfugier dans ma chambre, apportant un peu d'animation dans ce court instant de gêne pure.

- Que me vaut votre visite ? Demandai-je sans me dégonfler. 

- L'enquête mademoiselle, l'enquête!

Je le laissai s'installer au salon et partis mettre une tenue plus convenable : un jean et un tee-shirt classique. Je me regardai dans le miroir et me renforgnai. Mes cheveux roux étaient emmêlés, des cernes avaient élue domicile sous mes  yeux verts pour avoir trop veillés, et j'étais encore plus pâle que d'habitude ! Quant à la tenue, elle ne me mettait pas du tout en valeur ! Je me changeai donc, troquant mon jean et mon tee-shirt contre une robe estivale verte m'arrivant en haut des genoux. Je domptai ma chevelure en la nouant dans une tresse sur le côté et terminai le tout en mettant un peu de maquillage : anti-cernes, fond de teint, un peu de blush et du mascara.

Je rejoignis ensuite mon " invité " et lui proposai un café qu'il accepta.

- Vous savez, je suis venu dans un but bien précis et ce n'est pas pour boire le café et parler gentiment, lança-t-il visiblement agacé par mon manège. 

- J'en conviens, mais je ne suis bonne à rien si je n'ai pas bu mon café du matin ! Répondis-je dans la pièce d'à-côté.

C'était une demi-vérité.  Il était  vrai qu'il ne fallait rien me demander avant mon premier café, cependant je l'avais déjà bu.

Une fois prêtes, je déposai les deux tasses sur la table basse du salon et m'installai à côté du lieutenant sur mon canapé. 

- Je vous écoute.

- Buvez au moins une gorgée, je ne voudrais pas vous voir de mauvais poil, s'amusa-t-il.

Pour la forme, je bu quelques gorgées sous le regard polaire du lieutenant.

- Bien, je suis ici concernant notre affaire.

J'avalai de travers, ses mots avaient sonné à double sens dans mon oreille de dépravée avant de lui demander :

- Notre affaire ?

- En effet, vous m'avez dit avoir parlé à Monsieur Scott quelques heures avant de découvrir son corps et l'avoir vu la veille, vous confirmez ?

Je hochai la tête. 

- Nous avons là un problème Mademoiselle, fit-il alors.

- Lequel ?

- L'enquête a effectivement révélé que vous avez appelé au domicile le jour de votre macabre découverte.  L'enquête nous a  aussi appris que cette semaine là vous étiez venue la veille ainsi que l'avant veille, soit trois jours d'affilés et que, en dehors de vous, personne n'a rendu visite à Monsieur Scott.

- Oui, et... ? Demandai-je en redoutant sa réponse. 

- L'autopsie a révélé que Monsieur Scott est décédé deux jours avant que vous ne le déclariez.

- Suis-je suspectée de quoi que ce soit, Monsieur, me braquai-je.

- Pour le moment non, sinon vous seriez d'ores et déjà en garde à vue. Je tiens à éclaircir certaines choses... répondit-il en tentant d'adopter une voix rassurante. 

- Je ne reviendrais pas sur ma déposition.  Les relevés téléphonique vous ont dit que j'avais bien eu quelqu'un au bout du fil, non ? Il était vivant quand je l'ai eu ! M'écriai-je presque.

- Comment expliquez-vous ces incohérences dans ce cas ?

- Pour le moment je ne sais pas, mais comptez sur moi pour le découvrir et me laver de tous soupçons,  rispostai-je. Si pour cela il faut que je fasse votre travail, je le ferai. Je ne tiens pas à être condamnée à tord à cause de votre incompétence, le provoquai-je.

Sa mine s'assombrit soudainement, j'avais touché un point sensible et m'en félicitai ! J'avais beau être gentille, je pouvais me montrer aussi féroce qu'un lion quand cela était nécessaire  !

- N'allez pas trop loin Mademoiselle, vous risqueriez un outrage à agent dans l'exercice de ses fonctions qui, lui, serait parfaitement justifié ! Me menaça-t-il.

- Si vous ne voulez pas que j'aille trop loin, vous n'avez qu'à lever votre séduisant fessier de mon canapé et trouver le VRAI coupable ! M'agaçai-je.

Son expression changea à nouveau, il était amusé et moi je rougissais. J'avais admis à voix haute, à demi-mots, le trouver à mon goût.

- Je vous remercie pour le café, mon séduisant fessier et moi partons. Mais nous nous reverrons, me répondit-il sans que je ne sache si il s'agissait d'une menace ou du promesse. 

Je le raccompagnai à la porte et le regardai partir avant de la refermer.

Mort deux jours avant ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire encore ?!

Mystic Creatures : Le commencement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant