•× Chapitre 20 ו

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~ Entrevue avec un déchu ~


Le bureau de Lucas n'en avait que le nom, pas l'étoffe, ni l'apparence.  Nous nous retrouvâmes tous les trois dans une pièce sombre, éclairée aux bougies parfumées qui traînaient un peu partout. Il y avait également un sofa en cuir noir, un lit en baldaquin en satin rouge, et un minuscule petit bureau tout juste assez grand pour y déposer un PC et une imprimante. La pièce était décorée de portraits de femmes plus ou moins nue, je ne doutais pas qu'il s'agissait là de ces conquêtes puisque mon propre portrait servait d'écran de veille au déchu. 

- Te souviens-tu de cet endroit, chérie ? Me demanda-t-il.

Je secouai la tête de gauche à droite.

- C'est bien dommage. C'est ici que ça a commencé toi et moi. Ici, que tu m'as donné ton consentement pour que je dépose ma marque, répondit-il.

' Il n'y a pas eu que l'hôtel ? ' pensai-je.

- Nous avons passé un agréable moment ici, j'ai même pu immortaliser l'instant avec quelques photos... tu veux les voir ? Il y a aussi eu la rue derrière, avant que nous n'arrivions à l'hôtel.  Tu es insatiable chérie ! poursuivit-il en écho à mes pensées.

Gabriel gronda à côté de moi et passa une main ferme sur mes hanches pour me serrer contre lui.

- Retire-lui la marque ! Ordonna l'ange.

- Non, répliqua le déchu, elle est à moi.

Les deux hommes se défièrent du regard un instant. L'atmosphère de la pièce se chargea en électricité tandis que moi - pauvre humaine que j'étais - tremblai à l'idée d'un affrontement.

- Retire-lui cette marque !! Gronda Gabriel.

Mais la réponse de Lucas ne changea pas.

- Pourquoi, finis-je par demander ?

- Tu es mon âme sœur et je ne veux pas te perdre de vu, répondit simplement Lucas. 

- N'importe quoi ! Ce n'est qu'une humaine ! Cracha Gabriel.

Pour le coup, je me sentis insultée, comme si n'être 'qu'une humaine' c'était mal, comme si c'était de ma faute. Je reculai de Gabriel, faisant naître un sourire à Lucas.

- Tu insinues que je mens, l'ange.

- Je n'insinue rien, je le sais. Pour qu'elle soit ton âme-sœur, il faudrait qu'elle ait une part d'ange en elle, hors il n'y a rien de magique chez elle !

- Tu n'étais pas là quand nos âmes se sont choisies, liées, l'ange.  Elle est mon âme-sœur, que tu le veuilles ou non !

- C'est impossible ! Et puis, en admettant que ce soit vrai, pourquoi ne pas avoir fait comme tout le monde ? Pourquoi ne pas renoncer à tes pouvoirs et devenir humain pour elle, railla Gabriel.

C'était comme si je n'étais pas là, comme si mon opinion ne comptait pas. J'étais alors plus l'objet du désir de ces messieurs que l'humaine dont ils parlaient...

- Je ne suis pas comme tout le monde ! Je ne renoncerais à mes privilèges pour rien ni personne ! Je suis là perfection sur Terre. A la fois ange et démon... Pourquoi devrais-je renoncer à ça, alors que la marque peut prouver au monde qu'elle est à moi, que je peux la protéger où qu'elle soit ?! S'exclama Lucas.

- Elle veut être libre !

- Elle est libre, je veille seulement sur elle et si ça permet à un ange brun de ne pas pouvoir la toucher, c'est tout bénef !

- Tu crois ça ?

Sur ces mots, Gabriel me prit à nouveau dans ses bras et sans que je n'ai eu le temps de faire quoi que ce soit, il déposa un baiser rageur sur mes lèvres. 

Je réussi à le repousser, laborieusement. 

Gabriel souriait de toutes ces dents, j'étais dos à Lucas, aussi je ne pus voir sa réaction quand je claquai ma main sur la joue de mon ange, le surprenant au passage.

- Je ne suis pas un bout de viande qu'on se dispute. Je n'appartiens à personne et je fais ce que je veux ! M'énervai-je.

- Permet-moi de te contredire chérie. Tu es à moi, fit Lucas dans mon dos.

Je me tournai vers lui et je lui répondis en colère :

- Je ne t'appartiens pas, je ne te dois rien. Retire cette foutue marque !

- Tu es mon âme-sœur, je ne vois aucune raison de la retirer, fit simplement Lucas.

- J'ignore si cela est possible. Que cela soit vrai ou non, je n'ai nullement besoin de ta pseudo protection.  Je n'ai d'ailleurs pas besoin de toi ! Retire cette marque ! Crachai-je.

- Non, je ne le ferai pas, insista le déchu. 

- Dans ce cas, d'une manière ou d'une autre je t'y obligerai ! Le menaça Gabriel.

Sur ces bonnes paroles, Gabriel agrippa mon bras et nous fûmes tous deux avalés par la grande lumière blanche. Nous nous éclipsions.

Mystic Creatures : Le commencement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant