Le soleil avait dépassé l'horizon, laissant les étoiles comme unique guide dans l'obscurité. Seule la fine lueur de lampe à l'huile posé sur le rebord de la table de nuit éclairait encore l'intérieur de la cabine. Le fin filet de lumière traversait le cadre de la porte et illuminait la chambre vide face à Yasuo. L'épéiste fixait depuis plusieurs heures l'ordre relatif qu'avait laissée son employeuse à l'intérieur de sa cabine privé. Il l'attendait patiemment. Son entretien avec le capitaine avait laissé un gout amer et l'inquiétude le rongeait. Il devait savoir s'il jouait en solo ou en duo.
Un léger grincement au bout du couloir lui fit lever le nez. Un pas léger et fluide dont seul le bruit des planches trahissaient la présence. Yasuo se redressa à l'approche des pas. Une chevelure noire accompagnée de deux longues oreilles de renards traversa le cadre de la porte. Elle était enfin là, pensa Yasuo. Ahri tourna la tête vers l'intérieur de la cabine, offrit un sourire à Yasuo comme pour le saluer, puis rentra dans ses appartements sans dire un mot.
Dans un réflexe plus instinctif que réfléchit, Yasuo rattrapa rapidement le poignet d'Ahri en la tirant légèrement vers lui. Il ne pouvait pas la laisser partir sans avoir éclairci ses doutes. Elle se retourna en lançant un regard froid à la main qui lui tenait le bras. Ses yeux reflétaient une fatigue intense et Yasuo décelait un malaise dans sa posture. Elle ne voulait pas lui parler.
"Il y a un problème Yasuo ?" Demanda-t-elle d'un ton neutre.
"Je... non mais..."
"Dans ce cas je vais me coucher, je suis épuisé..."
Elle libéra sa main d'un brusque mouvement de poignet qu'elle rapprocha immédiatement de sa poitrine. Sa queux de renard remuait de façon anormale, dessinant du bout de sa fourrure blanche des petits cercle nerveux. Elle donna un dernier regard à Yasuo puis reparti dans sa chambre.
"Attend Ahri !"
"Quoi ?" répondit-elle sèchement.
"Je voudrais te parler, c'est important..."
La renarde regarda un instant le lit moelleux qui l'attendait dans sa cabine, un air suppliant dessiné sur son visage. "Très bien, allons-y" souffla-t-elle en abandonnant l'idée de dormir.
Yasuo l'invita à entrer dans sa chambre pour être mieux installé. Elle s'installa immédiatement sur son lit en testant précautionneusement le confort du matelas avant de s'assoir dessus. Son sourire peinait à rester en place et il fondait doucement en même temps que la fatigue la rattrapait.
Les yeux bleus de Yasuo suivaient suspicieusement le moindre geste de son acolyte. Il lui tendit une tasse de thé Ionien qu'il avait préparé en attendant son arrivé. Elle prit la tasse à deux mains en fixant le liquide tiédasse avec nostalgie.
"Tu m'attendais depuis longtemps ?" demanda-t-elle en goutant le thé. Elle grimaça en sentant le gout amer du thé ayant infusé trop longtemps.
"Tu m'as déjà fait attendre plus longtemps que ça" plaisanta-t-il en lui tendant un petit pot remplit de sucre pour qu'elle puisse adapter l'amertume du liquide à sa convenance.
"Surement" ria Ahri, même si une pointe de honte se lisait dans son rire. "Excuse-moi, je m'occupais du capitaine. Conformément à notre plan..." Elle rajouta deux petites cuillères de sucre dans son thé en fuyant le regard inquiet de Yasuo. "Mais ce sera plus compliqué de le satisfaire que prévue..."
"Plus compliqué ? Ne me dit pas que vous avez... enfin tous les deux..."
Un sentiment de frustration monta en Yasuo. Des flashs décrivant une scène obscène entre elle et le capitaine lui parcouru l'esprit, provoquant une excitation et une frustration qui l'énerva d'autant plus. Ce sentiment d'amertume hantait ses pensées sans qu'il n'en comprenne la raison. Ahri n'était rien d'autre que sa cliente. Était-elle vraiment allée jusque-là ? Était-ce juste une manière de parler ? Pourquoi ce sentiment désagréable dans sa poitrine ?
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La traversée
FanfictionAprès avoir était soupçonné d'un crime et déchue de son honneur, Yasuo, un épéiste de talent fuit son pays natal. Sous la couverture d'un garde du corps, il accompagne Ahri, une mystérieuse femme renarde lui ayant proposé de quitter son pays en s'em...