~ Chapitre 12 ~

2 1 0
                                    

Louise attendit le lendemain pour retrouver Mathis. Elle ne savait pas vraiment ce qui la reliait à ce garçon. Le secret sans doute. La seule personne qui lui avait dit la vérité. Elle attendit qu'il sorte et marchant calmement jusqu'à lui. Il l'accueillit avec un doux sourire.

« Besoin de parler ? Supposa-t-il,

-Carrément... » Soupira son amie.

Ils se dirigèrent vers le petit parc de la veille et s'installèrent sur les balançoires.

Seulement la veille ?

Des jours semblaient avoir passés.

« Alors ? Qu'est ce qui va pas ? »

Louise regarda l'horizon devant elle. Un lotissement. Gris.

« Il y a treize ans un couple venant de perdre leur enfant à l'accouchement rend visite à leur psychologue. Deux ans plus tard leur première née commence à avoir des troubles dissociatifs de l'identité. »

Elle soupira en se frottant les mains de stress.

« Diana Siomais n'a jamais existé. J'ai grandi avec un mensonge pour meilleure amie. Un mensonge que je me suis fait à moi-même. Et maintenant je peux plus m'en débarrasser. »

Mathis écoutait sans l'interrompre. Même si elle ne le regardait pas elle lui était reconnaissante d'être aussi attentif. Elle plongea finalement son regard dans celui de son camarade.

« Je sais pas quoi faire. »

Mathis chercha à son tour la réponse dans le paysage. Rien du tout évidemment.

« Raconte-moi tout. Depuis le début. »

Elle lui raconta. Tout. Tout ce qu'elle savait mais aussi ce qu'elle ne savait pas. Quand elle eu fini, Mathis avait le regard dans le vide.

« Je... J'vais te raconter une théorie. »

Il se réinstalla et commença son récit.

« On avait eu une discussion une fois avec des potes. Tu sais, ce genre de discussion très fatiguée à 3h du mat'. Il ne ressort jamais rien de bon de ce genre de discussion. On parlait du film Split. On se demandait comment quelqu'un pouvait développer différentes personnalités. On a alors supposé que les personnalités n'apparaissaient pas comme ça, pouf. Elles viennent de quelque part. Elles seraient des... exagérations ? Des augmentations ? Bref, elles viennent de certain trait de la personnalité de base. Prends Split. Le gamin là, j'ai oublié son nom. On est tous un peu gamin tu vois ? On reste tous un peu un enfant en grandissant. Ben à cause d'un événement quelconque il arrive que cette partie de la personnalité se détache et devienne indépendante. »

Louise était complètement sonnée. C'était une idée très intéressante. Très, très intéressante.

« Je sais pas si ça peu t'aider mais voilà, conclu Mathis. Essaye de voir Diana sous cet angle.

-Tu es elle et elle est toi. »

Mathis lui sourit avant de baisser les yeux vers sa main.

« Tu t'es fait quoi ? »

Louise regarda son bandage et sourit avec malice.

« J'me suis battue. »

Son camarade haussa un sourcil amusé mais ne rajouta rien. Il était grand temps qu'elle se batte.

Debout au milieu de sa chambre, elle observa les murs. Les objets, les décorations, les photos. Elle se tourna vers la partie Diana. Elle observa attentivement chaque détail. Elle s'en imprégna et analysa chacune de ses émotions.

Oui, c'était elle et bien elle qui avait fabriqué tout ça.

Oui, elle aimait ces couleurs sombres.

Oui, elle aimait tous ces groupes de musique rock.

Oui, elle aimait le graff et l'art underground.

Oui, elle aimait le cuir et les clous.

Oui.

Elle était un peu Diana.

Diana était un peu elle.

Elle voulait la faire vivre à travers elle. Parce qu'elle est une part d'elle.

Je suis elle et elle est moi.

Louise se posa face au miroir de l'armoire de Diana. Cette dernière y apparue, accoudé à l'épaule de son alter ego. Un vrai sourire, franc, se dessinait sur ses lèvres.

« Alors ? » Demanda-t-elle.

Louise lui rendit son sourire et se mit à fredonner.

The world I love

The tears I drop

To be part of

The wave can't stop

Come and tell me when it's time to

Diana ferma les yeux.

« T'as tout compris frangine. »

Elle les rouvrit, brillant d'émotion.

« T'as bien grandi dit donc. T'as plus besoin de moi. »

Elle lui ébouriffa les cheveux.

« A bientôt Louise. »

Et elle disparue. Pour de bon.

La main sur le cœur, Louise laissa échapper une larme.

Elle allait la faire vivre. Pour toujours.




Diana qui disparait pour de bon... Snif snif :'(

Avant-dernier chapitre! La fin est là!

L'Etrange histoire des sœurs SiomaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant