~ Chapitre 8 ~

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Elle se triturait les mains, nerveuse. Elle attendait la sortie du collège pour l'interpeller. Par prudence, elle avait préféré se mettre à l'écart, sous une grande capuche. Elle ne savait pas ce qu'elle lui dirait mais il fallait qu'elle lui parle. Il semblait être le seul à la comprendre. À être dans sa folie. Dans son monde. Le seul à comprendre que quelque chose clochait. Après tout c'était lui qui avait provoqué ces bouleversements. À la manière d'Alice dans son pays des merveilles, elle espérait trouver des réponses auprès de quelqu'un d'aussi fou. Il faut un fou pour expliquer un monde fou.

Elle sursauta en entendant la sonnerie. Elle voulut s'approcher de l'entrée mais elle se ravisa.

Ses parents attendaient devant.

Elle se cacha derrière un poteau et attendit. Mathis sortit enfin et les parents se jetèrent sur lui.

« Qu'est-ce que tu as fait ? » Cria son père.

Le pauvre garçon était dépassé par l'agression. Louise n'écouta pas vraiment la suite. Ses parents criaient sur le pauvre garçon sans qu'il ne puisse s'échapper. Les élèves regardaient la scène sans intervenir, parfois avec un regard noir pour la victime.

Non.

Ils lui reprochaient milles et une choses.

Stop.

D'autres élèves se joignirent à eux.

Laissez-le.

Son père l'attrapa par le col.

Arrêtez !

« Arrêtez ! »

Louise s'interposa entre eux et se plaça devant Mathis, un air de défi dans les yeux. Tout le monde se tut et la regarda, choqué.

« Ma puce... chuchota le papa,

-Pas de ma puce ! Laissez-le ! C'est pas un menteur ! Vous êtes des menteurs ! Tous ! Menteurs ! Vous niez ! Vous fuyez ! Vous me laissez tomber ! Laissez-le ! »

Ses paroles étaient sans queue ni tête. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle leur reprochait. Mais elle leur en voulait. Beaucoup. Pour la première fois elle se tenait seule face à des ennemis. Sans Diana.

« Fais pas genre, tu as besoin de moi. »

Louise se tourna vers elle.

« Toi, tu la FERMES. »

Elle attrapa Mathis et partit.



Ils s'assirent sur les balançoires dans petit parc non loin de là. Côte à côte, ils se balançaient doucement, sans qu'aucun des deux ne veuillent parler, sans oser se regarder. Que dire ? Par quoi commencer ?

« Merci. » Déclara Mathis.

Louise sursauta à demi et se tourna vers lui. Pourquoi la remerciait-il ?

« De m'avoir défendu. » Précisa-t-il.

Oh. Le défendre. Oui, c'était cela.

Louise ne répondit pas et repartit dans ses pensées. Enfin un moment de calme. Enfin un moment de paix. Enfin un moment normal.

« Il se passe des choses. » Lâcha-t-elle.

Il fallait qu'elle parle. Il fallait qu'il l'aide.

« Des choses... étranges. Diana elle... Tu avais raison... Elle n'est pas vraiment là. Elle apparaît et disparaît. Elle n'est pas réelle mais... C'est comme si elle ne voulait pas partir. J'ai plus cette sensation de connexion. Elle fait, dit des choses que je ne comprends pas et... quelque chose s'est brisé. Mais elle reste. Elle est toujours là. Comme si... elle me hantait. »

Cela faisait du bien de parler, même s'il était impossible de mettre des mots sur la situation.

Mathis la regarda un peu plus. Elle avait bien changé en peu de temps. Ses cheveux emmêlés et ses yeux rougis lui avaient fait perdre son visage jovial. Des cernes apparaissaient sous ses yeux autrefois rieurs.

« Est-ce que... T'as essayé de savoir pourquoi ? »

Louise le regarda avec étonnement. Pourquoi ?

« Diana, elle est avec toi depuis toujours non ? Il doit y avoir... Quelque chose. »

Louise haussa un sourcil.

« Tu crois aux fantômes toi ?

-Pas vraiment, avoua le jeune homme, mais je ne veux pas croire qu'il s'agisse d'un truc paranormal.

-Donc tu penses que c'est plutôt psychologique ?

-Oui... Tu sais on connaît assez peu de chose sur le cerveau. Il est capable de plein de choses, parfois étranges. »

Louise regarda à nouveau le paysage.

« Je suis donc folle.

-Non ! Non pas folle. Je dirais plutôt... malade.

-Mais c'est pas mieux !

-Pas malade dans le sens folle. Malade dans le sens tu as une maladie. »

Une maladie... Maintenant elle savait où chercher.

« Merci beaucoup, dit-elle avec un sourire. Maintenant j'ai une piste. »

Elle se leva et commença à partir.

« Louise ! »

Elle se retourna.

« Les fous ne savent pas qu'ils sont fous. »

Elle le remercia d'un signe de tête et partit.





Ah! Les choses avancent.

Vous êtes de l'avis de Mathis? Vous pensez plutôt qu'il s'agit d'un fantôme? Vous avez d'autres suppositions?

Où Louise pourrait-elle aller chercher des réponses?

On a passé la moitié de l'histoire, la fin se rapproche doucement ;)

L'Etrange histoire des sœurs SiomaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant