Chapitre sans titre 9

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Trois jours que j'étais chez Raihan.
J'avais prévenu Marnie avant mon départ pour la cérémonie que Tarak avait mis en place. De toute façon mon sac de voyage avait été assez éloquent vu la tête de ma petite soeur lors de mon départ. Elle avait souri et m'avait rétorqué qu'elle était heureuse pour moi bien que j'avais mis bien trop de temps à m'en rendre compte. Roulant des yeux, j'avais malgré tout fini par la prendre tout contre moi avant de partir. Elle était ma famille, ma petite soeur et je me souvenais encore de ses premiers pas, de ses premiers mots et de son premier pokémon. Elle aimait notre ville autant que moi et elle deviendrait de plus en plus forte j'en étais certain. Son tour des arènes en était la preuve vivante.

Après un signe de la main de sa part, j'étais partie dans une autre ville et au final je n'en étais pas vraiment reparti. La cérémonie avait pris fin et j'étais rentré avec Raihan, chez lui, devant des passants se posant pas mal de questions. Nous étions main dans la main en pleine ville. Je ne me cachais plus. Ce n'était pas la chose la plus simple à faire. En effet j'aimais ma tranquillité, je détestais que l'on vienne fouiner dans ma vie privée et depuis cet instant précis j'avais reçu des messages me demandant ce qui se passait. Cela était arrivé jusqu'à l'oreille de quelques journalistes mais je les avais envoyé chier. Ils devraient être habitués à force mais ils revenaient toujours en force. C'était lassant.

Du coup nous n'avions pas vraiment beaucoup bougé par la suite. Mon sac se trouvait dans un coin de sa chambre et j'étais encore dans le lit à cette heure matinale. Raihan avait une routine plutôt stricte. Je l'avais vu se préparer pour aller courir, ses pokémons l'accompagnant tandis que je restais au lit la plupart du temps. Il m'avait proposé de l'accompagner mais est-ce que cet homme me connaissait si bien que ça ?! Moi... Courir... En ville... Jamais. Et c'était encore le cas ce matin. Cela le faisait sourire de voir ma tête à chaque fois qu'il me posait la question, j'en étais certain. Pourtant il m'avait dit qu'un jour j'accepterais. L'espoir faisait vivre.

Allongé dans le lit, regardant par la fenêtre de sa chambre, le jour se levait à peine tandis que cela faisait déjà une bonne demi heure qu'il était parti. M'étirant, il était temps que je me bouge un peu. Récupérant un de ses sweats au passage, je mis un pantalon avant de me diriger vers la cuisine. Un petit mot était sur la table. Je ne m'étais pas attendu à ce qu'il soit si attentionné. Sur ma tasse, un post-it m'indiquant que le café était prêt à passer et à la fin une sorte de petit gribouillis. De quoi s'agissait-il ? Je me mis à tourner le post-it dans tous les sens avant de comprendre qu'il s'agissait de lui. Ne pouvant me retenir, je me mis à rire et heureusement dans un sens qu'il n'était pas là. Je n'aurai pas voulu le vexer. Il fallait y regarder à deux fois avant de se rendre compte qu'il s'agissait de son visage avec des yeux en forme de coeur. Comme quoi tout était possible...

Déposant le post-it, je ne fis qu'appuyer sur le bouton de la machine pour qu'elle se mette en route avant de me diriger dans le salon. M'installant, je pris ma guitare sèche et commençais à jouer quelques accords. Tout était silencieux dans l'appartement avant que je ne me mette à jouer. Mes doigts se mirent à glisser sur les cordes et sans m'en apercevoir je me mis à fredonner. J'étais dans ma bulle, à tel point que je ne l'entendis pas arriver. Fredonnant, chantant parfois quelques paroles, accélérant le rythme ou cherchant à le ralentir, je ne faisais attention à rien d'autre. C'était apaisant, c'était ma routine personnelle. Et lorsque je finis, il était devant moi, en short uniquement, son haut entre ses mains, de la sueur encore présente sur son visage et sur son torse. Je devins sans doute rouge mais de son côté il souriait d'une façon douce et tendre.

« Quoi ? »
« Rien... Je suis juste heureux que tu sois là. Et mon sweat te va divinement bien tu sais. »

Je ne pus m'empêcher de rougir à nouveau. Cet enfoiré savait bien manier les mots et trouvait à chaque fois ce qui faisait vibrer mon coeur.

« Tss. »

Reposant ma guitare comme si j'étais chez moi, je me relevais pour le rejoindre. Déposant un baiser sur ses lèvres, je me rendis par la suite dans la cuisine pour enfin apprécier mon café. Il était sans doute passé depuis un petit moment et Raihan l'avait arrêté à temps. Il faudrait que je sois plus attentif. Mais avant même que je puisse me servir, deux bras m'entourèrent et me plaquèrent contre un torse.

« Raihan ? Qu'est-ce que tu fous ? »
« Je profite. »

Posant ma tête contre son épaule, je balançais la tête en arrière comme je le pouvais pour le voir. Ma main glissa sur sa joue et je grimaçais quelque peu.

« Tu es moite.... »
« Je viens de rentrer en même temps. »
« Eurk.... »
« Je sais je sais.. Je vais prendre ma douche. Mais je voulais un câlin de ta part avant toute chose.»

Il se décala non sans avoir déposé un baiser sur mon épaule. Je ne comptais plus le nombre d'étreintes, de caresses, de baisers que nous échangions mais je ne m'en lassais pas étrangement. Ce petit cocon que nous nous étions formés était agréable et me permettait de me détendre, d'être plus en accord avec moi-même mais aussi avec lui.

« Tu veux venir avec moi ? »

Il me fit un clin d'œil tout en riant avant de filer dans la salle de bain. Ce n'était pas la première fois qu'il me faisait cette proposition. Notre mise en couple était récente même si nos sentiments avaient été présents bien avant. J'avais été relativement long à la détente.. C'est vrai. Mais il me taquinait encore et encore juste pour me faire rougir et réagir à présent. J'avais l'impression d'être chez lui depuis plus longtemps mais ce n'était pas le cas. Trois jours. Mais à un moment ou à un autre il faudrait que je rentre. Cela ne voudrait pas dire que nous ne pourrions plus nous voir mais ce serait différent... Nous avions nos arènes respectives. Nos passions aussi. Nos vies. Rien que de penser à tout cela, mon estomac se serra.

Fixant la tasse de café que j'avais tout de même réussi à me servir, je pus entendre le bruit de la douche. Mon estomac refusait de se détendre tout comme ma gorge. Mon esprit était allé bien trop loin dans l'avenir. Je commençais à m'angoisser sur des choses qui n'étaient pas encore là. Laissant alors mon mug sur le meuble de la cuisine, je me dirigeais d'un pas plus ou moins sûr vers la salle de bain. Sans un mot, sans un bruit, je me glissais avant que le tissu ne quitte ma peau. Nu. ça je l'étais. Il ne m'avait pas entendu, du coup lorsque je rentrais derrière lui dans la cabine il sursauta.

« Piers ?! »
« Qui d'autre ? »

Il se tourna pour me fixer et je sentis son regard glisser sur tout mon corps. Ma chevelure était lâchée et glissait le long de ma peau pâle. Il put me voir dans le plus simple appareil. Il pouvait distinguer les tatouages, mes muscles fins et ses doigts accompagnèrent ses yeux. Bientôt je sentis sa peau tout contre la mienne et je ne pus m'empêcher de frémir. Il était brûlant.

« Je ne pensais pas que... »
« Je sais. »

Il était vraiment surpris mais pas uniquement. Me serrant brusquement tout contre lui je pus sentir davantage son corps contre le mien. Car si j'étais nu, il l'était tout autant. J'avais pu apprécier la vue de son corps. Sa peau, sa musculature et je m'étais perdu dans ma contemplation avant de me retrouver tout contre lui. Il l'avait sans doute remarqué mais n'en avait pas dit un mot, ce dont je le remerciais.

« Tu es sûr de toi ? »
« Raihan... Je peux encore sortir de la douche s'il le faut. »
« Non non ! »

Un petit sourire vint étirer mes lèvres. Mon regard se leva à nouveau vers le sien et je fis passer mes bras autour de son cou. Le faisant se baisser vers moi, je pris ses lèvres en otage tandis que son étreinte se fit plus forte. Il ne me repoussa pas, ni même pour la suite et je fis de même. La douche fut plus longue que prévu et elle ne fut que le préambule d'une étreinte plus passionnée.

Et si....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant