Chapitre sans titre 5

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Comment en étais-je arrivé là ? Comment pouvais-je me trouver dans la salle de bain de Raihan ? Son odeur était présente de toute part comme s'il était tout contre moi. C'était une véritable torture. J'étais venu pour mettre un terme à ce petit jeu entre nous. Je voulais parler avec lui une bonne fois pour toute et... Je ne pouvais pas perdre mes bonnes résolutions.

Après tout j'étais venu sous la pluie, défiant la tempête qui faisait rage. J'avais fini le chemin à pieds étant donné que le taxi volant n'avait pas pu aller plus loin. Mais comment tout cela avait-il commencé ? Mes pensées étaient embrouillées...


Ah oui j'étais en train de relire une de mes dernières chansons. Je me trouvais dans ce fameux fauteuil, celui sur lequel je m'étais installé lorsqu'il s'était endormi tout contre moi. J'avais fini par passer mes doigts dans sa chevelure, sur sa peau et je m'étais laissé aller quelques secondes. 

Et cette chanson... J'avais toujours été passionné et direct dans mes écrits. On pouvait y retrouver mes idées, mes avis sur certains sujets mais cette fois-là c'était différent. Enfin pas réellement. Mais je m'en étais rendu compte qu'en la relisant, en imaginant comment la mettre en scène, comment réarranger certains mots, certains passages. Cette fois cela parlait d'une passion totalement différente. Comment ne l'avais-je pas vu auparavant ? Cela faisait des jours voir des semaines que j'écrivais. C'était également le cas le jour où il était venu suite à l'invitation de Marnie, c'était aussi le cas lors de la session photo et bien avant le défi. Pourtant je ne m'en rendais compte que maintenant. Quel idiot...

Il ne s'agissait que de bribes à la base, des idées pour ce nouvel album mais je les avais travaillé et à présent cela prenait enfin forme. J'avais la plupart des mélodies en tête, je savais quelles intonations je voulais sur tel ou tel mot. Je savais aussi de quoi je voulais parler pourtant... Sur cette chanson, il était là. Oui il l'était vraiment.

Fixant mon carnet, c'était impensable. Je n'en revenais pas contrairement à Marnie qui m'apportait un café. Elle avait ce petit sourire que je lui connaissais tant. Elle le savait. J'avais été si naïf. Pourtant sa présence me perturbait. Mon cœur avait tant de dératé en sa présence et je perdais souvent mon calme avec lui. Je me dévoilais peut-être plus que je ne le pensais. Depuis combien de temps cela durait-il ? J'essayais de remettre mes idées en place. J'analysais chacune de nos rencontres. Surtout les dernières. Ma gorge était serrée. 
Refermant fermement mon carnet, je prenais la tasse encore fumante.

« Tu as reçu ça de la part de Tarak. »

Sa voix me fit sortir de mes rêveries.
Qu'est-ce qu'il pouvait bien me vouloir ? Ce n'était pas le moment. Prenant alors la missive, il s'agissait d'une invitation ou plutôt une convocation pour remettre en avant les arènes ainsi que la ligue de Galar. Il était temps. Après tout ce qui était arrivé, la ligue était un peu passée à la trappe. Il y avait moins de dresseur actuellement. C'était une bonne chose de secouer un peu la population mais aussi de prouver de quoi nous étions toujours capables. Mais surtout... Cela voulait dire que j'allais revoir Raihan. 
Nous ne serions pas seuls et je ne pourrais pas agir comme si de rien était. Pas après ce que je venais de réaliser.

Déposant la demande ainsi que la tasse, je me relevais et ne pris que ma veste avant de me diriger vers la porte. Je sortis en trombe sans un mot à Marnie. Je l'appellerais plus tard. Il fallait que j'aille le voir. Impossible d'attendre.

Il pleuvait déjà mais je m'en fichais. Cela expliquerait pourquoi j'allais me retrouver dans sa salle de bain. Si j'avais su..
Non, ça n'aurait rien changé sur le moment. Aucune tempête ne pouvait m'empêcher de venir ici.
J'eus de la chance de trouver un taxi mais il ne put pas aller jusqu'au bout de sa mission. Cela devenait dangereux en vol. Il fallait que je finisse à pieds.
Le vent arracha ce qui retenait ma chevelure, la pluie trempa ma tenue et me frigorifia mais cela ne m'arrêta pas. Il fallait que j'arrive à Kickenham coûte que coûte. Il fallait que je LE vois.

Et si....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant