Chapitre sans titre 4

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La campagne de publicité avait été lancée. Les photos étaient à présent affichées dans tout Galar mais pas uniquement. La marque était vendue sur pas mal de continents comme Alola par exemple. Piers et moi étions placardés de toute part. Et chose surprenante, la fameuse pose était affichée sur l'un des murs de la ville. J'étais le premier surpris. Le photographe avait dit que ça ne mettait pas assez en valeur les vêtements mais pourtant elle était bel et bien là. Je ne me lassais pas de la voir bien que ça ne soit pas similaire pour Piers. Il m'avait envoyé un message dès qu'il l'avait vu et surtout parce que pas mal de personnes lui avait envoyé des messages sur son compte, ainsi que sur le mien. Des journalistes avaient tenté de me poser des questions à ce sujet mais je n'avais jamais répondu. Piers n'était pas encore prêt bien que notre relation évoluait dans le bon sens. Il m'avait tout de même laissé dormir tout contre lui. Certes j'étais à même le sol mais ses doigts avaient glissé sur ma peau. Il rougissait. Il ne me repoussait pas et bien qu'il n'était pas encore très clair, il acceptait ma présence à ses côtés. D'ailleurs j'avais largement remercié Marnie pour son aide. Sans elle, je n'aurai eu aucune raison d'aller chez eux pour le revoir, surtout suite à l'incident dont nous n'avions pas reparlé.

D'ailleurs j'avais reçu un coup mais je l'avais mérité. J'étais allé trop loin et il ne fallait pas que je me laisse trop aller. J'allais vite, bien trop sans doute, même si j'espérais qu'il ressente la même chose pour moi. Il n'était pas prêt et encore moins assez honnête envers lui-même pour ça. De plus je pouvais très bien avoir mal compris, et cru voir ce que je désirai. Je le saurai bien assez vite. C'était à lui de venir me parler. Je l'avais prévenu. 
Il me répondait pratiquement à chaque fois à présent mais jamais pour tenter de parler tout ça. Enfin bon, je voyais ça comme un bon signe. J'étais peut-être trop optimiste mais je n'abandonnais pas. D'ailleurs j'allais le revoir. Nous ne serions pas en tête à tête mais ce serait une très bonne occasion malgré tout.

En effet les champions des diverses arènes de Galar avaient une sorte de petit meeting. Il était temps de motiver les troupes après l'incident. Il fallait encourager les dresseurs à venir nous rencontrer et nous défier. Il s'agissait d'une idée de Tarak et j'étais pour à cent pour cent ! J'avais hâte d'affronter de nouvelles têtes. C'était grisant. Et je pourrais peut-être même en profiter pour défier à nouveau Tarak par la même occasion. Mais surtout je comptais sur ça pour revoir Piers. Rien qu'à cette idée, je me sentais sourire... 

Mais il fallait encore attendre quelques jours. Trois pour être exact et en attendant je me concentrais sur l'histoire de Galar. Installé dans une des salles des remparts à Kickenham, j'étudiais l'histoire de notre région. C'était fascinant et je songeais à la nouvelle exposition que nous pourrions mettre en place en ville. Certes j'étais champion d'une arène et pas des moindres, mais je ne faisais pas que ça contrairement à ce que l'on pouvait penser. Tournant les pages d'un livre ancien, je portais des gants pour ne pas l'abimer. Il pleuvait et dès demain je devrais songer à mon entrainement, mais là j'étais plus concentré sur le passé que sur l'avenir. Pourtant un bruit parvint jusqu'à moi. Une porte venait de se fermer. Des bruits de pas se dirigeaient vers moi et c'est là que je le vis.

Il était trempé. Sa chevelure collait à ses vêtements, ses vêtements étaient à présent une seconde peau. Je me perdais dans ma contemplation lorsque je pus croiser son regard. Ses joues étaient rosées. Pourquoi ?
Fronçant les sourcils, je n'avais rien de bien particulier. Mes cheveux étaient lâchés, je portais même des lunettes et à la place de mon éternel short j'avais un jean ainsi qu'un t-shirt blanc très large. Ma veste était sur la chaise. Clairement je n'étais pas au top de ma séduction.

« Piers ? »

Il sursauta, sortant de sa rêverie avant de se rendre compte qu'il était bel et bien devant moi.

« Hum ? »
« Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Il était trempé. Je me redressais vivement, quittant mes gants pour finir par m'approcher de lui. Je mis ma veste sur ses épaules et à cette vision je sentis mon cœur fondre.

« Je... »
« Oui ? »


J'espérais quelque chose de particulier mais... En guise de réponse je n'eus qu'un frisson de sa part. Ce n'était pas le moment de discuter.

« Tu dois te changer. Tu vas prendre froid sinon. »

Prenant sa main dans la mienne, je le conduisais chez moi et il ne semblait pas se débattre pour refuser. C'était étrange. Que se passait-il ? Je n'en avais aucune idée. Marchant dans les remparts, je le fis passer par un passage que peu de gens connaissaient pour atteindre mes appartements. Je lui tendis une serviette propre qu'il prit sans un mot.

« Piers ? Quelque chose ne va pas ? »
« J'étais venu te parler mais... »
« Mais ? »
« Tu m'agaces Raihan ! Tu mets à mal toute mes résolutions. »

Il n'avait pas pris la serviette. Je m'approchais alors de nouveau de lui et je commençais à sécher sa chevelure.

« Tu m'en vois navré. »
« Menteur. »
« Oui bon.. D'accord. Je ne suis pas désolé de te troubler. C'est vrai. »

Il retira alors ma veste puis la sienne.

« Je peux te prêter des vêtements mais ça risque d'être trop grand... »
« Hum. »

Le laissant, je me rendais dans ma chambre et pris des affaires trop petites pour moi à présent. ça commençait à dater mais ça ferait l'affaire. Je les lui tendais tout en lui indiquant la salle de bain. Il ne se fit pas prier, il commençait à grelotter. Ce n'était pas étonnant et c'est là.. que mon esprit capta enfin ce qui se passait. Piers était chez moi, dans ma salle de bain et il allait porter mes vêtements. Étrangement je me découvrais des penchants particuliers. Les repoussant, je me mis à préparer une boisson chaude, un café pour lui et un thé à la menthe pour moi. Je ne pouvais que l'attendre à présent et quand enfin il sortit de la salle de bain, ma gorge sembla se serrer et mon cœur s'accélérer. Mon haut était trop grand et dévoilait une partie de son épaule, il avait retroussé les bas de mon ancien jean et sa chevelure était libérée de toute coiffure. Il était magnifique.

« Je t'ai fait un café. ça te fera du bien. »
« Merci. »
« Et donc.. Tu étais venu me parler de quoi ? »
« De toi et moi. »

Alors celle-là je ne m'y attendais tellement pas. Cela dut se voir sur mon visage car il eut ce petit sourire en coin comme lors de certains de ses concerts. Là encore mon coeur sembla accélérer son rythme à nouveau.

« Et ? »

Et si....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant