Chapitre 1

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Il était là. Je le savais. Il m'avait prévenu par message. Quelle idée j'avais eu de lui donner mon numéro. Il ne cessait de m'envoyer des selfies à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, de me proposer un défi et sans gigamax, ou autre. Il ne semblait pas toujours comprendre le fait que je n'aimais pas être collé de la sorte. Certes il avait vu en moi sans doute quelque chose mais je ne voulais plus être champion, ma petite soeur pourrait très bien le faire bien qu'elle semblait davantage parti pour tenter d'être maîtresse de la ligue. Elle a le talent pour. 

Soupirant en relisant son message, je finis par déposer mon téléphone sur la table dans ma loge. Ce n'était pas très grand mais bien suffisant. Mes pokemons étaient à mes côtés comme souvent. Je vérifiais mon micro, ne laissant jamais personne le faire à ma place tandis que je pouvais entendre les sons provenant de l'extérieur. Les gens tapaient leurs pieds sur le sol, cela le faisait vibrer jusque'à moi. C'était grisant. Un peu comme lors d'un combat pokemon dans l'arène, lorsque je voyais le regard de ceux désirant mon badge comprendre que le gigamax n'existait pas dans cette ville. Ils n'étaient pas nombreux à venir jusque'à nous. Pourtant cet endroit en valait la peine. Et ce soir le monde le comprendrait ou tout du moins Galar. Ce concert mettrait en lumière ce coin obscur et parfait à mes yeux.

Sortant de ma loge, mes pokémons me suivirent jusqu'à la scène et quand la foule me vit il y eut une vague de cris, je pus entendre mon nom, je pus entendre celui de ma petite soeur, de notre ville et là... À cet instant précis je croisais son regard. Toujours aussi expressif, ce sourire particulier sur le visage comme à chaque fois qu'il me regardait. Il était là, les bras croisés sur son torse, la capuche sur son visage mais je ne voyais plus que lui.

« Tss... »

Prenant mon micro correctement, j'étais sur scène, j'étais dans mon univers et j'allais lui montrer ce que cela signifiait. J'étais bien plus qu'un champion. Enfin je me sentais libre. La musique vibrant autour de moi et déclenchant à nouveau cet état si grisant. Mes lèvres se mirent à bouger tout comme mon corps. J'entrainais la foule avec moi, je les provoquais, je les faisais sauter, je les faisais hurler et chanter avec moi. 

La ville entière était sous le feu des projecteurs en ce jour. Des caméras présentes parce que je l'avais voulu. Il était temps de montrer au monde ce que nous valions et qu'ils arrêtent de croire qu'ici nous n'étions pas assez forts, pas assez puissants sans le gigamax. Ils se trompaient. 

Ma voix emplissait la place et résonnait en eux autant qu'en moi. Je croisais parfois son regard et je voyais à nouveau cette flamme de défi. Je l'acceptais pour une fois. Après tout j'étais vivant comme jamais sur scène. La musique augmenta d'un cran tandis que de la sueur coulait de mon front, sur ma nuque et collait mes vêtements à ma peau. Pourtant je ne m'arrêtais pas. Mon énergie semblait décupler et je restais sur scène plus d'une heure.

Lorsque vint la dernière chanson, mon coeur tambourinait dans ma poitrine. Mon souffle était court mais j'étais capable d'aller jusqu'au bout. Je le pointais alors du doigt, comme lors d'un combat, mes pokémons réagissant à ce geste, les ténèbres envahirent alors la place. Les gens hésitaient entre peur et enthousiasme, je ne lâchais pas des yeux et à mon tour.. je le provoquais de faire mieux que moi. 

Je prononçais les premières paroles de la dernière chanson, les ténèbres explosèrent autour de nous sous les cris de la foule.

À la fin, je restais muet devant eux, devant lui, debout et fier, le micro à la main. Repoussant ma mèche de cheveux, j'étais le maître des lieux. Je le savais et eux aussi. Saluant d'un geste, je retournais dans ma loge pour finir par me laisser tomber sur ma chaise. J'étais épuisé mais heureux. J'étais encore sous l'effet d'avoir été sur scène. Mon corps se relâcherait petit à petit. Fermant les yeux, je sentis alors une bouteille fraiche tout contre mon front.

« Joli spectacle. J'accepte ton défi Piers. »

Je pus voir son sourire carnassier. Ce sourire bordel... Il m'agaçait tellement et en même temps... Foutu Raihan.

Et si....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant