[OsaSuna] Celui que je voulais

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Le regard fixé sur les tranches de livres, je ne m'occupais pas de ce qui m'entourait, bien trop concentré sur ma recherche

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Le regard fixé sur les tranches de livres, je ne m'occupais pas de ce qui m'entourait, bien trop concentré sur ma recherche. C'est pourquoi je fis un bond en sentant une main se poser sur mon épaule et, pour accentuer le ridicule de la situation, un couinement apeuré m'échappa. Mon regard tomba dans celui, d'un jaune particulier, tirant sur le vert, d'un homme aux cheveux quasiment noirs. Il était magnifique mais semblait profondément las. Sa main toujours posée sur moi desserra sa prise pour finalement se diriger vers la poche de sa veste en jeans.

— J'essaie de vous parler depuis deux bonnes minutes.
— Oh pardon, je ne vous avais pas entendu.

Il sembla agacé lorsqu'il me répondit qu'il l'avait bien compris en voyant que je ne daignais même pas tourner la tête vers lui. J'enfonçais mes poings dans les poches de mon pantalon et lui fis complètement face, délaissant les mangas que j'analysais précédemment.

— Qu'est-ce que vous me vouliez ?
— Que vous vous poussiez.

Je l'observais d'un air ahuri en entendant son ton sec. En suivant son regard, je constatais qu'il fixait le tome que je cherchais justement. Machinalement, je posais la main dessus et le sortis de l'étagère.

— C'est ça que vous cherchez ?
— Oui.
— Mais c'est aussi celui que je voulais.

Ses sourcils se froncèrent brusquement et sa mâchoire se contracta violemment. Je pouvais presque entendre ses dents grincer, ce qui me fit déglutir avec difficulté.

— Et bien sûr, il n'y en a plus qu'un, articula-t-il.
— Oui on dirait bien, marmonnai-je en laissant glisser mon regard sur l'étagère.

Il soupira bruyamment avant de se détourner et de marmonner qu'il avait perdu son temps pour rien. Avant que je ne puisse faire le moindre mouvement, il quitta la librairie et s'éloigna dans la rue. Je me sentis un peu coupable en me dirigeant vers la caisse pour régler mon achat. En jetant un coup d'œil à ma montre, je me rendis compte que je n'avais plus beaucoup de temps devant moi. Je saluai rapidement la libraire et quittait la boutique, le manga calé entre mon bras et mes côtes.

J'entrais dans le café, lorsque la pendule indiqua 14h30 exactement, et un sourire satisfait étira mes lèvres lorsque je croisais le regard déçu de mon collègue. Il fourra la main dans sa poche et en sorti deux billets, qu'il tendit d'un geste rageur à notre patron.

— Ça devient une habitude, je devrais directement le retirer de sur ton salaire, tu crois pas ?
— Non merci, je préfère qu'il n'y ai aucune trace de ces transactions... Osamu t'abuses ! Je croyais que tu étais parti chercher le dernier manga de Jujutsu truc ?
— Bonjour à toi aussi Gin. Et oui, il est juste là, répondis-je en montrant mon trésor. Oh et c'est Jujutsu Kaisen, ne massacre pas le nom de cette pépite. Sur quoi portait le pari cette fois ?
— Ginjima était persuadé que tu serais absorbé par la lecture de ton achat et que tu arriverais en retard.

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