Chapitre 6 : C'est juste un conte.

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Les journées avec Maddy sont sympas. Mason s'incruste dès qu'il le peut avec nous. C'est quelqu'un qui parle beaucoup, quelqu'un de très décontracté, ce qui plait beaucoup à Maddy. Moi aussi, je l'apprécie, c'est quelqu'un de très enjoué qui a beaucoup de centres d'intérêts. Quand on a des cours ensemble, il s'assoit sur la chaise à côté de la mienne, au grand drame de Maddy. Je crois qu'elle aime Mason, mais que ce n'est pas réciproque. Grâce à lui, j'ai l'impression que les gens ne me reluquent plus autant que mon premier jour, l'effet de la nouveauté est passé. Je déjeune depuis vendredi avec tout un groupe, parmi lesquels Mason, Maddy et plusieurs autres personnes. Leurs visages deviennent familiers au fil des jours, rendant la semaine sympathique.

Le week-end, lui, a été affreux. J'ai eu du mal à dormir, à la limite de l'insomnie. Le vent frappe la maison comme un damnés et pour une raison que j'ignore, Logan. Du coup, le mardi, quand M. Phils m'interroge en maths - alors que je finis ma nuit sur mon livre -, je suis à la ramasse et aucun chiffre ne sort de ma bouche. Toute la journée, je redoute l'heure de mon cours de rattrapage avec Logan. Une partie de moi est contente mais une autre redoute ce moment. Le midi, je rejoins Maddy à la cafétéria– en mode Zombie -, Mason lève la main dans ma direction et me fait signe de venir vers lui. Maddy me prend par le bras pour que nous y allions mais je n'ai pas très envie. Je m'assois quand même avec eux, en essayant d'écouter leur insouciant bavardage, mais je ne peux pas m'empêcher de guetter les minutes qui défilent sur ma montre.

Lorsque la sonnerie sonne la fin de journée, je me dépêche de prendre mon bus et de rentrer au manoir. Dès que j'arrive, je me rends vers le bureau d'en bas, là où, j'avais surpris une étrange conversation entre Logan et son père. Je frappe doucement à la porte et entre. Logan est déjà là, une pile de feuilles à la main. Avec un signe de tête, il me désigne le bureau en bois sombre. En soupirant, je gagne ma place, Logan a ma suite, muet comme une carpe. Je m'assois sur l'une des chaises, un peu mal à l'aise. Il s'assoit à côté et sort une pile de feuilles qu'il pose devant moi. Après une hésitation, je prends la première feuille et la lis, puis vient le tour de la seconde. Ce schéma dure environ 30 minutes. Pendant ma lecture, je jette des œillades à Logan, il a son stylo et écris sur des feuilles.

—Tes derniers bulletins ne sont pas bons, me dit-il soudainement. Il semblerait que tu n'es pas étudier le « LiDAR », pourtant c'est le sujet des deuxièmes années.

Je me tourne vers lui, surprise qu'il m'adresse enfin la parole.

—Oui, je n'ai pas pu ...

—Je sais, dit-il d'un ton plus doux, puis il se racle la gorge : Normalement à cette période, nous abordons aussi la théorie des contes et légendes dans les villes mais le cours sur le « LiDAR » t'aiderai pour les structures grâce au laser.

—C'est le projet qu'on doit rendre pour l'examen, non ? C'est pour ça que le professeur Bali a voulu que je le rattrape ?

Il pose son stylo et me regarde quelque instant avec ses yeux sombres avant de hocher la tête.

—Et que tu te retrouves « malheureusement » avec moi ?

Il aborde un sourire timide et me tend la feuille qu'il a devant lui. Je la prends de ses mains et remarque des blessures sur ses phalanges. J'ouvre la bouche mais aussitôt il m'interrompt.

—Il va falloir revoir ce point-là ! Pour aujourd'hui, tu feras ces exercices.

Il se penche sur ma feuille, près de mon visage et me montre le titre de la feuille devant moi. Le rouge me monte aux joues mais je réussis à me concentrer sur les exercices.

—Tu connais des légendes de ton ancienne ville ?

—Mise à part celle que tout le monde connait...non. Mais ici, j'ai entendu parler du mari qui a tué sa femme dans la forêt.

A la nuit tombéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant