Mon père apparut dans l'encadrement de la porte.
Ross eut l'air soudain d'être entré dans la peau d'un personnage, il prit confiance en lui et tendit sa main à mon père.
"- Bonjour, Monsieur.
- Bonjour.... Répondit mon père en me regardant, cherchant le nom de son interlocuteur.
- Ross... Lui chuchotai-je discrètement.
- Ross Tunder Monsieur. Dit il sur un ton presque militaire, ravalant sa salive.
- Et bien Ross Tunder, bienvenue chez nous. Dit mon père en s'écartant et laissant son invité entrer.
Ross entra et je le suivis, il regardait partout autour de lui, comme impressionné de découvrir mon environnement.
Nous avons alors suivi mon père à travers la maison pour aller s'asseoir à la table de la salle à manger.
Mes parents avaient préparés un apéritif, ma mère sortait de la cuisine, tout sourire.
- Bonjour ! Moi c'est Kaitlynn, enchantée !
- Bonjour, moi c'est Ross. Enchanté de faire votre connaissance. Dit-il en souriant à ma mère et la saluant légèrement d'un coup de tête.
- Assieds-toi, permets- tu que je te tutoie ? Demanda alors mon père.
- Oui, je n'y vois pas d'inconvénients.
Il s'assit et je m'assis à côté de lui et mes parents nous suivirent dans notre démarche.
- Donc... Ross c'est ça ? Tu fais quoi dans la vie ? Demanda mon père en se servant une bière et en tendant une autre à Ross qui l'accepte.
- Je suis en études dans le même lycée que May, je veux devenir quelqu'un mais j'avoue ne pas encore savoir qui...
- C'est vague... S'enquit mon père.
- Qu'est ce qui te plaît ? Demanda ma mère, curieuse.
- Tout, je suis ouvert à tous, j'adore le vintage, vraiment, l'histoire, les ruines tout ça et les voyages, j'adore voyager, c'est chose que j'aime le plus dans la vie je crois.
- De belles idées, de belles passions, tu vas trouver ne t'inquiète pas... Dit ma mère en souriant.
- Merci beaucoup. Ça me touche.
- Que fais-tu au lycée du coup ? Demanda mon père.
- De la littérature, surtout, tous ses domaines touchant aux langues, et aux lettres... "
Mes parents continuent de lui poser toutes sortes de questions et je le regardais, mangeant, ce mouvement faisait danser sa mâchoire fine, la rendant irrésistiblement attirante puis, remarquant mon regard, il se tourna vers moi et me lança un sourire couronné de fossettes.
Je lui rendu immédiatement et continuai mon repas, après une heure et demi de conversation, nous faisions une pause jusqu'au dessert.
"- Vous pouvez monter si vous voulez les jeunes... Dit mon père.
- Oui allez-y, on vous appellera. Renchérit ma mère.
Je me levais alors, gênée, et Ross me suivit dans les escaliers.
- Je pense que mes parents te voient comme mon petit copain... Murmurais-je.
- Ouais... Je pense aussi... J'ouvrais la porte de ma chambre et entra, suivie de Ross qui souriait taquin. Même si tu sais que moi ça ne me pose aucun problème...
- Tunder...
- Craven...
Je m'assis sur mon lit et lui s'allongea dessus en regardant mon plafond.
- T'aimes les étoiles ? Demanda t-il en regardant les autocollants fluorescents sur mon plafond.
Je m'allongeais à côté de lui.
- Ouais... Beaucoup... On m'a toujours dit de viser la lune pour retomber dans les étoiles... Dit-je sur un ton moqueur.
- Dans le cinéma c'est ça ?
- Exactement Monsieur quelqu'un...
- Je sais c'est bête, c'est un rêve, j'veux être une personne qu'on regarde, qu'on admire, dans un domaine qui me passionne, j'ai juste pas encore trouvé lequel...
- Un besoin de reconnaissance donc...
- Nan j'ai juste je sais pas, l'impression que la reconnaissance est quelque-chose que je connaîtrai dans ma vie, je sais pas, une intuition...
- Je te comprends, c'est comme moi avec la vie en général...
- Mais May, tu vis en ce moment...
- C'est pas l'impression que ça me donne...
- Pourquoi ?
- Vivre c'est rire à en mourir, rêver, partir, revenir, pleurer et faire des soirées, chanter, danser...
- Chanter ?
- J'aimerai tellement que la vie soit une putain de comédie musicale, la dernière fois, j'étais dans la rue et je me disais que quelqu'un devrait entamer une chanson et qu'on devrait tous danser avec lui.
- Du genre ?
- Lalaland, Another Day Of Sun, les danseurs de cette scène ont du avoir l'impression d'être un monde idéal pour quelques minutes à la place de cette société de merde, enfin, j'm'y sens pas à ma place...
Ross se redressa sur son coude, tourné vers moi.
- May... C'est pas toi qui n'est pas assez bien pour ce monde, c'est ce monde qui n'est pas assez bien pour toi... Il me regarda avec un regard plus que séduisant, le genre de regard qui te fait tomber à la renverse, sauf que cette fois, c'était franc, réel, sans artifices, c'était lui, sans filtres.
Mon regard se perdait entre la grande image vaste de ses yeux verts et ses lèvres fines entre ouvertes.
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Clichés
Roman d'amourCette histoire d'amour se veut originale. Mais dans sa quête de l'originalité, deviendrait elle pas légèrement... Cliché ?