Le matin venu, j'ouvrais les yeux dans ma chambre, illuminée par la lumière du jour avec mon cher Ross qui me regardait dormir.
"- Oula... Dit-je pour l'embêter.
- Tu dois te dire que je suis tordu à te regarder dormir...
- T'inquiète je le savais déjà...
- Tel mère tel fils tu me diras... Dit il sur un ton exaspéré débutant un étirement du dos.
Je me leva et marcha dans la chambre jusqu'à mon armoire.
- Je vais m'habiller... Profites-en pour me faire un petit déjeuner. Dit-je en riant pour lui changer les idées.
Je sortis et alla m'habiller dans la salle de bain, je mis un crop top gris col roulé et un jean baggy.
Dans l'entrée de la cuisine, je regardais Ross me préparer un déjeuner en faisant des aller-retour de la table au placard.
Je n'avais remarqué hier soir à quel point son survêtement et son t-shirt lui donnaient un air craquant et sexy souligné par ses cheveux en bataille.
Je décidais de ne plus me cacher et marchais vers lui.
"- Woaw... Superbe.
- Tu trouves ? Sursauta t-il en se retournant, ne m'ayant pas entendu arriver.
- Oui ! Je pris ses mains et déposa un rapide baiser sur ses lèvres avant de m'asseoir devant ce thé à la vanille qu'il m'avait préparé.
Il s'assit en face de moi et commença à manger également.
Je croquais dans une tartine à la confiture en le regardant me sourire, ce sourire était tout de même triste et fatigué.
- May...
- Mm... Dit-je la bouche pleine.
- Je veux la retrouver.
Je m'étouffais soudain et toussa violemment avant de reprendre mes esprits après une gorgée de thé.
- Quoi ?
- Je veux la voir et lui dire ce que j'ai sur le cœur.
- T'es sûr ?
- T'en penses quoi toi ?
- J'en pense que c'est une décision hâtive et non réfléchie.
- Ah ouais ? Parce que je pense que c'est au contraire une bonne idée. Elle doit penser que je suis une victime et je n'aime pas cette position.
- Parce que te faire un électrochoc en voyant une personne que tu crois morte depuis sept ans va te faire te sentir mieux ?! Dit-je en levant légèrement la voix.
Ross resta fixe devant moi, le regard baissé.
Un long silence régna dans la pièce puis il reprit sur une voix plus que serré dans sa gorge.
- Je ne sais pas quoi faire May... J'ai envie de la frapper, de l'insulter mais en même temps de la prendre dans mes bras et d'oublier ses sept années à me demander si elle me voit d'en haut. Toute ses fois ou j'ai eu du courage à des oraux ou dans la vie en général parce qu'on me disait qu'elle me regardait d'où elle était. Il releva le visage, humide. Sauf que tu vois, pendant tout ce temps elle s'en foutait, peut être qu'elle s'occupait d'un autre enfant quelque part ou qu'elle s'envoyait en l'air qui sait ?
- Ross... Dit-je en posant ma main sur la sienne.
- Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ça ? May... J'aurai préféré qu'elle soit morte... Dit il avec la voix pratiquement éteinte par les pleurs soudains.
Je me leva et me dirigea vers lui posant ma main sur son épaule. Il attrapa mon bras puis le serra avant de se retourner et de se blottir contre moi.
****
Dans le salon, Ross était assis à côté de moi, la télé passait des feuilletons d'amour complètement idiots tout l'après-midi.
Ross, hésitant, luttait pour ne pas s'endormir, il se pencha vers moi, hésitant puis s'allongea franchement la tête sur mes genoux puis s'endormit. Je caressais ses cheveux en regardant ce film sans fondement à la romance facile.
Qu'on m'apprenne avec le temps a ne pas fondre a la moindre occasion, aussi fort qu'une glace à l'italienne en plein soleil. Ce visage endormi que je devinais sur mes genoux, qu'était il arrivé au Ross intrépide et téméraire du début de l'année ?
Ce Ross était toujours présent mais il avait laissé place à une toute nouvelle version d'elle-même. Une version en appel d'aide, j'avais envie de le rassurer, de lui transmettre toute ma force en lui massant le cuir chevelu. J'aurai voulu chasser ses idées noires et le garder bien au chaud avec moi dans la couverture de mon lit.
Lui murmurer comme à la veille que tout irait bien, la main posée sur sa joue à le regarder faiblir puis s'endormir comme la nuit précédente.
Sa mâchoire se serra puis il murmura quelque chose d'incompréhensible, quelque chose qui ressemblait à un merci mais si profond et sincère qu'il semblait être un quelconque charabia.
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Clichés
RomanceCette histoire d'amour se veut originale. Mais dans sa quête de l'originalité, deviendrait elle pas légèrement... Cliché ?