« Monologue »

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Timorée de ma doléance
De toi j'ai recherché le mantelet
Je m'en suis allée quérir ta vaillance
J'ai été faible, je l'admets.

En ces guerres perdues d'avance
Desquelles la délivrance tu me refuses.
Accorde à mon coeur le refuge
dont tu as été si souvent l'absence

Au déclin, le jour
À l'aube de mon éspoir
Alors que la brune s'étend autour
Tu apparais dans ma mémoire.

Sur ton albe palefroi
Coiffé d'un heaume effrayant.
Impérieux, avilissant.
D'où se détache ton regard froid.

Misérable créature disait-il.
Tu n'es point digne de ma créance
Tu as mérité ta souffrance
Regarde comme tu es fragile

Combien de temps vas-tu rester à genoux ?
Cédant aux caprices de la tempête
S'inclinant du destin le courroux
Acceptant la défaite ?

Toi, qui m'as poursuivit sans relâche
mon secours tu as quémandé
Abandonnant pourtant tel un lâche
Dès qu'on te l'a demandé.

Si la vie nous rend infirme, borne aveugle parfois.
La douleur nous fait rechercher,
Ce qui a toujours été devant soi.

J'ai considéré ta suffisance
Comme autant de preuve de ma démission.
Avant de voir en toi la vision 
De ma véritable existence.

(J.M)

« Le mantelet = la protection»

«  albe palefroi = cheval blanc de parade ».

« Heaume = casque de guerre »

« Créance = croyance, foi »

Poèmes : Courtiser le silence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant