Ma Fleur [Terminée]

VIII

Le matin venait de se lever. Zoro était maintenant réveillé depuis quelques minutes déjà, mais il refusait de bouger. Il était bien trop concentré à admirer Robin entrain de dormir. Cette dernière avait sa tête sur le bras droit du vert. Ils étaient tout les deux nus et juste recouverts par la couverture du futon. Tout doucement, il fit glissé son doigt autour du visage de la brune. Il en traça le contour. Son doigt la frôlait à peine. Elle s'agita et vint se coller au torse de Zoro.

Les lèvres du prince se posèrent sur le front de sa femme. Il en profita même pour caresser son dos exposé à l'air libre. Il aimait la sentir contre lui. La chaleur du corps de Zoro se reperdit à travers celui de Robin. Un sourire se dessina sur les fines lèvres de la princesse et elle passa un bras autour de la taille de Zoro. Son nez vint s'enfouir dans le cou de son mari et son souffle chaud lui procura des frissons.

Cette sensation fit remonter en lui les souvenirs de leur nuit. Il n'avait pas laissé dormir Robin de la nuit. Leurs corps n'avaient connus le repos que tôt dans la matinée. Zoro était fier de lui parce-qu'il l'avait fait crier son nom toute la nuit.

Robin ouvrit doucement les yeux. Ses iris se levèrent vers l'onyx du vert. Elle lui sourit. Sourire qu'il lui rendit. Lentement, les fines lèvres de Zoro se posèrent sur celles de Robin. Leurs bouches se dégustaient, se redécouvraient. Leurs langues se rencontrèrent, se lièrent encore et encore. Finalement, ils se séparent par manque d'air. Leurs fronts et leurs nez se touchèrent. Leurs souffles se mélangèrent. Ils restèrent collés l'un à l'autre encore quelques minutes.

Les jours qui suivirent furent calmes et paisibles. Le couple royal s'aimait un peu plus chaque instants, et leurs amis n'étaient jamais bien loin d'eux.

Un matin comme un autre, le roi Mihawk conviât son fils dans son bureau. Le prince prit place face à son père. Zoro s'installa correctement sur sa chaise, et son père prit la parole.

« Bonjour mon fils, comment vas-tu ?
-Bien Père et vous.
-À merveilles. »

Le roi marqua un temps d'arrêt et reprit aussitôt.

« J'ai entendu dire que ta relation avec la princesse se passait très bien.
-En effet.
-Serais-tu tombé amoureux ?
-Oui Père.
-Quel bonne nouvelle ! Je suppose que la conception d'un héritier ne devrait plus tardait alors.
-Je ne sais pas Père. J'ai encore envie de profiter de ma femme.
-Fort bien ! »

Le roi sourit à son fils. Il était fier que ce dernier se soit enfin ouvert au monde extérieur. Il avait certes des amis, mais la famille du vert venait s'agrandir avec sa femme, et dans les années à venir avec un enfant.

Le roi se leva et vint se plaçait dos à son fils. Il s'assit autour de la table centrale où trônait divers papiers et cartes de stratégies de guerre. Mihawk posa ses mains sur la carte du pays de Shimotsuki et parla doucement.

« Un jour, tu devras prendre ma place. Je prie de tout cœur pour que tu ne sois pas seul ce jour là. Porter la couronne est un bien lourd fardeau. Tu devras non seulement faire preuve de justesse mais également de fermeté. »

Zoro regarda le dos de son père. Il savait mieux que personne à quel point ce dernier était seul. Le roi reprit.

« Mais contrairement à moi, tu n'es pas seul. J'ai bien fait de te faire épouser la princesse Robin. C'était certes un mariage politique, mais je suis heureux que votre relation est évolué. »

Le prince vint poser sa main sur l'épaule de son père. Durant toute sa vie au château, il n'avait jamais vu ou entendu son père parler d'une quelconque femme qu'il aurait aimé.

« Père, puis-je vous poser une question ?
-Dis-moi.
-Je n'ai jamais osait demandé, mais est-ce que vous vous êtes marié ? »

Mihawk sourit tristement. Ses yeux se perdirent dans le vide et son regard sembla nostalgique.

« J'aurai pu, mais je n'ai pas eu cette chance...
-Comment ça ?
-Il n'y a qu'une seule et unique femme que j'ai jamais aimé et que j'aimerais jusqu'à ma mort. Elle était magnifique. Unique. Ses cheveux avaient la couleur de l'aurore. Elle était un peu enfantine pour son âge, mais j'aimais la protéger. Elle avait aussi des goûts assez particuliers, elle adorait les fantômes. »

Le roi rit. Un rire doux, sincère, mélancolique. Zoro perçut à travers son rire l'amour, la tristesse et la solitude de son père. Pour la première fois de sa vie, il voyait cet homme qui l'avait adopté et élevé différemment.

« Que s'est-il passé ?
-Des déserteurs. Ils étaient une centaine. Ils ont fuit l'armée royale. Ces lâches ont attaqués plusieurs villages, volaient des gens, et prit des vies. J'aurai dû l'empêcher de rentrer chez elle. J'aurai dû la faire rester avec moi... »

L'homme au regard perçant serra les poings en baissant la tête. Zoro posa une main sur l'un des poings de son père.

« Vous n'y êtes pour rien Père. Vous ne pouviez pas savoir. Je suis sûr qu'elle vous regarde et prie pour que vous arrêtiez de vous en vouloir. Vous êtes un homme fort, bon et incroyablement généreux. La preuve, vous m'avez adopté moi qui n'était qu'un orphelin pauvre et son statut. Vous avez fait de moi l'homme que je suis. Je suis votre fils. Votre famille. Tout comme votre bien-aimée. »

Le roi regarda son fils et les larmes vinrent coulaient sur ses joues. Zoro laissa son père seul. Mihawk posa l'une de ses mains sur son front et cacha ses yeux derrière. Il sortit de son kimono une feuille pliait et froissait. Il ouvrit le papier, et le portrait d'une magnifique femme apparut. Un homme aux yeux jaunes se tenait à ses côtés. Ils étaient tout deux vêtus de magnifiques kimonos et souriaient. L'homme avait sa main gauche sur l'épaule de son aimée. Cette dernière avait sa main gauche sur celle de l'homme.

Le roi sursauta en sentant un courant d'air chaud derrière lui. Il avait l'impression de connaître cette chaleur. Il leva les yeux de la peinture et il porta une main devant lui. Il avait l'impression de caressait la joue de la femme qu'il aimait. La sensation disparut laissant place au vide. Les larmes qui c'étaient arrêtées recommencèrent à couler. Le roi serra la peinture contre son cœur.

« Pardonne-moi... Je t'aime tellement... Perona... »

Zoro marchait dans les couloirs du palais. Il cherchait ses amis. Il ne mit pas longtemps avant de les trouver. Ils étaient tous sur le terrain d'entraînement. En s'approchant, le vert comprit qu'ils avaient organisés un petit tournois entre eux. Il sourit et les rejoignit. Il s'assit à côtés de Robin qui rigolait en encourageant leurs amis. La princesse remarqua finalement la présence de son mari et remporta son attention sur lui.

« Comment s'est passer l'entrevue avec le roi ? »

Zoro se pencha vers Robin et lui chuchota mielleusement.

« Très bien. Il m'a demandé si la conception d'un héritier avançait, mais je lui ai dit que je voulais encore profiter de toi. »

La brune rougit et frappa gentiment l'épaule du vert. Ce dernier rit de bon cœur. Ils reportèrent leurs regards sur le combat entre Sanji et Luffy. L'un se battait avec ses jambes, l'autre avec le corps tout entier. Les coups s'échangeaient, les rires aussi. Finalement, les deux "adversaires" s'écroulèrent au sol mort de fatigue. Zoro leva ses yeux vers le ciel. Ce dernier était d'un rose absolument magnifique. Il sourit en fermant les yeux. Un légère brise se leva, emportant avec elle quelques pétales.

Le printemps touchait à sa fin.

À suivre...