Owl City - Fireflies
C’est lui.
Je le reconnaitrais entre mille.
Je reconnais ses cheveux bruns, un peu rasés sur les côtés, et flottant légèrement au vent. Je reconnais ses longues jambes fines serrées dans un jean slim. Je reconnais sa posture, la manière qu’il a de se tenir, une main dans une poche, et l’autre qui tient la laisse de son chien. Son chien, justement. C’est l’élément qui complète le tableau. Je le reconnais, ce petit chien tout fou, même de dos.
Bref, maintenant il n’y a plus de doute, c’est bien Louis. (pas Louis des 1D, je précise, sinon ce serait un rêve de fou.)
Bon, je vais peut-être expliquer tout ça quand même.
Louis était un animateur d’un centre de loisirs. Ce centre de loisirs, je n’y allais jamais, parce que j’avais la chance de toujours partir en vacances. Mais une fois, lorsque j’avais 10 ans, j’y suis tout de même allée au début des vacances d’été. J’ai toujours aimé les animateurs de ce genre de centre, ils étaient toujours jeunes, drôles et sympas. Et Louis a bien confirmé ce que je pensais.
C’était en juillet, mon premier jour au centre. Je me souviendrai de ce jour toute ma vie. C’était la pause, on pouvait faire ce qu’on voulait. Je m’étais assise sur une chaise avec un livre dans les mains. Profondément absorbée dans ma lecture, je n’avais pas vu quelqu’un s’avancer doucement vers moi. J’ai entendu « Salut, tu t’appelles comment ? », j’ai relevé la tête, et là, je peux dire que, dans ma petite tête de 10 ans, ça s’émerveillait beaucoup. Je crois que j’avais rarement vu un mec aussi beau. Il était brun à la peau mate, les yeux noirs pétillants, et il portait une casquette de travers qui lui allait à merveille. Après mon temps d’admiration, j’ai quand même fini par répondre :
« Elise. »
« C’est bizarre, je t’avais jamais vu ici ! C’est la première fois que tu viens ? »
« Oui. » j’ai répondu de ma petite voix timide.
« D’accord, tu viendras me voir hein ! »
Je n’avais pas compris comment je pouvais aller le voir, mais j’ai quand même répondu : « D’accord. »
Et c’est comme ça qu’a commencé mon petit paradis. Le soir quand je suis rentrée, je n’avais qu’une envie ; c’était d’être le lendemain pour revoir cet ange. Et je n’ai pas été déçu. Tous les jours, il venait me voir, ou j’allais le voir, et on parlait, il me demandait même des câlins et des bisous, que je lui donnais avec plaisir, mais pour lui ce n’était jamais assez, il me disait toujours :
« C’est nul comme bisou ! Moi je veux un gros smack ! »
Et il me montrait l’exemple, et j’étais aux anges. Pendant cette courte semaine de centre, j’ai appris beaucoup de choses sur lui : déjà, il avait 15 ans (et j’étais triste de cette différence d’âge), il faisait animateur au centre comme petit boulot d’été, il adorait les enfants, il adorait dessiner, surtout les super-héros (d’ailleurs je sais qu’il est en ce moment dans une école de dessins), il était nul à l’école et ne faisait que dessiner en cours… Je l’adorais, j’adorais tout de lui. Sa beauté, sa gentillesse, son humour, comment il était avec moi (aucun garçon n’avait jamais été comme ça avec moi), et aussi, deux choses que j’adorais par-dessus tout : son parfum et sa voix. Il avait un parfum qui sentait tellement bon, que je ne pouvais me lasser de le sentir encore et encore. Quand je lui faisais des câlins, l’odeur était forte et me submergeait ; j’aurais pu rester dans ses bras pour l’éternité juste pour sentir son cou parfumé contre ma joue. Et sa voix… Elle était très spéciale, sa voix, mais je l’aimais tellement… C’était un peu une voix de canard, mais pas les voix de canard énervantes, une voix de canard améliorée, qui était douce et qui m’apaisait dès que je l’entendais. Je n’oublierai jamais sa voix non plus…
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Nothing Is Impossible
RomanceJe le regarde. Je m'imagine avec lui. Je garde cet infime espoir, l'espoir qu'entre nous ce serait possible. L'espoir fait vivre, comme on dit. Mais au fond de moi, je sais que tous mes souhaits sont vains, que tout ça est impossible.