Lundi matin. Encore un lundi pas comme les autres, où je me réveille de bonne humeur.
Depuis quelques jours, quand je me regarde le matin dans le miroir, je me sens plus belle. C'est ce qui m'arrive aujourd'hui, lorsque je me maquille et me coiffe en sifflotant.
Une heure plus tard, je discute avec Emma sur le chemin de l'école. On ne parle que de la journée d'hier.
« Tu sais...la manière dont il te regardait à la patinoire... C'est pas anodin ! » m'annonce Emma. « Je suis sûre qu'il y a un truc, mais j'ai l'impression que quelque chose le coince. »
« Ah bon ? »
« Ouais, par exemple, quand vous vous êtes fait la bise, il avait l'air hésitant. C'était trop mignon mais je pense qu'il ose rien tenter avec toi. »
« Pff il devrait pas hésiter ! Enfin j'sais pas, y'a pas à hésiter ! T'es vraiment sûre que c'est ça ? »
« Je ne suis sûre de rien mais bon... » me fait Emma avec un clin d'œil.
Je lève les yeux au ciel ; je suis sûre qu'elle raconte des conneries, elle a lu trop de bouquins à l'eau de rose. Mais bon, moi aussi, donc je la pardonne.
Quand on arrive au lycée, j'aperçois Valentin et Eloïse dans un coin de la cour. Je crois que c'est la première fois que je les vois ensemble. Je donne un coup de coude à Emma, qui les remarque à son tour. Mais bon, rien d'impressionnant, ils ne font que discuter, à un mètre l'un de l'autre. Je ne comprendrai jamais ce couple.
J'allais détourner le regard lorsque Valentin me voit. Il me fixe quelques instants puis détourne le regard, il a l'air gêné. Il dit quelque chose à Eloïse avant de se diriger vers notre salle de cour. Je trouve son comportement assez étrange. Emma et moi, on se dirige à notre tour vers la salle de cour, pour deux heures de français qui risquent d'être ennuyantes.
Comme toujours, je suis à côté du voisin que m'a imposé le plan de classe, Hugo, le maître du compte à rebours du vendredi soir. Ou pas.
Bref, on discute discrètement pendant le cours, comme toujours. Et il me vient à l'idée de lui parler de Valentin, parce qu'ils sont bons amis, et ma curiosité ne supporte plus ce doute sur le couple Valentin-Eloïse. Alors mon esprit d'enquêtrice prend le dessus et je pose la question, l'air de rien :
« Au fait... Valentin et Eloïse, ils sont toujours ensemble ? »
« Ouaip, mais bon ils sont plus aussi proches qu'avant. J'crois que ça va plus durer très longtemps. » me répond-il d'un air neutre (ouf, il n'a pas trouvé ma question suspecte).
« Ouais, je m'en doutais. » je réponds.
Bon, c'est bien ce que je me disais, c'est pas vraiment le grand amour. Mais au pire, je m'en fiche ; maintenant que ma curiosité est assouvie, je peux continuer ma vie tranquillement sans me soucier de ces « amoureux ».
D'ailleurs, mon portable vibre dans ma poche. Je souris en devinant l'identité de l'expéditeur du message.
« Pourquoi tu souris ? » demande Hugo intrigué.
Oups. Il faudra que je pense à me contenir un peu plus, à l'avenir.
« Euuh rien, je souris moi ? »
« Hugo et Elise, s'il vous plaît ! » braille la prof.
Tous les regards se tournent vers nous, comme d'habitude. Je tombe par hasard sur celui de Valentin, qui baisse directement les yeux, et a encore une fois l'air gêné. Pour une fois que c'est pas moi qui détourne les yeux la première ! Quel sentiment de puissance.
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Nothing Is Impossible
RomanceJe le regarde. Je m'imagine avec lui. Je garde cet infime espoir, l'espoir qu'entre nous ce serait possible. L'espoir fait vivre, comme on dit. Mais au fond de moi, je sais que tous mes souhaits sont vains, que tout ça est impossible.