𝚍𝚊𝚠𝚗

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Son corps tout entier tremblait.
Il l'avait fait. Ça y est, il l'avait fait.

Il laissa sa prise sur le couteau se relâcher et l'arme blanche ensanglantée tomba au sol.

Il n'avait pas pu les regarder. Il avait attendu qu'ils se retournent. Il avait été lâche se disait-il.
Il pensait d'ailleurs se faire peur désormais, mais non. Non car il n'y avait pris aucun plaisir. Il avait juste planté d'un coup sec l'un, puis avait fait de même avec l'autre rentré du travail plus tard.

Donghyuck souffla. C'était fini. Ou presque. Il devait appeler Renjun.

Il se saisit de son téléphone et attendit que le brunet réponde, ce qu'il fit après seulement une sonnerie.

Les deux adolescents n'échangèrent aucun mot et le plus grand des deux pu juste deviner un sanglot retenu à l'autre bout du fil. Lui aussi avait terminé.

Le châtin raccrocha, abandonna ses vêtements tâchés de sang qu'il ne prit même pas la peine de cacher et en enfila de nouveaux. Sans perdre plus de temps, il enfila ses chaussures, fit claquer la porte de la maison, laissant derrière lui ses deux bourreaux inanimés qui auront la joie d'agrandir de plus en plus la tâche rougeâtre dans laquelle ils baignaient.

Le froid ne l'affecta aucunement et sa course resta imperturbable, ses pas résonnant dans la nuit noire.

Il arriva chez le Huang et frappa.
Encore une fois il n'eut pas à attendre longtemps une réponse du plus petit qui lui ouvrit presque immédiatement, le visage encore plus pâle qu'à l'habitude et les mains d'un pourpre accusateur.

Le Lee le prit dans ses bras. Le corps frêle dégagea une forte respiration, un souffle libérateur. Il le saisit ensuite par le poignet et l'emmena jusqu'au robinet, ne jetant aucun regard au corps autant répugnant éteint qu'en vie du monstre qu'était le père de Renjun. Il alluma l'eau et passa les mains du plus vieux sous cette dernière, l'hémoglobine disparaissant dans les canalisations. Il l'aida ensuite à se changer, ne posant que délicatement et timidement sa pulpe sur l'épiderme de l'autre qu'il ne voulait pas gêner.

Puis ils se regardèrent, les yeux brillants, avant de sourire. Ce n'était ni de joie, ni d'amusement, mais simplement de soulagement. Le soulagement que cette nuit de crimes soit finie. Le soulagement que leur enfer quotidien soit fini.

Alors ils entrelacèrent leurs doigts, et sans aucune autre hésitation, quittèrent la prison du brunet, sans oublier d'y laisser leurs téléphones.

Les six heures du matin bien entamées et les sept heures naissantes guidaient leurs jambes dans l'hivernal décor.
Leur souffle se faisait court, mais leurs coeurs battaient à l'unisson et se calquaient inconsciemment au rythme déchaîné du vent.

-" Ça va aller Renjun. Je te le promet, maintenant ça ira."

Et devant eux, effaçant toute trace d'obscurité et d'obscenité, l'aube se levait, déversant ses douces et légères couleurs, dévoilant sur la poudreuse immaculée un renouveau dont ils n'avaient jamais cessé de rêver.

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𝐭𝐮𝐫𝐧 𝐭𝐡𝐚𝐭 𝐬𝐡𝐡 𝐝𝐨𝐰𝐧 ও 𝑟𝑒𝑛ℎ𝑦𝑢𝑐𝑘Où les histoires vivent. Découvrez maintenant