Finger in the nose!

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Nuit du 24 au 25 Septembre 1941, 23h01.

La Manche, au large du port de Saint Vaast la Hougue.


Sur le pont du HMS Prince Léopold, Aiolia réglait les derniers détails de l'opération, qu'il allait lancer, dans quelques minutes. Celle ci était fort simple et plusieurs, du même type, avaient déjà été réalisées, sur l'ensemble du littoral.

Certaines brèches avaient ainsi permise, d'avoir une légère porte d'entrée. Bien que pour le moment, ce fut le bassin méditerranéen, qui emportait les suffrages, il valait néanmoins le coup, de vérifier, où en était la défense adverse.

Et le moins que l'on puisse dire, c'était qu'en dehors des grands ports, la surveillance des côtes étaient un vrai gruyère... Surprenant, quand on connaissait, un tant soit peu, l'esprit tatillon et méthodique des Allemands.

Le sémillant lieutenant, fit un bref appel des hommes qu'il avait sélectionné avec soin. Ils seraient une petite dizaine, a embarquer sur un canot motorisé, qui était destiné à accoster, non loin de la pointe du port de Saint Vaast, à quelques encablures à peine de la ferme ostréicole de Dokô.

Parmi ces hommes, l'un d'entre eux, vérifiait une dernière fois que son revolver, un MAS 1935S, était correctement chargé. Son examen lui sembla satisfaisant, il rangea son arme, dans son étui, accroché à sa ceinture, planqué derrière son dos et rabattit sa veste.

Aiolia, l'observant à la dérobé, nota avec une pointe d'orgueil, que le jeune homme avait fait d'indéniable progrès dans son maniement. Ils étaient très loin, du premier essai de Seiya, qui avait faillit se terminer en catastrophe. Le lieutenant retint un sourire, en repensant, au coup qui était parti et que le garçon avait manqué de se prendre dans le pied droit. Il s'en était fallut de très peu... La chance avait été de son coté. Un Pegasus estropié n'aurait plus servi à grand chose. Le lieutenant, quand à lui, avait été un enseignant d'une patience quasi angélique, le résultat était sous ses yeux.

Après un dernier ordre, l'ancre fut jeté, le bâtiment lui, étant désormais, plongé dans l'obscurité, accompagné d'un silence sépulcral.

Le canot fut affrété et Aiolia, Seiya et la petite escouade, prirent la direction de l'île de Tatihou. Premier objet de leur visite et de leurs observation attentive.

La stupeur écarquilla leurs yeux, en faisant le tour complet de la petite île.

En effet, celle ci était absolument déserte et laissée sans la moindre surveillance. Le fait était plus que surprenant. Certes c'était une bonne chose, car ce point avait permit à de nombreuse fois de rallier la Grand-Bretagne, notamment pour Shaka. Mais, que les Allemands en place dans le coin, n'aient toujours pas pris conscience de la place stratégique du lieu, était tout bonnement éberluant!

Et pourtant c'était bien le cas, Tatihou, ne représentait aucun intérêt pour l'occupant, le modeste fort Vauban construit sous Louis XIV et achevé en 1699, semblait avoir été complétement laissé à l'abandon. Ce qui au final avait bien arrangé les bidons de Dokô et du réseau, songea rapidement Seiya, main en visière sur le front, regard dirigé vers le rivage, désormais très près.

Le port de Saint Vaast, ainsi que le village, était dans l'obscurité. Il fallait manoeuvrer avec vigilance. D'un commun accord, le petit moteur fut coupé, le reste du parcours se ferait à la rame. Ils accostèrent tranquillement, à proximité de l'exploitation de Libra. Aiolia et Seiya, sautèrent, d'un même élan, hors de l'embarcation.

Le plus jeune dissimula mal sa satisfaction de fouler la terre ferme. Certes, il n'avait pas été malade comme lors de son départ pour l'Angleterre, mais tout de même, c'était plaisant de ne plus avoir a supporter le roulis du navire. Il prit une grande inspiration, avalant goulument l'air de la France, imité en cela, par presque tous les autres.

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