Chapitre Trois (part 4)

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En attendant l'arrivée de Henry, Ethan et James ont repris leur discussion au sujet de la formation des employés. Et le ton est monté d'un cran.

Ethan : "Tu te rends compte du temps que ça représente de former tous les employés ? Et ça a un coût aussi !"
James : " Mais ça reste moins cher et probablement plus rapide que de recruter à tout va. Et c'est beaucoup plus gratifiant pour les employés !"

Je n'aime pas me retrouver au milieu d'une discussion qui s'envenime comme ça. Surtout quand j'en suis le point de départ. Et encore moins pendant que je patiente pour me faire passer un savon...

Soudain la porte du bureau s'ouvre en grand, laissant Henry s'engouffrer d'un pas pressé. Sans un regard pour moi, il se tourne alternativement vers James puis Ethan avant de s'asseoir dans le fauteuil de James. James ; comme par réflexe, vient se positionner entre Henry et moi. comme s'il prenait instinctivement ma défense. Je ne sais pas s'il s'en est rendu compte, mais son geste me plaît. C'est prévenant, soucieux de ma personne. Il met ainsi en valeur l'importance que je peux revêtir à ses yeux. Alors même si je n'ai pas besoin qu'il me protège, j'apprécie.

Henry : "Je vous ai entendus en arrivant. Vous êtes déjà dans le vif du sujet, donc évitions de tourner autour du pot. Le débat de la formation des employés est à nouveau sur la table, et il est grand temps de le clore. Vous n'êtes pas d'accord à ce sujet, soit. Et là où vous pouvez y voir un problème, j'y vois une opportunité. Celle de vous mettre au défi. James, si tu parviens à former Mll Campbell en oenologie... pendant qu'Ethan recrute un autre caviste. Nous pourrons comparer cos résultats. Il suffira de tester Mlle Campbell et le caviste face à des clients exigeants. Et si son travail est aussi apprécié que celui du caviste, nous formerons plus d'employés. Mais dans le cas contraire, nous engagerons plus de personnel qualifié comme Ethan le suggère. Ca vous convient ?"

Ok, donc si je comprends bien, tout risque de reposer sur mes épaules. L'avenir des employés dépend de moi ! Bien sûr, je vais donner le meilleur de moi-même et tout faire pour que James ait gain de cause. Mais je dois bien reconnaître que je ne suis pas sereine à l'idée qu'autant d'enjeux reposent sur moi... James et Ethan acquiescent avant de se serrer la main avec une franche camaraderie. Mais derrière ce geste, la pression reste grande. James se tourne vers moi et me lance un sourire discret. Puis il fait un pas dans ma direction tout en adoptant un visage sérieux, presque sévère.

James : "Mademoiselle Campbell, j'espère pouvoir compter sur votre entière collaboration. Vous allez devoir apprendre. Vite. Et à la dure s'il le faut !"

James emploie un ton rude, sec. Comme son père. Je n'ai jamais aimé qu'on me parle de cette façon. Je ne suis pas certaine de ses intentions... James n'est pas du genre à la jouer autoritaire. Bien au contraire, il est plus intelligent que ça. L'autoritarisme et les méthodes martiales sont pour ceux qui n'ont pas d'autres moyens de se faire entendre. Et James en a beaucoup d'autres... Et il a déjà su me le prouver. Je suppose donc qu'il se comporte de cette façon pour satisfaire son père. Henry se lève soudain du fauteuil de James et me pointe du doigt, m'ôtant la moindre liberté de répondre.

Henry : "Mademoiselle Campbell... Puisqu'on n arrive à vous, je me permets d'intervenir. Soyons clairs, professionnellement, ça ne va pas. Et je ne parlerai que de professionnel, entendons-nous bien..."

(Encore heureux ! Et quoi que tu veuilles dire par là, tu ne vas pas commencer à t"immiscer dans mes affaires intimes !) Henry foudroie James du regard. Ca en dit long... Il n'a toujours pas digéré notre danse au bal et n'apprécie certainement pas notre rapprochement.

Henry : "Entre Margaret, M.Hauptmann, George, et maintenant mon épouse, Ivana, je n'ai que des retours négatifs à votre sujet. Alors, que vous empêchiez mon fils de travailler, c'est une chose. C'est un grand garçon, il sait se débrouiller. En principe. Mais que vous donniez une mauvaise image du Secret Palace et, pire encore, que vous déceviez mon épouse, Ivana, la mère de James sûrement pas !"
James : "Ivana n'est pas ma mère... Combien de fois va-t-il falloir que je te le dise ?!"

Is it love JamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant