Écris tes rêves

Expression écrite N°1

Sujet : Dans le passage "La part du rêve" dans le roman "La promesse de l'aube", l'arrivée à Nice n'est pas développée. Il ne dit que "je passai d'abord mon temps à regarder autour de moi avec stupeur et à me frotter les yeux". Vous allez raconter cet épisode de la vie de Romain Gary, qui s'appelait encore Roman Kacew à l'époque.

Consignes :

- Récit à la 1ère personne, comme le reste du roman.

- Principalement, temps du récit (imparfait, passé simple, plus-que-parfait), mais vous pouvez insérer des passages de réflexion au temps du discours (présent, passé composé, futur).

- respect du cadre : nous sommes en 1928, donc dans l'entre-deux-guerres et il a 14 ans et c'est à Nice qu'ils arrivent.

- votre passage peut évoquer la dernière partie du voyage en train, le moment de l'arrivée et les quelques heures qui suivent l'arrivée ; pas plus.

Cela faisait maintenant plus de 22h, que je regardais inlassablement le paysage défilé devant mes yeux.

J'aimais voir les différents tableaux qu'offrait la nature, entre les immenses champs de blés, les montagnes imposantes, les falaises escarpées.

Le bruit incessant du train me berçait tranquillement.

La main de ma mère, caressant doucement mes cheveux, m'apaisait.

Un doux chant venant sûrement de son enfance accompagnait ce geste rassurant.

Une autre famille partageait notre cabine et la jeune mère berçait son petit avec le même air.

Leurs deux voix se mélangeaient, finissant par n'en faire qu'une et créaient une mélodie féérique.

La fenêtre était légèrement ouverte et je pouvais sentir l'air empli de la rosée du matin qui accompagnait un levé de soleil éblouissant, faisant briller les particules de poussières présentes dans notre cabine.

Assis contre ma mère sur la couchette du haut, mes jambes se balançaient au rythme du train.

Nous entendîmes des exclamations venant du couloir.

Nous sortîmes pour voir ce qu'il se passait.

Nous vîmes alors une grande étendue bleue aux reflets d'or dansant calmement.

Une odeur iodée rentra dans mes narines.

Le son des vagues se fracassant sur les falaises parvint jusqu'à nous.

Tous les voyageurs étaient sortis de leur cabine et regardaient avec admiration le spectacle se déroulant sous nos yeux ébahis.

Ma mère les yeux étincelants proclama avec fierté : « C'est ça la France, le pays des mille et une merveilles ! ».

Je ne savais pas encore ce qui m'attendait dans ce pays.

Et à ce moment-là, je me dis que quoi qu'il arrive, j'y resterais.

Je resterais pour pouvoir revoir ce regard plein de bonheur qu'a eu ma mère en voyant se dessiner petit à petit, le pays qu'elle ne cessait de me conter.

Un contrôleur nous tira de notre rêverie en hurlant : « Arrivée à Nice dans 15 minutes ! Préparez vos bagages ! ».

Il passait de voiture en voiture, pour prévenir l'arrivée au monde qui m'était promis depuis tant d'années par ma mère.

Ma mère se retourna vers moi et me dit : « Lève les yeux. ».

Je m'exécutai comme d'habitude.

Elle plongea ses yeux noisette dans mes yeux bleus et je compris.

Je compris à quoi mes yeux lui faisaient penser et pourquoi elle avait pris l'habitude de me demander de les lui montrer.

À la mer, cette mer que nous venions d'admirer.

Mes yeux devaient lui rappeler la période de sa vie qu'elle avait passé ici.

Elle se perdit dans l'immensité de ce bleu. Ce bleu qui devait lui rappeler des milliers de souvenirs, qu'elle ne me dira jamais.

Une larme glissa doucement sur sa joue rosie. Elle ne l'enleva pas.

Elle me serra fort contre sa poitrine.

On aurait dit qu'elle ne voudrait plus jamais me lâcher.

Et moi aussi, je ne voulais plus jamais la lâcher...

Je te le promets maman, tu seras fière de moi.

(Donc là on arrive à ma première rédaction de 3ème et sincèrement je l'aime plutôt bien. Le prof avait demandé que  les élèves votent pour leur rédaction préférée. Et devinez qui a été élue... Bibi ! Avec en prime un beau petit 20 dans la moyenne, donc j'en suis plutôt fière. J'ai aimé l'écrire car depuis le début de l'année c'était le seul sujet bien.)