Essuyant ses larmes, la demoiselle se demande ce pourquoi sa complice l'a trahie ainsi. Elle ne comprend pas alors que son cœur se tord de regrets, laissant ses pensées plonger dans le noir. Pour la jeune étudiante, les moments passés avec Kathleen prouvaient une certaine proximité, jusqu'aujourd'hui du moins. La trahison laisse un goût amer au fond de la gorge, au point d'en vomir pour Harley. Voilà une chose qui prouve qu'une douleur émotionnelle peut s'avérer aussi cruelle qu'une douleur physique, pour ceux qui ne se rendent pas compte de l'impact de leurs paroles, dédicace à vous.
Rien n'y fait, l'étudiante se voit trop acculée par ses sentiments pour sortir des toilettes. Blessée par la maladresse de sa complice, perdue quant à sa relation avec ses amis et attristée par se lien qui lui paraît finalement factice, elle ne souhaite qu'une seule chose : disparaître.
« Y'a quelqu'un ? demande une fille en entendant les sanglots.
– Les toilettes sont prises, répond Harley, décidée à rester plantée là.
– Tu veux en parler ? s'inquiète l'inconnue.
– Désolée, mais j'ai juste besoin d'être seule, s'isole la demoiselle.
– D'accord. Sache juste qu'elle t'attend dehors, si jamais.
– Tu peux lui dire que je ne suis pas là ? S'il te plaît, supplie Harley, apeurée sur la cuvette.
– Je sais que tu es là, je t'ai entendue..., intervient Kathleen en rentrant. Merci Marie. »
L'inconnue s'en va alors, laissant les deux femmes avoir une discussion, comme le souhaite la plus téméraire. Maintenant que la demoiselle est prise au piège, la tempétueuse ne compte pas sortir d'ici sans avoir réglé le problème. Seulement, l'étudiante, sujette à des émotions intenses et négatives, n'a pas l'air ouverte au même objectif.« Dégage, grogne l'enfermée visiblement énervée.
– Harley, je sais que...
– Pars d'ici ! crie cette dernière, la voix écrasée.
– Je ne voulais pas dire ça. J'ai juste paniqué et je ne suis pas douée face au stress, explique la coupable.
– Tu as rompu notre promesse, pleure la demoiselle. On ne rompt pas une promesse faite entre deux petits doigts... »
Kathleen comprend alors que les promesses sont pour sa complice très importantes et que l'erreur commise a cassé quelque-chose dans leur relation. Celle qui renie ce côté d'elle-même se retrouve maintenant inquiète quant au fait que l'attachement de leurs cœurs soit impossible. La culpabilité s'en retrouve renforcée du côté de l'agacée, maintenant nauséeuse face à son erreur. Elle n'a plus rien à dire, connaissant parfaitement ses tords. Elle abandonne alors son objectif, attristée elle aussi.
« Je suis désolée. » termine la téméraire, quittant les toilettes.
Cette preuve d'humilité étonne l'inconnue, qui était restée à l'extérieur. Kathleen ne s'excuse jamais, et même si Harley ne le sait pas, Himiko n'est sûrement pas la seule à le savoir. Malheureusement, la principale intéressée ne daigne pas répondre à la tempétueuse, la laissant s'en aller avec sa culpabilité.La cour se fait silencieuse, ébahie en voyant l'inébranlable ébranlée, attristée sans même le cacher. Une chose est sûre, pour tous, Kathleen souffre d'une grande tristesse si elle n'arrive ou ne cherche même pas à la dissimuler. L'amie de l'abattue s'empresse alors de la rejoindre, bienveillante et inquiète malgré tout.
« Katie ? Qu'est-ce qui s'est passé ? demande la joyeuse, apaisante.
– Je ne veux pas en parler, soupire cette dernière.
– T'es attachée hein ? sourit l'amie. Toi qui déteste ça.
– Laisse-moi tranquille. »
Himiko frappe juste, mais la téméraire n'avouera pas une telle évidence. De plus, maintenant qu'elle pense avoir réduit toutes ses chances, il ne lui est en aucun cas utile de se montrer sous un jour qu'elle veut cacher. L'amie le sait, et lâche l'affaire pour le moment, espérant que la tempétueuse se rendra compte de ce qu'elle risque de rater avant qu'il ne soit trop tard.
Hugo et a beaucoup parlé d'Harley avec la gentille, et ils savent tout les deux que rien n'est perdu, pour le moment. La demoiselle est connue pour s'attacher très rapidement aux personnes qu'elle côtoie, et pour leur pardonner n'importe quelle faute, tant qu'elle peut rester à leurs côtés. Sujette à une dépendance affective, qu'elle semble avoir comblé avec la colérique, la princesse risque de céder si sa complice lui manque trop. Enfin, ce ne sont que les prognostiques des deux spéculateurs.Les sentiments des deux concernées s'entrechoquent à la fin de la journée. Le groupe d'amis qui avait pris l'habitude de se retrouver en sortant de la faculté se retrouve, aujourd'hui, disloqué. Harley a dû rentrer seule, les garçons sont partis dans un bar, Hugo voulant laisser une certaine pause s'installer et Himiko attrape Kathleen qui s'affiche toujours aussi déprimée.
« Katie ! Tu ne fais plus attention à ton image ? s'étonne la gentille.
– C'est pas toi qui me disait de faire tomber le masque, d'habitude ? s'énerve l'agacée.
– Eh ! réprimande la joyeuse. Je peux comprendre que tu sois énervée, mais tu ne peux que t'en vouloir à toi-même, je n'ai rien à voir avec tes conneries !
– Bref, soupire Kathleen. Oublions ça, tu veux ?
– T'es vraiment pas marrante quand t'es déprimée, râle-t-elle. Faut vite que tu ailles mieux.
– Laisse-moi quelques jours. »
Assurée, l'actuelle torturée pense pouvoir aller mieux en quelques jours, ou en possède l'envie, en tout cas. Alors que le bus s'amène, même le destin semble dénué de réponse quant à cette situation. Comme la compagnonne le dit si bien :
« On verra bien. »
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Grandes sont les fautes
RomanceOn dit que les fautes révèlent la sincérité d'une personne, quant elles ne sont pas volontaires. Pour les deux héroïnes, différentes et semblables selon ce à quoi on s'intéresse, ce diction se voit vérifié. Elles ont chacune leur problème à régler...