Chapitre 3

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Pdv Wolfgang 

Comme à mon habitude quand une soirée s'essoufflait, j'avais proposé aux autres d'aller en boite. En effet, après la dernière représentation d'Antonio, qui avait d'ailleurs été encore plus magnifique que les autres jours, il nous avait rejoint à une table. Nous avions bien parler et bien rigoler mais je voyais bien que l'ennui commençait à prendre place.

Avec beaucoup d'entrain, Florian et Constance avaient acceptés ma proposition, et seul Lorenzo avait refusé, en nous donnant l'excuse de la famille. En vérité, nous savions très bien qu'il n'avait juste pas envie de venir mais qu'il ne voulait pas nous le dire. Quant à Antonio, il n'avait pas l'air très sûr de lui mais nous avait tout de même suivis.

Parlant d'Antonio, j'avais vraiment aimé les soirées que j'avais passé en sa présence. Et j'avais envie de tenter quelque chose avec lui. Oui je sais, ça parait un peu précipité comme ça et Florian m'avait dit de ne pas le faire. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher! Il était particulier et je ne voulais pas être rangé dans la case "ami" sans avoir essayer. Je voulais plus qu'une simple relation amicale avec lui. De toute manière, je faisais ce que je voulais et Florian n'avais pas son mot à dire là-dessus.

Nous venions donc de rentrer à l'intérieur de la boite. Je me dirigeai directement vers le bar afin de nous commander une bouteille, mettant cela sur le compte de Florian. Après tout, c'était lui qui gagnait le plus et il était habitué à payer mes folies. Après avoir avalé un premier verre, en dehors de ceux consommés au bar, j'attrapai Constance par le bras et l'emmena danser.

Pdv Antonio

Cela devait bien faire 1h30 que Wolfgang et Constance dansaient ensemble. Ils étaient vraiment inséparables et je me demandais comment ils faisaient pour ne pas se lasser. Wolfgang avait pas mal bu, en tout cas plus que la jeune femme. Je n'étais visiblement pas le seul à l'avoir remarqué puisque quand il revint vers nous pour reremplir son verre, Florian le lui confisqua et le regarda avec des yeux sévères. Le blond lui tira la langue et se retourna pour retrouver Constance.

Florian s'éclipsa en direction des toilettes et je portais à nouveau mon regard vers les deux amis. Jusqu'ici, je n'avais pas vraiment fait attentions à eux, j'étais plus concentré sur la discussion que j'avais avec Florian. Mais maintenant que je les observais, je me rendais compte qu'il avait vraiment l'air proche. En effet, leurs positions n'avaient pas grand-chose d'amical. Constance était retournée, le dos contre le torse de Wolfgang et celui-ci avait ses mains posées sur ses hanches et sa tête enfouie dans son cou.

Je ne savais pas comment, mais les voir si proche fit apparaitre en moi une espèce de colère. Je ne savais pas d'où ça venait, ni pourquoi c'était là, mais je n'aimais pas les voir collés de cette manière. Sans m'en rendre compte mes poings s'étaient serrés et ma mâchoire s'était contractée.

Wolfgang fit se retourner Constance de manière à ce qu'elle soit face à lui et passa ses bras autour de sa taille. La jeune femme enroula ses bras autour de son cou et rapprocha leur visage. Enfaite, ma colère n'était pas vouée à eux deux, mais seulement à Constance. Je ne savais pas pourquoi mais je n'arrivais pas à en vouloir à Wolfgang. J'attrapais mon verre et but une gorgé en espérant que cela me calme mais en vain.

Je sentais le canapé s'affaisser à ma droite, signe que Florian était revenu.

- Me revoilà! s'exclama-t-il

J'aurai volontiers partagé son enthousiasme et continué de discuter avec lui, mais je n'arrivais pas à détourner mes yeux des deux tourtereaux. Soudain, ce que je redoutais arriva: Wolfgang remonta une de ses mains sur la nuque de la jeune femme et l'embrassa. Ça n'avait rien de doux, le baiser paraissait plus charnel et langoureux. La colère en moi se décupla et se transforma même en une sorte de haine. J'étais jaloux, voilà ce qui m'arrivait. Pourquoi, je n'en savais rien mais j'étais terriblement jaloux. Je fonçais les sourcils et Florian dû prendre ça pour de l'étonnement puisque qu'il m'assura d'une manière tout à fait naturelle:

- Ne t'inquiète pas pour ça, c'est toujours ainsi.

Je ne savais pas en quoi c'était censé me rassurer mais ce dont j'étais sûr, c'est que ma colère augmenta presque quand je m'aperçus que les lèvres de Wolfgang avaient dérivés vers le cou de Constance.

- Je...je ne savais pas qu'ils étaient...dit-je d'une voix hésitante.

- Oh, ils ne le sont pas! Enfin plus maintenant.

Je tournai la tête vers lui et l'interrogea du regard afin qu'il s'explique.

- Ils ont eu une petite aventure il y a 1 an. Mais elle n'a pas duré bien longtemps. En fait, c'est grâce à cette aventure que Wolfgang à découvert sa sexualité. Depuis, il n'est plus sorti avec aucune femme.

J'écarquillai les yeux. Alors j'avais vu juste, Wolfgang était gay. Enfin peut-être pas gay, mais du moins bi avec une préférence pour les hommes. Maintenant que j'avais eu la réponse à ma question, c'est comme si je me libérais d'un poids. Mais si c'était le cas, alors pourquoi était-il en train de rouler des pèles à Constance? Voyant que je n'étais pas assez satisfait de sa réponse, Florian poursuivis:

- Mais depuis, quand ils ont un peu trop bu, ils ne peuvent pas s'empêcher de se galocher. Quand j'ai demandé pourquoi, Wolfgang m'a répondu que c'était pour rattraper ce qu'ils n'avaient pas pu avoir. J'avoue que je n'ai jamais cherché à avoir une réponse plus cohérente.

-C'est un peu étrange... répondit-je.

- Je sais. Quand j'en ai parlé à Constance, elle m'a dit qu'elle ne ressentait plus rien, que c'était uniquement pour s'amuser, qu'elle avait bien conscience des énormes bêtises que pouvait faire Wolfgang quand il avait bu et qu'elle ne le laisserait pas aller plus loin. Mais comme je sais qu'elle n'ait pas tellement mieux que lui sur ce point, je ne les laisse jamais tous les deux seuls avec de l'alcool à proximité.

J'avoue que j'avais un peu de mal à tout assimiler. C'était beaucoup de découvertes en 3 minutes. Je me levais afin de faire un tour aux toilettes et de me rafraichir un peu et à mon retour, je fus ravi de voir que les deux tourtereaux s'était décollé pour venir s'asseoir sur le canapé.

Le reste de la soirée se passa bien. Quand il fut l'heure de rentrer, Florian, qui avait l'air d'avoir l'habitude de ce genre de choses, commanda un taxi pour Constance et ramena Wolfgang chez lui. Moi, j'étais encore assez sobre pour rentrer seul.

Debout les fousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant